"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Avec son troisième recueil, Égarer la lenteur, Hélène nous invite à entrer dans son univers à la veille de l'été. C'est la saison qu'elle a choisie pour ouvrir ce recueil, un temps suspendu où l'homme semble étranger au miracle de la nature. Cet être ensommeillé n'est-il pas une métaphore du lecteur qu'Hélène se doit d'éveiller au monde qui l'environne ? lecture au transat/une fourmi déplace/un mot sur deux Puis l'homme urbain se métamorphose sous nos yeux. Ses sens s'aiguisent : il voit le vent, il entend la pluie. Et pour célébrer cette osmose nouvelle, Hélène utilise pour la première et presque unique fois le pronom personnel « je » : marée montante/j'empaume le silence/d'une autre praire Après la mer, l'auteure nous offre une plongée dans l'univers végétal : les arbres fruitiers, les arbrisseaux, les plantes. Hélène, au jardin, choisit ses mots parmi les plus juteux pour exprimer grands sentiments et petits riens. Son panier déborde alors de jeux de mots, d'images poétiques et d'humour tendre : l'été qui s'en va/une mouche écrasée/avec le pense-bête Et, au détour d'une page, c'est déjà l'automne. Les fleurs se fanent avec élégance. Le silence est d'or et de rousseur dans l'univers d'Hélène qui s'attarde au jardin. Du silence, elle connaît toutes les nuances jusqu'à l'oxymore : soir de tempête/le silence siffle/au bout de l'arrosoir »
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