80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Puissance maritale, autorité paternelle, contrats léonins, ambitions chèrement monnayées, chantage affectif... Tous les personnages de ce roman sont sous l'emprise d'un autre. Un vieux conteur, le père Susar, entreprend de les en délivrer en entrant dans leur mémoire, dans leurs peurs, dans leur mauvaise foi. La parole dénoue patiemment leur histoire. Cela suffira-t-il ? N'est-ce pas le monde du papier qu'il faut détruire, celui des contrats, des renonciations, des reconnaissances de dette ?D'ailleurs, la pire des emprises n'est-elle pas celle de l'auteur sur ses personnages ?Et si le père Susar devait les délivrer de lui-même ? Ses récits dérapent, dévoilent des pans cachés de sa propre histoire.Derrière un récit résolument ancré dans le XVIIIe siècle liégeois se dessine un mécanisme psychologique universel, que La Boétie appelait la servitude volontaire et la société d'aujourd'hui, emprise. Les mêmes règles de sujétion qui ne reposent souvent que sur des chimères. En fin de compte, le conteur devra rendre la parole à celles à qui il l'avait confisquée : sa fille et sa femme.
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