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Dominante noir

Couverture du livre « Dominante noir » de Roland Dautry aux éditions Lucie
  • Date de parution :
  • Editeur : Lucie
  • EAN : 9782353710386
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

« dominante Noir » est le titre qui s'est imposé à Roland Dautry pour ce catalogue et les trois expositions à venir. Dans ce travail le Noir a dominé, le four transformant ce que le céramiste a préparé pour lui pendant des mois, des années, cherchant les liens possibles entre l'argile et les ... Voir plus

« dominante Noir » est le titre qui s'est imposé à Roland Dautry pour ce catalogue et les trois expositions à venir. Dans ce travail le Noir a dominé, le four transformant ce que le céramiste a préparé pour lui pendant des mois, des années, cherchant les liens possibles entre l'argile et les matières vitreuses, découvrant les rapports entre les oxydes métalliques qui acheminent le Noir. Mais la céramique n'est pas qu'une chimie de la terre, même si elle y est prise là où justement elle s'en déprend pour devenir forme. Elle demeure dans un assemblage indissoluble entre cette matière première prélevée, l'argile et le geste qui la traverse avant que de la confier à la cuisson pour un acte irréversible. Plus que tout autre art, la céramique est l'art qui en revenant sans cesse vers le matériau dont elle est issue trouve dans ce périple à la fois sa puissance et sa fragilité. La « dominante Noir » s'est imposée comme le lieu du rassemblement des couleurs, des figures et de la matière opérant le temps et l'espace de leur propre histoire, permettant que quelque « chose » commence.
« dominante Noir » est une sorte d'opéra des basculements et des ressacs de ce qu'il reste dès lors que tout a été. chemin étroit de l'art, il ne mène nulle part et pourtant de ce nulle part nous lui rendons depuis toujours grâce.
Tout se passe comme si le céramiste se tenait présent au croisement de l'argile, du feu et du « hasard objectif ». Hasard tutoyé en permanence mais qui dans l'oeuvre a le mérite de répondre presque sous la forme d'un silence que nous ne pouvons percevoir que par l'usage du plus lointain vouvoiement.
Il y a de la distance dans ce travail, sans doute celle qui vient des choses que nous faisons, et de ce que nous sommes entre les choses. Alors que l'époque réclame l'abolition des distances dans une tragique erreur qui lui fait confondre différence et distance, il est bien que l'art prenne sur lui de montrer la distance comme la source originaire. C'est alors que revient la parole du poète A. du Bouchet : « Je ne suis pas celui qui dira que le noir est noir. » Yannick Breton

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