"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Denis d'Aubigné est bien mort, ce 23 janvier à huit heures du matin, dans la cour d'un immeuble bourgeois d'une rue paisible du XVe arrondissement de Paris.
Vingt ans, sept étages." Pourquoi un jeune homme, qui - pense-t-on - a tout pour lui, met-il brutalement fin à ses jours ? Un père, une mère, une grande soeur et un petit frère cherchent à répondre à cette question déchirante : comment vivre sans Denis ? On ne sait rien de la mort, sauf qu'elle change des vies.
Ce titre est magnifique. Ariane Bois a choisi ce vers tiré du célèbre poème Demain, dès l'aube, car Victor Hugo le dédia à sa fille Léopoldine, noyée à 19 ans.
Denis, 20 ans, saute du 7e étage de son studio un matin d'hiver. La famille est dévastée et cherche à comprendre.
Ariane Bois dissèque la souffrance de chacun des membres de la famille : Pierre et Laura, les parents, Diane, la soeur aînée, et Alexandre, le petit frère de 9 ans. Ensemble, ils sont seuls face au silence, seuls avec leur solitude, seuls avec leur douleur, seuls avec des questions sans réponse. Les adultes culpabilisent et s'enferment dans le silence. Les enfants s'isolent et se punissent. Mais il faut continuer de vivre. Tour à tour émouvant et enragé, ce texte est sobre et bouleversant.
Un très beau roman tout en délicatesse et pudeur. Une histoire de perte mais surtout d'amour.
Genre : Roman sociétal
Avis : INTIME
Un bruit mat, et un roman qui le décortique…
Dans la collection Mon Poche, nous trouvons des romans qui ont eu une autre vie et qui cherchent de nouveaux lecteurs. Souvent parce que les premiers l’ont beaucoup conseillé. C’est le cas avec celui-ci dont le thème est le suicide des adolescents.
Denis d’Aubigné, 20 ans, s’est jeté par la fenêtre, un matin, alors que rien ou presque ne le laissait présager. Son père est médecin, sa mère travaille aussi. Il avait une grande sœur en vacances à New York quand il est passé à l’acte, et un petit frère à qui l’on cachera longtemps la vérité. Diane qui se dévoile comme la plus forte extérieurement, nous raconte une vie, des vies, qui n’en sont plus.
Outre une préface inédite qui permet de connaître l’état d’esprit de l’auteure à l’écriture du livre, il y a dans les mots utilisés, une vérité qui pourrait être gênante mais que l’on comprend plutôt comme un abandon pour aider les autres, ceux qui ont connu ou qui connaîtront ce malheur.
Les « pourquoi » hantent les pensées, bouleversent les vies, rendant le deuil quasiment impossible à faire malgré une famille qui fait face et qui vit presque comme avant, quand le grand frère voulait vivre son indépendance. C’est dense, dru, intense. Avec de l’humour noir aussi quand le petit frère demande : « Dis, maman, quand Denis aura fini d’être mort, il reviendra jouer avec moi ? » Pierre s’enferme, Laura travaille toujours plus.
Les addictions, les absences, les errances, les mauvais comportements s’enchaînent et enchaînent, en silence. Mais il n’y a pas de pathos, c’est juste sensible, bien vu, juste et généreux.
L’écriture est faite de phrases courtes, de dialogues percutants, de situations poignantes et d’un style concis et précis. La couverture est parfaitement adaptée au texte. C’est de la belle œuvre, et il ne m’étonne guère que les neuf romans suivants aient aussi rencontré le succès. Si vous ne connaissez pas Ariane BOIS, je vous conseille de débuter avec ce petit roman, il ne vous décevra pas.
Je remercie De Borée Editions et Virginie qui m’ont confié ce SP.
J'ai eu la chance de rencontrer l'auteure à Paris en décembre 2019 lors d’un prix littéraire, le prix Psychologies-Fnac de l'essai. Ariane Bois faisait partie du jury (comme moi) car elle est chroniqueuse littéraire depuis 2018 pour le magazine « Psychologies ».
Je voulais donc lire son œuvre et j'ai décidé de commencer par son premier roman « et le jour... » paru en 2009 chez Ramsay. Je l’ai acheté d'occasion à 1€ sur le site internet Le BonCoin. Un coup de chance car le livre est difficile à trouver car épuisé.
Le choix du titre (magnifique) n'est pas innocent. En effet, Ariane Bois a choisi ce vers tiré du célèbre « Demain, dès l'aube », c'est parce que Victor Hugo le dédia à sa fille Léopoldine, noyée à 19 ans. « Demain, dès l’aube…, » est l’un des plus célèbres poèmes de Victor Hugo, publié en 1856 dans le recueil « Les Contemplations ».
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
3 septembre 1847
(Source : Wikipédia)
Les thèmes du suicide et du deuil sont très bien analysés. Aucune réponse cependant sur le choix de la mort volontaire de Denis. Chaque membre de la famille demeure dans son mal-être et a des difficultés à comprendre l'autre.
Un roman profondément émouvant, triste qui invite à réfléchir et à prendre soin des êtres qui nous sont chers.
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