"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Oubliez la carte postale : ce que nous dévoile ce premier roman d'un tout jeune écrivain, c'est Djibouti et son « implacable désert », son désordre étourdissant, ses putains redoutables, ses militaires fous d'ivresse et de solitude. Entre scènes hallucinantes de violence brute et plongées poétiques dans les bas-fonds de la ville, Pierre Deram nous entraîne, à la suite de son héros Markus, dans une traversée de Djibouti qui a tout d'une errance initiatique.
« C'est demain, se répète Markus, que je rentre à Paris »... Cette ultime nuit africaine est l'occasion d'une série d'évocations visionnaires qui restent longtemps en mémoire. De bagarres en étreintes, des clichés d'une virilité surjouée jusqu'à la bestialité à l'émotion d'une tendresse toujours proche, Djibouti met à nu la bouleversante férocité des rapports humains.
Plus qu'un décor exotique, Djibouti est la scène où s'entrechoquent des sensations à vif, des sentiments exacerbés, le désespoir qui fait des prostituées et des légionnaires les mêmes « enfants de la violence et de la beauté » : un « pays de malheur », un « pays sublime », berceau de l'humanité et barque de perdition.
Djibouti, c’est une chaleur étouffante, le désert, les singes, les serpents, l’océan, les poissons, les raies et les coraux (quelques touristes qui viennent faire de la plongée), le vent (khamsin) aussi torride que les prostituées, l’alcool et le khat (drogue). Je n’ai pas réussi à m’intéresser aux blagues potaches, aux jeux débiles, aux beuveries et aux exploits sexuels des militaires (que font-ils là exactement ?) mais je dois dire que le roman est très bien écrit, à la fois lyrique et brutal. Les descriptions sont grandioses mais je n’irais pas vivre ou passer mes vacances à Djibouti ! « Ce pays est horrible, cria-t-elle. Je hais ce pays, je hais tous les déserts du monde et tous les serpents du monde. Parfois, je crois que je vais vraiment devenir folle, monsieur. Je me sens si seule maintenant. » (p. 51). 68-premieres-foisÇa, c’est mon passage préféré, le moment que Markus passe avec Thérèse, une épouse de colonel, qui vient de perdre son labrador, Snoopy, mordu par un serpent. « Vous n’avez jamais eu ce sentiment, madame ? Que ce monde était en faillite… que nous errions tous yeux bandés, perdus au fond d’une nuit d’ivresse ? » (p. 80). Cette phrase résume bien le roman : RentreeLitteraire2015cette dernière nuit de Markus à Djibouti est une nuit d’ivresse qui symbolise tous les jours et toutes les nuits passés ici, la solitude, le sexe, la violence, la bestialité même, tout ça dans un roman court, intense et brûlant de la cha
leur du soleil, du désert, des corps. Pierre Deram est un auteur que je suivrai avec curiosité.
https://pativore.wordpress.com/2015/09/09/djibouti-de-pierre-deram/
Superbe premier roman animé par un souffle, le souffle chaud et mortel des vents du désert. Pierre Deram décrit avec maestria le désespoir des légionnaires qui noient leur ennui et leur culpabilité dans l'alcool et le vagin des prostituées. Jamais racoleur, juste dans sa description des faiblesses humaines, l'auteur réussit un récit poignant et plein d'humanité. Le mieux, c'est encore de citer un passage : "elles pour qui les hommes n'étaient ni des enfants ni des amants mais ces êtres terribles, ces princes déracinés errant sans royaume à travers le monde".
Pierre Deram nous livre un court récit de la dernière nuit de Markus légionnaire à Djibouti avant son retour à Paris. Dans la chaleur de la nuit et de la folie des hommes alcoolisés, Markus relate la fraternité des prostituées et des militaires et l'écriture portée par des envolées lyriques tend à raconter la douce folie qui s'empare des esprits comateux de ces jeunes gens avinés et en mal d'amour.
Ce court texte dans les premiers chapitres et la description de cet implacable chaleur de la ville qui conduit à la folie des corps desséchés par le vent chaud m'a bien plu avant de sombrer dans un récit des torpeurs nocturnes.
