"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" La jeune femme chantait pour elle-même un air saturé d'émotions. Il y avait du Billie Holiday dans cette mélopée. Elle avait un grain dans la voix qui abrasait la rugosité des jours. Elle prenait pour elle le trop-plein, l'infect et l'insoutenable, et elle le trans formait en chant. Elle prenait ça à sa charge comme pour en libérer l'auditeur. Sa douleur, c'était notre cadeau.
Alors, à genoux au milieu de la foule, j'ai fondu en larmes. Je savais que ce que je cherchais existait. Même si j'avais dû mourir, là à quatre pattes sur les pavés, je serais parti l'esprit tranquille. Je l'avais trouvée. "
Pierre Pierre est un ultrasensible qui pleure à gros bouillons face à la beauté. Un jour de balade, il rencontre le fantasque fondateur d'une sorte d'arche de Noé remplie d'artistes. Pierre y est embauché, à la recherche d'une voix qui le ferait fondre... Au moment où il se cogne à la perle rare, sa boîte est rachetée par une multinationale. Très vite, les cadences s'accélèrent et à mesure que les conditions de travail se dégradent, l'arche devient galère...
Burn-out en cascade, management absurde et invasion de la vie privée... Arnaud Le Guilcher livre une satire hilarante du monde du travail ainsi qu'un plaidoyer follement poétique en faveur de la liberté de création.
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2018/02/25/36171640.html
Pierre Pierre (oui je sais c’est particulier mais ce n’est que le début) est un homme d’une hypersensibilité. Tout ce qui est beau – mais attention le vrai beau, le puissant beau – le met en larmes. Un homme le remarque, il s’agit de César de la Mer, le président de Poséidon, une drôle d’entreprise où la culture, la fantaisie et la joie de vivre sont le quotidien. César embauche Pierre qui a pour mission de trouver des talents. Il découvre une chanteuse extraordinaire, Muriel, qu’il souhaite produire. En parallèle, il tombe amoureux de la belle Isis qui bientôt partage sa vie avec Mohair, le chat qui gonfle ou rapetisse selon son degré de bien-être. Seulement, un jour, Poséidon est racheté par l’horrible entreprise Vulcain. Pour les salariés commence l’enfer…
Je suis vraiment tombée sous le charme de ce roman original, à l’humour grinçant voire très noir. Avec une écriture volubile et cash, Arnaud Le Guilcher livre une profonde satire de notre monde sous des allures de dystopie absurde. Que de réalisme dans ce portrait où le laid remplace de plus en plus le beau, l’insignifiant l’essentiel. La description du monde de l’entreprise est implacable et glaçante et si, bien évidemment, le trait est fortement grossi, on ne peut y voir qu’une part importante de la réalité. Nos héros, malgré eux, sont confrontés à la bêtise, à l’inhumanité, au formatage des esprits à coup de lois restrictives et de programmes « culturels » merdiques. Ne plus penser, être servile est le credo de Vulcain et très certainement de certains acteurs de notre société consumériste. Mais une autre voie est-elle possible ? A vous de le découvrir…
Lien : http://www.livresselitteraire.com/2018/01/du-tout-au-tout-de-arnaud-le-guilcher.html
Je pense que je n’avais pas ri comme ça avec un roman depuis cet été. Et je suis extrêmement heureuse que ce soit avec celui d’Arnaud Le Guilcher car il m’a été chaudement recommandé en librairie, mais aussi car c’était mon premier test avec l’auteur et une telle entrée en matière me fait d’ores et déjà dire que l’essai est concluant !
Du tout au tout est un roman clairement jubilatoire par son humour et sa fantaisie décalés. L’auteur nous embarque dans un univers atypique s'approchant du monde idéal avant de laisser la place à un sombre tableau du monde du travail, du burn-out, de la pression professionnelle quotidienne, de l'hyper connectivité qui prend le pas sur tout. Mais c’est aussi un doigt pointé vers le capitalisme, vers cette société de faux-semblants et du consumérisme dégueulant à outrance qui ne laisse plus sa place à la création et surtout à la liberté de création. Poussé à l’extrême, Vulcain devient la source du chaos et de la dictature, à vous en coller des frissons. « C’est le triomphe de la déraison sur la raison. La folie comme ligne de conduite. Comme moteur. »
Ce roman est sans conteste un page turner, écrit avec beaucoup d’humilité mais à mon sens brillant et intelligent. Les phrases font mouches, raisonnent dans notre tête, nous font rire aux éclats. On peine à le lâcher, on voudrait prolonger l’instant avec Pierre, Mohair, Muriel, Isis, et tous les autres. C’est une satire habilement maquillée de surréalisme et il serait dommage de passer à côté d’une telle réussite.
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