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Du vent

Couverture du livre « Du vent » de Xavier Hanotte aux éditions Belfond
  • Date de parution :
  • Editeur : Belfond
  • EAN : 9782714458261
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Dans une ville portuaire, le lieutenant Bénédicte Gardier vient prendre ses nouvelles fonctions au sein d'un important dépôt stratégique. Tandis qu'elle gagne son hôtel, comment se douterait-elle des ennuis qui l'attendent ?
Dans le port sicilien de Lilybée, le triumvir Lépide débarque avec ses... Voir plus

Dans une ville portuaire, le lieutenant Bénédicte Gardier vient prendre ses nouvelles fonctions au sein d'un important dépôt stratégique. Tandis qu'elle gagne son hôtel, comment se douterait-elle des ennuis qui l'attendent ?
Dans le port sicilien de Lilybée, le triumvir Lépide débarque avec ses légions. Il vient prêter main forte à son collègue Octave, dont l'ambition démesurée commence à l'inquiéter. Pourquoi ne prendrait-il pas enfin la part de pouvoir qui lui revient ?
Entre ces deux débuts d'histoires, quel lien ?
Leur auteur ! Le romancier Jérôme Walque s'est lancé dans une double entreprise de narration.
Seulement voilà... La littérature serait-elle davantage que du vent ? Quand les récits se mettent à déborder sur la réalité et que de mystérieux personnages, éditeurs ou policiers, s'en mêlent, Jérôme commence à douter.

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Avis (2)

  • Xavier Hanotte est généreux, il écrit, non pas un, ni même deux, mais trois romans en un. Le premier, celui qui ouvre Du vent, est celui du lieutenant Bénédicte Gardier qui arrive dans sa nouvelle affectation et qui, avant de prendre ses fonctions descend dans un hôtel dans lequel elle est...
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    Xavier Hanotte est généreux, il écrit, non pas un, ni même deux, mais trois romans en un. Le premier, celui qui ouvre Du vent, est celui du lieutenant Bénédicte Gardier qui arrive dans sa nouvelle affectation et qui, avant de prendre ses fonctions descend dans un hôtel dans lequel elle est immobilisée et ficelée pendant que son agresseur, Sophie Opalka prend sa place.

    Le deuxième est celui de Lépide qui contre la volonté d’Octave entre en Sicile et avance en gagnant ses batailles. Il sait qu’Octave lui en voudra, d’autant plus que Lépide a la fâcheuse tendance à ne pas exécuter ses adversaires.

    Enfin, le troisième roman est celui de Jérôme et Jérémie.

    Ces trois histoires forment un roman profond et léger, d’un humour à la Devos, absurde et érudit, intelligent quoi. A l’instar de son personnage Xavier Hanotte est minutieux et si le diable n’est pas forcément dans ses détails, l’humour lui, y est, d’abord parce qu’il s’amuse à nous raconter comment il a récolté tel ou tel particularité de telle ou telle corde, son immersion au sein d’un magasin de bricolage est une scène joyeuse, et ensuite parce qu’une fois qu’il a les informations, on les attend dans le récit, et lorsqu’on les lit, c’est la récompense ultime. Ce qui, pour certains, pourrait paraître comme des digressions oiseuses, des divagations ou des danseuses d’auteur intellectuel est ce qui m’a fait le plus d’effet, j’ai ri, souri (un peu moins sur le roman sur Lépide, moins drôle et un peu plus long). Mais franchement, avez-vous lu des lignes plus belles et plus drôle bien qu’inutiles au déroulement de l’histoire que celles-ci :

    "Le soir tombait avec nonchalance. Dans les coulisses du firmament, le soleil invisible pliait bagage à l’anglaise, trop honteux de sa prestation du jour pour conférer à son coucher une quelconque solennité. Profitant de sa dérobade, le ciel et la terre essayaient des cocktails variés de gris qui, avec la lenteur propre aux crépuscules, teintaient indifféremment les campagnes rases, les bois dévêtus et les bourgs engourdis."(p.325) ?

    Xavier Hanotte aborde pas mal de thèmes dans son roman, mais l’essentiel est celui de l’écriture, du travail de l’écrivain et surtout la littérature. Comment naît-elle ? Commente et qui décide de ce qui est littérature ou pas ? L’éternelle question sur la bonne ou la mauvaise littérature : les livres de Jérémie sont-ils moins nobles que ceux de Jérôme ? Il est un fait que certains sont plus exigeants à lire et à écrire car écrits dans un langage plus soutenu et demandant une documentation importante. Du vent est un pur plaisir à lire, on croise les histoires sans se perdre, mais au contraire avec l'envie de retrouver chaque héros. Malgré un fond sérieux et cartésien, au départ au moins, le livre part et se déconnecte de la réalité, l’auteur n’hésite pas à recourir à des explications ou des personnages étonnants et barrés.