L'écriture et la musicalité des phrases donnent envie de découvrir de nouveaux écrits de ce jeune auteur.
Ce petit livre nous fait suivre Markus dans ces dernières heures de militaire à Djibouti. Dès les premières pages, l'écriture est séduisante. Quand l'auteur évoque la chaleur brûlante, la sueur coule dans votre dos et vous retenez votre souffle!
Ce n'est pas une promenade touristique que cette virée nocturne entre bars à soldats où l'alcool alimente violence et bestialité, et chambres sordides où les corps se vendent pour survivre. Au milieu de tout cela, Markus aidera une femme d'officier désespérée à enterrer son chien. On traverse tout un cocktail variable et recomposable d'émotions, brutalité, bêtise, tendresse, sexe, pitié, fraternité, etc. Est-ce la vie militaire qui est responsable de ces extrêmes? Ou la fournaise insupportable où s'étale une misère inimaginable? Ou simplement la nature humaine qui s'adapte et se détériore au gré de paramètres extérieurs?
Je n'aurais pas lu ce livre sans lecteurs.com, et ce fut une belle découverte. J'ai rarement lu un texte dont le style m'a si vite conquise en créant l'urgence de la lecture. Auteur à suivre?
Que dire de ce livre ?!
D'abord que c'est un petit format qui se lit vite et bien.
Même si l'atmosphère est pesant, l'histoire de ce Markus ne nous laisse pas indifférent.
L'ambiance est chaude, voir étouffante, les personnages immoraux au possible.
Puis au fil du livre, j'ai eu envie de suivre Markus dans sa déambulation au travers Djibouti. Je me suis pris au jeu et j'ai finalement mordu.
C'est un bon moment de lecture, un peu rapide à mon goût.
Un premier roman à mon sens très réussi : en quelques mots, l'auteur nous transporte dans un lieu étouffant, cette dernière nuit passée à Djibouti durant laquelle nous suivons le protagoniste jusque dans les bas-fonds de la ville est vibrante de bout en bout.
L'écriture porte le récit avec beaucoup de force, le désert environnant est une menace sourde et présente à chaque page.
J'ai simplement regretté que le récit ne soit pas davantage développé, je me serais plu à rester plus longtemps dans cet univers insolite.
Ma critique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2015/11/djibouti-pierre-deram.html
Déjà, de l’extérieur, avec son format proche du carré, sa tranche ultra fine – 114 pages – et sa couverture sable, chic et élégante, au graphisme épuré, orné de silhouettes et de lignes dans un camaïeu de brun, ″Djibouti″ de Pierre DERAM a de la gueule et attire l’œil.
Puis, à l’intérieur c’est une véritable explosion…. Je tairai rapidement, donc, la crudité inutile de scènes de sexe qui m’ont heurtée, la violence de combats à l’aveugle organisés dans un bar laissant sur le sol des soldats ivres et ensanglantés qui m’ont apeurée – peut-être suis-je un peu ″chochotte″ – pour ne retenir que l’explosion…l’explosion de senteurs, de couleurs, de soleil et de nuit.
Car, l’histoire de Markus, militaire en poste à Djibouti depuis six mois et le récit de sa dernière nuit avant son retour en France n’est que prétexte à l’écriture : une merveille de précision, de méticulosité, de minutie. Elle est crue, parfois, je l’ai dit, mais aussi élégante, poétique et sensorielle. En lisant et relisant certains passages, j’imaginais l’auteur, tel un élève de cours préparatoire, penché sur ses étiquettes et mélangeant les mots éternellement jusqu’à la perfection.
Il parle de Djibouti, la corne de l’Afrique, le territoire des Afars et des Issas, un pays au soleil pesant, un pays où légionnaires et prostituées se disputent violence et beauté, avec emportement et conviction.
J’ai beaucoup aimé ce petit livre saisissant, impressionnant, pas tant pour l’histoire que pour les mots qui la racontent.
Un petit roman par la taille mais dense. La vie des militaires à Djibouti quand ils sortent du service. l'écrasante présence du soleil et puis une touche d'humanisme. Un roman très visuel où l'on verrait des comédiens style Lino Ventura jouer les rôles principaux.
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