"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Yaqub, fils d'une famille libanaise établie dans la ville brésilienne de Manaus, revient au pays après cinq ans passés au Liban. Il retrouve son père, sa mère et surtout son frère jumeau, Omar. Tous attendent d'assister au bonheur de la réunion des deux frères mais personne n'a véritablement pris conscience que ces cinq ans de séparation ont en réalité cristallisé leur rivalité née à l'occasion d'une querelle sentimentale, quelques mois avant le départ subit de Yaqub pour le Liban. Une rivalité que la cicatrice au visage de Yaqub ne cessa de lui rappeler chaque jour de son exil au Liban.
Un roman graphique passionnant dans lequel je me suis plongée pour quelques heures de voyage au Brésil. Je n’avais pas lu le roman initial et cette BD m’a donné envie de le lire. Ecrite par deux frères jumeaux (tient donc comme les protagonistes) elle est très dense au niveau des nombreux personnages et l’histoire de chacun d’entre eux. C’est un peu difficile au début de suivre avec les flash-back mais on prend vite le pli et on se délecte de cette histoire familiale où les rebondissements ne manquent pas.
J’ai aimé parce qu’il y a tout les ingrédients d’une saga familiale : les rivalités, les secrets, les non-dits, les mensonges, l’amour, la haine, la fierté, l’abandon, l’amitié. Mais je l’ai aimé aussi parce qu’il est très rare qu’on trouve une histoire sur des jumeaux qui ne sont pas fusionnels, Cela change vraiment des histoires habituelles et c’est très plaisant. On assiste à cette guerre fatricide en espérant toujours un revirement qui ferait que tout change. Le contexte social et familial est très intéressant puisque nous sommes au moment de la seconde guerre mondiale et que les parents sont libanais donc immigrés.
Par ailleurs, j’ai moins aimé le graphisme que je trouve grossier (mais ce n’est que mon avis et cela ne gêne en rien la compréhension de l’histoire). Les 230 planches sont en noir et blanc et j’aurai préféré qu’elles soient en couleurs mais là aussi c’est très personnel. Par contre, on ressent la tension et la noirceur de ce qui se trame et c’est un bel hommage à la ville de Manaus qui est à elle seule un personnage. La taille des cases et de la BD donne un rythme et une ambiance particulière.
L’histoire est très noire, sombre et les personnages sont très réalistes et j’aime qu’ils aient tous un coté sombre et un coté lumineux comme dans la vraie vie rien n’est entièrement noir ou blanc. J’ai trouvé le travail sur la dualité très intéressant. C’est un projet ambitieux qui est très réussi et bien construit.
VERDICT
Une histoire dure mais belle, une adaptation réussie, un roman graphique qui mérite d’être découvert. Merci Urban Comics pour cette découverte !
Un roman graphique passionnant dans lequel je me suis plongée pour quelques heures de voyage au Brésil. Je n’avais pas lu le roman initial et cette BD m’a donné envie de le lire. Ecrite par deux frères jumeaux (tient donc comme les protagonistes) elle est très dense au niveau des nombreux personnages et l’histoire de chacun d’entre eux. C’est un peu difficile au début de suivre avec les flash-back mais on prend vite le pli et on se délecte de cette histoire familiale où les rebondissements ne manquent pas.
J’ai aimé parce qu’il y a tout les ingrédients d’une saga familiale : les rivalités, les secrets, les non-dits, les mensonges, l’amour, la haine, la fierté, l’abandon, l’amitié. Mais je l’ai aimé aussi parce qu’il est très rare qu’on trouve une histoire sur des jumeaux qui ne sont pas fusionnels, Cela change vraiment des histoires habituelles et c’est très plaisant. On assiste à cette guerre fatricide en espérant toujours un revirement qui ferait que tout change. Le contexte social et familial est très intéressant puisque nous sommes au moment de la seconde guerre mondiale et que les parents sont libanais donc immigrés.
Par ailleurs, j’ai moins aimé le graphisme que je trouve grossier (mais ce n’est que mon avis et cela ne gêne en rien la compréhension de l’histoire). Les 230 planches sont en noir et blanc et j’aurai préféré qu’elles soient en couleurs mais là aussi c’est très personnel. Par contre, on ressent la tension et la noirceur de ce qui se trame et c’est un bel hommage à la ville de Manaus qui est à elle seule un personnage. La taille des cases et de la BD donne un rythme et une ambiance particulière.
L’histoire est très noire, sombre et les personnages sont très réalistes et j’aime qu’ils aient tous un coté sombre et un coté lumineux comme dans la vraie vie rien n’est entièrement noir ou blanc. J’ai trouvé le travail sur la dualité très intéressant. C’est un projet ambitieux qui est très réussi et bien construit.
VERDICT
Une histoire dure mais belle, une adaptation réussie, un roman graphique qui mérite d’être découvert. Merci Urban Comics pour cette découverte !
Cette bande dessinée est l'adaptation du roman du même titre de Milton Hatoum, paru en 2003 aux éditions du Seuil qui existe aussi chez Actes sud/Babel. Après quelques questionnements quant à ma capacité à suivre ce roman graphique, le rythme est pris. Ce qui me pose question, ce sont des retours en arrière pas forcément expliqués, des personnages assez nombreux et pas toujours très identifiables par le trait ce qui fait qu'on se demande à qui se rapporte le fait raconté, des dessins volontairement malhabiles -ce n'est sans doute pas le terme idoine, mais c'est ce que j'ai trouvé de mieux, par exemple les murs des maisons ne sont pas toujours bien droits. Une fois le pli pris, cet album se lit avec rapidité et grand plaisir. Il s'agit d'une belle et violente histoire de famille, avec ses trahisons, ses amours, ses vengeances, ses actes impulsifs parfois regrettés intérieurement mais jamais face à la victime et donc jamais pardonnés, ... Il est rarement fait mention d'une rivalité telle au sein d'un couple de jumeaux, on lit plus souvent des pages sur la fusion entre les deux, sur la difficulté de vivre sans l'autre, sur l'amour inconditionnel... La gémellité est souvent source de belles histoires de complicité ou d'histoires plus noires, parfois terribles (cf. Manuel de dramaturgie à l'usage des assassins)... dans Deux frères, c'est littéralement à la vie à la mort.
Album en noir et blanc qui oblige à se concentrer sur les personnages et leurs vies, la couleur aurait sans doute détourné nos yeux vers les paysages brésiliens. Le dessin est tour à tour sobre ou au contraire très riche avec de nombreuses silhouettes ou des paysages denses. Le noir et blanc permet aussi d'insister sur la noirceur du propos, le côté sombre des héros et donne de la profondeur tant au paysage qu'aux protagonistes.
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