"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il y a bien des manières de donner à voir les années noires.
Celle de Robert Doisneau évite le pathos pour nous parler simplement du grand vide de l'Occupation, de ses rues sans automobiles.. de ses étalages de pénurie. remplis seulement du maître mot de Vichy : " Factice. ". Sensible au cocasse jusque dans les situations les plus pénibles, l'oeil de Doisneau repère les astuces on les incongruités du système D, tel cet homme qui a transformé sou poêle en clapier, ou cette Parisienne, faisant prendre l'air à sa poule dans un jardin public.
Et quand il montre l'héroïsme, il fait son choix : des typographes résistants, une amie de Vercors qui broche le premier exemplaire du Silence de la mer dans sa cuisine, des combattants anonymes de la Libération. Mais qu'on y prenne garde : la mort est là aussi, comme jamais chez lui, dans les alertes aériennes ou les fusillades de rue. Et ceux qui ont fait la queue devant les boulangeries vont, au mois d'août 1944, faire la chaîne pour édifier une barricade.
L'objectif saisit des bicyclettes on des cyclo-pousse, mais aussi des fusils et des cocktails Molotov. Photos pour la plupart rares ou inédites qui, même sans l'avoir voulu, en disent sur ce moment terrible plus que de longs discours.
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