Rendez-vous le mercredi 16 octobre à 19h sur le site « Un endroit où aller »
Saint-Jean, c'est un petit village à la dérive, quelque part. On ne part pas de Saint-Jean, et jamais on n'y vient. On y est, on y reste. Là-bas, rue Principale, les pompes funèbres «Edmond Ganglion & fils» agonisent lentement et ne comptent plus que deux employés : Georges, un vieux de la vieille, fossoyeur de la première heure, et Molo, un jeune gars serviable mais sans expérience. Ganglion s'angoisse, se ronge, et prie pour que l'été caniculaire finisse par refroidir quelqu'un. Georges patiente et Molo rêvasse. Quelqu'un meurt, finalement, in extremis. Et tout commence...
Mes insomnies ont parfois du bon …
Alors que j’étais allongée les yeux grands ouverts dans mon lit à chercher les bras de l’ami Morphée, j’ai du renoncer et me diriger vaincue vers ma PAL. Et voilà que je découvre ce court roman dont j’avais totalement oublié l’existence et qui attendait son heure depuis des lustres.
A la lecture du premier paragraphe j’ai été immédiatement conquise :
« Saint-Jean était un de ces villages où les chiens s’appelaient Rex et les chats Minou, où l’église se trouvait « Place de l’église » et la Mairie, « Place de la Mairie ». Il n’y avait plus grand-chose, ici, plus grand-monde. Rue principale – anciennement rue Centrale- des bancs attendaient devant les maisons, qu’il fasse moins chaud, qu’il fasse moins froid, qu’on les repeigne ou qu’on les brule, mais qu’on en finisse d’attendre… »
A la virgule près j’aurai pu décrire la même chose du village où j’ai grandi qui se prénommait lui aussi St Jean, où la vacuité des rues le disputait à l’ennui des journées. 1h plus tard je ne dormais toujours pas mais je refermais à regret la dernière page avec l’impression d’avoir découvert un petit trésor.
Joël Egloff nous y narre les aventures des employés de Ganglion Père (qui néanmoins n’eut jamais de fils) confrontés à la baisse drastique de leur activité d’ordonnateur de la mort. Quand enfin arrive le décès providentiel d’un fils du pays, leur commerce reprend vie mais rien ne se passe comme prévu.
Ce court roman écrit avec une plume trempée dans l’acide m’a ravie par sa truculence et par la finesse de ses bons mots. C’est à la fois rocambolesque et totalement absurde par moments mais quel bonheur que cette plume si subtile et incisive qui m’a fait éclater d’un rire jaune au plus noir de la nuit.
Sans doute ne plaira-t-il pas à tout le monde, mais pour avoir grandi dans un tout petit village, j’y ai reconnu tout ce qui fait le bonheur d’un observateur aguerri des mœurs campagnardes.
Et découvrir après coup que Ganglion père a été incarné au cinéma par Jean-Pierre Bacri, mon acteurs français préféré n’a fait que parachever mon coup de cœur.
Comment tuer un mort? La réponse est dans ce livre !
Une belle découverte pour ma part.
foutraque et drôle
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