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1989, Tanzanie. Adi habite à Dar es Salam avec sa famille dans un appartement de fonction prêté par l'ambassade du Zaïre. Du haut de ses 6 ans, la fillette observe le monde qui l'entoure. Son père, un mathématicien obsédé par les mots, autoritaire et omnipotent. Sa mère, au corps recouvert de mystérieuses lignes. Sa grande soeur Dina, la virevoltante. Et Maï, le bébé perpétuellement malade, au regard noir.
Mais il y a aussi les frères et soeurs restés au pays, dans une région dévastée par des siècles d'exploitations et de violences. Monsieur Éléphant, le voisin aux mains collantes. Les hommes-moisissures, qui vivent sur le toit-terrasse. Shekila et sa femme, qui habitent dans la bouilloire électrique.
Et puis, il y a Dieu, qui surveille Adi et voit tout ce qu'elle aimerait pourtant garder caché, comme ce secret poisseux qu'elle porte en elle.
Kayo Mpoyi nous livre ici une histoire de mythes, de croyances, de malédictions et de guerres. Mais aussi une histoire de force et de renaissance. Un roman intense et lumineux.
Adi a six ans. Scrutant avec attention les comportements de ceux qui l’entourent, accompagnée en permanence de dieu, qui voit tout, sait tout et ne se prive pas de lui prodiguer conseils et explications, elle se forge une idée du fonctionnement parfois absurde de son petit monde. Elle garde aussi un secret, un truc moche, subi à la faveur de son innocence.
Découvrant peu à peu les mystères de la vie, elle nous livre sa version du microcosme où elle vit. En Tanzanie, dans un logement de fonction de l’ambassade du Zaïre, entourée par ses parents, d’amis, de profs, de la petite soeur toujours malade, un univers de petite fille naïve mais curieuse. Entre magie et clairvoyance, entre sorcellerie et religion, entre violences et amour, l’enfant dessine le monde qui l’entoure, et qui mène morts et vivants dans une danse hallucinante.
Tout le récit porte le poids de la malédiction, portée par les prénoms, qu’il faut selon une stratégie complexe attribuer aux nouveau-nés.
Les propos sont parfois difficiles à comprendre, car le surnaturel se mêle à la réalité, sans limite nette, et l’imagination de la fillette emporte tout.
Roman haut en couleurs, portant les valeurs de la tradition africaine, qui réussit le pari de faire d’une fillette l’ambassadrice de cette culture.
300 pages La belle étoile 31 Août 2022
Traduction (Suédois) : Anna Gibson
En voilà un très bon roman.
Une jeune fille, dont le père travaille pour l’ambassade du Zaïre en Tanzanie, raconte son existence sur plusieurs années, et présente sa jeune vie, ainsi que celle des membres de sa famille : son père très autoritaire et brutal ; sa mère éloignée de sa famille, ses frères et sœurs aînés qui ont besoin de liberté, ainsi que sa petite sœur malade.
Beaux portraits de personnages, assez dépaysant car il y a quand même pas mal de croyances locales, avec en toile de fonds les problèmes entre différents pays et ethnies.
Et puis, il y a quand même des moments très lourds avec ses violences familiales et même un voisin pédophile.
Mais le tout constitue une belle histoire, sans misérabilisme, et avec pas mal d’émotions.
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