"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'un peint la beauté, les doigts trempés dans les gouaches ; l'autre la cultive, les mains plongées dans la terre. L'un est le patron, l'autre l'employé. Après le travail, ils parlent. Entre les salades qui montent et les « belles fesses » des citrouilles, le peintre et le jardinier se rencontrent, se trouvent. Un dialogue inattendu, moqueur et franc, empreint de simplicité et de tendresse, de gravité parfois, de profondeur toujours.
.Il y a un petit côté fable dans cette histoire entre deux personnages que tout sépare. Ils me rappellent le rat des villes et le rat des champs, chacun profitant de sa vie
« - C’est quoi pour toi une belle salade ?
- Tu sais bien ce que c’est. C’est quand elle est pommée, blanche au cœur, tendre. Bonne à manger, quoi.
- Eh bien, mon dessin c’est pareil ! »
Leur vie est diamétralement opposée, l’un est un citadin cultivé et artiste, l’autre un cheminot qui a quitté l’école très tôt, et a les deux pieds sur la terre qu’il cultive. L’un est un dilettante, l’autre un travailleur. Pourtant, en vertu de leur ancienne complicité du temps de l’école primaire, ils renouent une amitié faite de curiosité, de respect et de générosité. Le jardinier cultive le potager du citadin qui vient passer ses vacances à la campagne et l’équilibre est trouvé.
On ne sait pas grand-chose de l’un et de l’autre et l’histoire, entièrement dialoguée, va nous les faire connaitre à travers leurs échanges pudiques, curieux, sensibles et d’une grande tolérance.
Il y a beaucoup de simplicité et de sincérité dans ces va-et-vient qui nous font entrer dans la vie de chacun des protagonistes. La grande complicité qui les lie gomme les différences sociales. Ainsi l’un parle de sa peinture tandis que l’autre raconte sa vie toute simple avec candeur.
« La glace, c’est quand on veut faire le beau, quand on veut s’arrêter de travailler. Pour travailler, on n’a pas besoin de se regarder. A la campagne, c’était riche d’avoir une armoire à glace On la mettait dans la chambre des parents. »
C’est à la fois drôle et t’attendrissant et c’est un bon moment de lecture.
Un dialogue qui voit la déchéance progressive liée au cours de la vie.
J'ai lu ce livre bien avant le film grâce à une lecture publique majestueuse de Jacques GAMBLIN.
Ce dialogue est émouvant, poétique.
Un moment hors du temps.
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Je pense que c'est le livre dont a été tiré le très joli film, du même nom, avec Daniel Auteuil et JP Daroussin.
En lisant ta chronique, j'ai retrouvé ce film sensible, drôle et émouvant.
Je ne savais pas que l'origine en était un livre...