En attendant la rentrée, des idées de lectures pour tout le monde !
Entre la fin du XIXe et le milieu du XXe siècle, femmes, pauvres, malades et fous n'ont aucun droit. Parmi eux, Augustin Lesage, Madge Gill, le Facteur Cheval, Aloïse, Marjan Gruzewski et Judith Scott sont enfermés dans une société qui les exclut. Ils vont pourtant transformer leur vie en destin fabuleux. Un jour, du fond de leur gouffre, une inspiration irrépressible leur ouvre une porte. Sans culture, sans formation artistique, ils entrent comme par magie dans un monde de créativité virtuose. Touchés par la grâce ou par un « super-pouvoir de l'esprit », ils nous ont laissé des oeuvres qui nous plongent dans un mystère infini.
En attendant la rentrée, des idées de lectures pour tout le monde !
Les auteurs de cet album, Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg ont choisi six artistes de l'art brut, trois hommes et trois femmes. Augustin Lesage (1876-1954) mineur, fils et petit-fils de mineurs, qui, à la suite d'une séance de spiritisme va se mettre à peindre une toile gigantesque, puis n'arrêtera plus du reste de sa vie. Madge Gill (1882-1961), une enfance misérable et bientôt, une révélation, elle se met à jouer et composer de la musique et à la peinture, totalement habitée par un esprit. Le Facteur Cheval (1836-1924), est-il besoin de le présenter, qui lors de ses tournées ramasse des pierres et construit son désormais célèbre palais. Aloïse (1886-1964), obligée, par convention, de quitter l'homme qu'elle aime, elle ne sortira pas indemne de la guerre, sera internée et diagnostiquée schizophrène et s'isolera au sein de l'institut pour dessiner jusqu'à la fin de sa vie. Marjan Gruzewski (1898-?), enfant, il ne peut se servir de sa main droite, qui pourtant, lors de crises de somnambulisme -après une séance de spiritisme- lui permettra de dessiner, peindre une oeuvre assez conséquente. Judith Scott (1943-2005), trisomique, sourde et muette, elle produit une œuvre étrange, des cocons de cordes, fils liens, renfermant des objets du quotidien.
L'album est très très beau, en plus de présenter des artistes peu connus et de parler de leurs vies peu communes. Pour tous, c'est l'art qui les a faits sortir de leur condition misérable ou pauvre. Souvent moqués, raillés, ils ont persisté jusqu'à la fin. Les deux auteurs montrent très bien la part de décalage, de surnaturel, d'irréalisme voire de surréalisme -certains furent repérés par André Breton, le pape du genre. Les dessins et couleurs sont très parlants, sombres et torturés lorsqu'ils montrent les souffrances, très colorés à certains moments -notamment pour Aloïse. C'est une bande dessinée qui donne envie de découvrir chacun des artistes cités et ses œuvres. On sait que la vie d'artiste n'est pas aisée, ces six-là sont allés très loin, au plus profond d'eux-mêmes, de leurs ressources, de leur personnalité voire de leur santé pour faire ce qu'ils se sentaient obligés de faire, mus par des forces extra-ordinaires.
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