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Luigi, au nom de sa famille doit récupérer l'héritage, une esquisse du peintre Bosch. Balancé entre Venise, New York et le Brésil, ces rencontres le plongent dans des lieux les plus invraisemblables ou la réalité se mêle parfois à ces hallucinations.
Est-il manipulé par une branche de sa famille ?
Par cet oncle mafieux finalement assassiné ou ce cousin sans scrupule ? Il partage ses doutes avec Ana Júlia et ses proches restés à Florianópolis pendant que certains disparaissent, victimes d'un étrange virus respiratoire.
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Luigi est professeur d’histoire de l’Art à l’Université Fédérale de Santa Catarina. C’est donc tout naturellement que les membres de sa famille l’ont désigné pour se rendre à New York pour récupérer l’héritage, une esquisse du célèbre peintre Jérôme Bosch. Il a rendez-vous avec son cousin Sordi au pied de la Cathédrale Saint-Patrick pour un premier contact. Mais submergé par l’angoisse de cette écrasante responsabilité familiale, Luigi perd connaissance.
p. 14 : » […] le loser. C’est comme ça que m’appellent les membres de ma famille. «
Bien sûr Sordi se joue de lui sans scrupule et lui propose de finaliser la transaction le lendemain.
p. 13 : » Il sait parfaitement pourquoi je suis là. Je suis venu pour récupérer l’esquisse de Bosch qui est dans la famille depuis plus de cinq siècles. «
En attendant ce nouveau rendez-vous, il téléphone à sa compagne Ana Jùlia, restée au Brésil. Elle lui fait part de son inquiétude après avoir reçu par erreur un échange de mails entre son cousin et son oncle.
p. 27 : » Mathilde, ma sœur, considère Luigi comme un dieu, intelligent, studieux, le fils que toute mère souhaiterait avoir. En fait, il est entré à l’université parce qu’il ne sait rien faire, il n’a pas trouvé de travail. Ils sont tous pareils dans la famille, on dirait une ébauche de vie, une esquisse de tableau. «
Infantilisé par sa mère, manipulé par sa fiancée et instrumentalisé par le reste de la famille à des fins purement pécuniaires, Luigi devient le pantin dont chaque fil serait tiré par un des personnages du roman.
p. 55 : » La culpabilité : d’une manière ou d’une autre, je me suis toujours mal comporté, c’est ce qu’on m’a toujours dit. Personne ne m’encourage jamais, tout le monde me rabaisse, mon opinion n’a jamais été prise en compte, un mec qui étudie les Sciences Humaines et les Beaux-Arts, ça ne vaut rien, c’est pas vrai Luigi ? Dans la famille, on me charrie comme ça. Laissez-le tranquille. Maman Mathilde protège son petit, mais elle protège toujours celui qui est attaqué, elle ne juge jamais, elle défend seulement. Ce soir, j’éprouve une immense sensation de rejet. «
A chaque pic émotionnel Luigi perd connaissance et décide de reprendre ses anxiolytiques. Mais ses pensées se flouent, oscillant entre réalité et hallucinations.
p. 43 : » Ok, Luigi, mais il faut que tu retournes voir ton psychiatre, tu ne peux pas arrêter ton traitement comme ça. «
Comédie tragico-burlesque, Godofredo de Oliveira Neto nous fait voyager entre Brésil, New York et Venise. On reconnaît le style unique de l’auteur dès les premières lignes. C’est parfois drôle, souvent déconcertant et pimenté d’une dose de suspens. Mélange atypique.
Si mon bilan de lecture reste mitigé quant à ce nouveau roman du célèbre auteur brésilien, j’en apprivoise doucement l’écriture si particulière. Cet acte volontaire de l’écrivain d’entremêler le réel et l’imaginaire, provoque chez le lecteur une perte d’équilibre, voire une confusion. Les personnages sont caricaturés de telle sorte que leurs défauts paraissent amplifiés et créé ainsi une certaine dérision dans les scènes. Thèmes récurrents lorsque l’on aborde le délicat sujet de l’héritage, la jalousie, les mensonges, la manipulation, la trahison y sont omniprésents. L’actualité s’immisce également avec l’apparition d’un étrange virus qui gagne petit à petit l’ensemble des pays, y ajoutant une inévitable fatalité.
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