"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Jeudi 17 mars 2005, 6 h 45, Montange, au coeur des Ardennes belges. Bénédicte ouvre la porte de la maison et se met en route pour le lycée. Mais trouve dehors une douceur à laquelle elle ne s'attendait pas. Surprise, elle hésite, fait demi-tour, troque la parka trop chaude contre un blouson plus léger. Celui que l'on verra bientôt sur les avis de recherche. Car Bénédicte n'arrivera jamais jusqu'à l'arrêt de bus. Ses parents et les habitants du paisible village vivent alors des jours d'angoisse qui vont dévorer l'équilibre de ce monde où, jusqu'ici, il ne se passait rien. Entre inquiétudes, soupçons, rumeurs, reproches, mensonges et dissimulations, la disparition de Bénédicte pulvérise les apparences.
Cet ouvrage a fait partie de la sélection du Grand Prix de Littérature policière Glaçant, un miroir tendu vers la vilenie de nos actes et la bassesse de nos jugements.
Élise Lépine - Transfuge
Découverte pour moi de cet excellent auteur belge Armel Job avec la lecture de son dernier roman "En son absence" .
La vie de Montange , village des Ardennes belge est totalement bouleversée avec la disparition de la jeune Bénédicte un beau matin de mars 2005 . S'agit - il d'une fugue ? D'un enlèvement ? Les spéculations vont bon train dans cette bourgade où tout le monde se connait . Avec elles se révèlent les vieilles rancoeurs , s'exhument les histoires anciennes comme si la cohabitation paisible des habitants n'était qu'un leurre qui ne cherchait qu'un prétexte pour afficher ses vraies couleurs .
Un récit rythmé , qui arrive à nous surprendre via de multiples rebondissements et sait parfaitement tenir en haleine ses lecteurs en ne dévoilant la vérité que par petites bribes . Un livre qui sonde par petites touches la psychologie humaine dans ce qu'elle a de plus noire .
Un roman qui vous donnera sans aucun doute l'envie de découvrir le reste de la bibliographie d'Armel Job .
Disparaître du monde, dans les collines, comme déchirée. Attend-t-elle le moment favorable pour réapparaître au yeux du monde qui l'accable? Une fuite en avant pour échapper à toutes reprimandes, pour ne pas se sentir accabler d'avantage, avec toutes ses sottises d'enfant en faute, causées par l'incompréhension, le rejet coupable d'un milieu où la sécurité affective a volé en éclats. La confusion trop forte empêchant un éclair de lucidité dans ses actes, sans penser à demain, et puis à 15 ans, demain c'est trop loin.
"En son absence", Ce roman de Armel JOB (R. Laffont, 2017), démontre, si c'était encore nécessaire, la maîtrise d'une plume qui se veut fluide et lisible et qui, en même temps, distille l'âme humaine et les relations au sein d'une communauté territoriale telle la population d'un village dormant au creux de notre Ardenne belge. Armel JOB dépose au fond de sa marmite du Diable un non-événement, ou plutôt un événement non nommé! Et tout peut être dit, pensé, cru, rapporté, amplifié, déformé... La rumeur est une source d'énergie capable de faire bouillir l'alambic... L'auteur y fait cuire les préjugés et les croyances de ce petit village (le nôtre?) en y mélangeant de vieilles peurs et de subtiles rancoeurs, des pensées inavouables aussi vénéneuses que médisantes et des actions-réactions aussi futiles qu'injustes.
Avant d'être une histoire, "En son absence" est une observation de nos modes de fonctionnement et de la soumission à la rumeur... A lire et méditer!
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