    Décidément, j'aime celle collection chez Belfond grâce à laquelle je découvre un auteur belge qui écrit depuis une vingtaine d'années. Franchement -si je suis les conseils de l'éditeur, je devrais arrêter adverbes et adjectifs... j'essaie- n'hésitez pas à lire Du vent, je me suis régalé de bout en bout. Lu et approuvé.

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  • Une couverture mystérieuse, voire suggestive, parlante (après coup) comme souvent les couvertures de la collection pointillé des éditions Belfond et ma curiosité est titillée.
    Comment résumer un tel livre ? Là est la question !
    Tout commence, je dirais, normalement. Une histoire d’espionnage...
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    Une couverture mystérieuse, voire suggestive, parlante (après coup) comme souvent les couvertures de la collection pointillé des éditions Belfond et ma curiosité est titillée.
    Comment résumer un tel livre ? Là est la question !
    Tout commence, je dirais, normalement. Une histoire d’espionnage lambda. Bénédicte Gardier se trouve ficelée comme un rôti dans sa chambre d’hôtel par une jeune femme qui va prendre sa place. J’ai omis de préciser que ladite Bénédicte est gradée dans l’armée (cf 4ème de couverture). L’échange verbal entre les deux femmes est drôle enlevé, enfin surtout pour la seconde, la première, bâillonnée, a un discours beaucoup plus monosyllabique.
    Ensuite, toujours dans la continuité, je fais connaissance avec l’auteur Jérémie Straube dans le bureau de son éditeur. Jérémie est un auteur dilettante, qui aime tout écrire à condition que cela lui rapporte de l’argent. Il saute d’un projet à l’autre. Dans le cas de Bénédicte, il passe le bébé à Jérôme Walque, son ami d’enfance, écrivain « sérieux » qui planche sur la vie de Lépide, Marcus Aemilius Lepidius, le troisième du triumvirat avec Antoine et Octave.
    Ici aussi, c’est un triumvirat.
    Trois auteurs, trois livres. Pourtant, tout n’est pas aussi simple, surtout lorsque Jérôme Walque passe de l’autre côté du miroir pour y sauver son Alice, pardon Bénédicte. Les éditeurs, les fameux B&B sont-ils ce qu’ils disent ?
    Heureusement l’auteur a pris soin de mettre un avertissement « les amateurs d’Histoire romaine férus de cartésianisme peuvent fort bien se porter immédiatement aux chapitres 6, 10,13 et 18 de cet ouvrage qui en contient plusieurs. »
    Avec humour (le fameux humour belge ?) Xavier Hanotte parle du métier d’écrivain dans ce qu’il peut avoir de vain et surfait comme Jérémie Straube ou bûcheur, sérieux, cherchant l’angle réaliste, exact ou poétique comme Jérôme Walque. Le succès et l’argent sont inversement proportionnels au talent des auteurs. Selon Jérémie « tout écrivain digne de ce nom devait suivre sa pente naturelle et sacrifier la sécurité au profit de l’audace créatrice. Au lieu de peaufiner en amateur, avec une maniaquerie de miniaturiste, ses gros romans tellement étrangers à l’esprit du temps, pourquoi Jérôme ne se lançait-il pas dans la grande foire d’empoigne du monde littéraire, où vie quotidienne et écriture se mêlaient dans une exaltante étreinte ? » Cela me rappelle certains pisse-copie ((Argot) Écrivain très fécond qui fait passer la quantité devant la qualité. Selon Wiktionnaire) que nous retrouvons à chaque rentrée littéraire. Ecrire un roman, est-ce jouer avec le vent ?
    Au début du livre, j’ai pensé que Jérémie et Jérôme étaient les deux faces d’un même personnage ; l’auteur écrit page 79 « il goûta la joie tranquille de redevenir, enfin, Jérôme Walque ». L’explication vient ensuite.
    Xavier Hanotte, que je découvre, réussit la performance d’écrire trois romans aux styles très différents avec la même qualité d’écriture. Les romans, les auteurs s’emboîtent, se télescopent, divaguent, philosophent (de comptoir), le tout avec humour.
    Du vent , un roman échevelé (il fallait bien que je la fasse !) où je sens le plaisir qu’a pris Xavier Hanotte à l’écrire. Il y a des rires, des sourires entre les mots avec, quelques pointes caustiques qui pimentent le livre.
    Une heureuse découverte

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