Vous avez jusqu’au 15 janvier pour envoyer votre candidature et rejoindre le jury de l’édition 2023
« Seule dans le cabinet du psycho-thérapeute, j'essaie de mettre des mots sur l'indicible. L'attentat terroriste du 7 janvier 2015 tourne en boucle dans ma tête. La prise d'otage.
Les tirs. Le silence. Les images. Comment expliquer l'effroi ?
Pourquoi est-ce que je me sens si coupable ?
Qui pourra comprendre l'extrême solitude qui m'a traversée ce jour-là ? J'explore un brouillard épais de sensations, d'émotions, de doutes.
Les souvenirs, parfois, sont rendus flous par le choc traumatique. Je rencontre des morceaux de mémoire abîmés, incomplets. Tout est épars. Je tente de reconstituer l'après. Retrouver les vivants. Trouver la force de continuer malgré le traumatisme. Faire le journal dans le chaos et le deuil. Et dessiner...
Je ne suis pas morte. Je ne suis pas blessée. Et pourtant quelque chose s'est fracturé. Je vis avec. Avec ce « 7 », lourd à porter, aussi écrasant que mon sentiment d'impuissance face aux deux djihadistes surarmés.
Je dessine pour ne plus penser au « 7 ». Tout fout le camp en moi mais le dessin résiste. Alors je dessine et je dessine encore. »
Vous avez jusqu’au 15 janvier pour envoyer votre candidature et rejoindre le jury de l’édition 2023
Il n'y a pas que les romans dans la vie, la preuve avec ces 10 pépites !
Quels sont les livres qui vous ont le plus fait voyager, vibrer, rêver ?
Coco revient sur ce traumatisme de l'attentat du 7 janvier 2015 qui tourne en boucle dans sa tête, entre l'horreur des images qui remontent, la culpabilité, les doutes sur ce qu'on aurait du faire ...
On la sent victime de cette vague qui la submerge et contre laquelle elle ne peut rien si ce n'est se laisser porter et attendre que ça s'apaise. Des émotions parfois le désespoir que ça ne finira jamais.Puis peu à peu le gout à la vie, au dessin qui revient comme un hommage à ses amis disparus.
C'est vraiment très beau, émouvant tellement vrai, sans tirer sur la corde sensible. et ce bleu qui vient et revient, seule couleur de l'album donne une grande prodondeur à ce qui est exprimé.
Quelle force !
Hormis indiquer que ce livre a sûrement un pouvoir libérateur pour Coco - que je ne connaissais pas, sa thérapie (probablement engagée à vie) sur ce drame...
Comme beaucoup, après cette lecture, je reste un peu sans voix.
"Je suis Coco"...
Qu’il est dur de parler de ce livre, ce pavé qui me faisait si peur et qui résonne longtemps après la lecture….
Coco livre un témoignage tout simplement bouleversant, utile évidemment, qui ressemble à un catharsis pour elle, un signe de résistance aussi car il faut lutter et pour ça dessiner, dessiner encore…
Je pourrais vous parler des trouvailles géniales pour exprimer les regrets, la tristesse, la terreur, les cauchemars, avec par exemple cette vague sublime inspirée par Hokusai qui va et vient pour tantôt empoigner, tantôt relâcher..
Je pourrais vous parler des tentatives de thérapie traitées avec humour car il faut rire aussi…
Je pourrais vous parler du récit à la fois simple et horrible de la journée du 7 janvier 2015 mais je préfère pas…
Je préfère vous parler de cette table où résonnent encore les rires et les engueulades des confs de rédac entre Charb, Cabu et les autres…
Au final, le talent de Coco rend cette lecture aussi poignante que nécessaire…
Le dessin comme exutoire
" L'attentat du 7 janvier 2015 tourne en boucle dans ma tête. Tout fout le camp en moi mais le dessin résiste."
Avec Dessiner encore, Corinne Rey alias Coco nous livre l’horreur, l’indicible, la terreur, la mort qu’elle a côtoyé le 7 janvier 2015 dans les bureaux de Charlie Hebdo.
Mais elle nous raconte aussi l’après : l’incompréhension, la peur, la culpabilité, les insomnies, les séances chez le psy, la résilience (ou quelque chose qui s’en approche les bons jours) ...
Un roman graphique qui prend aux tripes, rappel indispensable que la liberté de la presse n’est pas un acquis pour tous, qu’aujourd’hui encore c’est un combat, une mission même !
Du 2 septembre 2020 au 16 décembre s’est tenu le procès des attentats de janvier 2015. Parmi les témoignages, l’un des moments forts a été celui de Corinne Rey dite « Coco », celle qui ouvrit la porte aux frère Kouachi et vit depuis avec un sentiment de culpabilité intense et le complexe du survivant. A l’instar de Luz, Catherine Meurisse, Riss et Philippe Lançon, elle libère à son tour sa parole dans un livre, son premier, sorti juste après. Cet album est absolument poignant et retentit longtemps en vous.
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La dessinatrice se confie sur cette tuerie qui aurait pu l’emporter et ses conséquences. Deux métaphores marquantes parcourent son témoignage : la vague coup de poing d’Hokusai récurrente de la séquence inaugurale qui matérialise à la fois le tsunami émotionnel auquel elle est en proie, la lame de fond qui a bouleversé son quotidien, le creux de la vague aussi … et celle de l’échiquier sanglant de la séquence des « et si » dans laquelle pétrie de culpabilité elle égrène différentes hypothèses qui auraient pu changer le cours de l’histoire tandis que les strips se raccourcissent au fil des pages et se remplissent du rouge sang pour se transformer en cases de plus en plus étouffantes comme celles d’un échiquier du destin sur lequel elle n‘est qu’un pion ou les barreaux d’une prison qui l’enferme dans une culpabilité obsédante, « la solitude d’être vivant » comme dit Lançon dans « le Lambeau ».
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Au fil des pages on la voit chuter, plonger, s’enfoncer, suffoquer dans une vague qui l’enserre comme un boa constrictor et finalement remonter. Grâce au dessin , grâce aux moments heureux de l’enfance, grâce aux souvenirs aussi. Alors le bleu froid de la vague et le rouge du sang se muent en aquarelles aux teintes douces Elle évoque ainsi son expérience en tant que « petite dernière au sein du journal satirique avec une infinie tendresse. Comme dans « Indélébiles » de Luz, elle remonte le temps pour que vivent les morts et nous fait assister aux conférences de rédaction, à la complicité qui l’unissait à Charb et Cabu qu’elle admirait, leurs vannes de potaches parfois, leurs multiples idées et l’enthousiasme et le vent de liberté qui y régnait.
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Mais elle ne succombe pas à la tentation hagiographique pour autant. Elle rappelle brillamment les combats menés et les attaques constantes qu’eut à subir cette équipe si attachée à la liberté d’expression dans un style qui ressemble cette fois plus au dessin de presse et elle règle également au passage quelques comptes avec ceux qui, surfant sur la vague inhabituelle de popularité dont bénéficia le journal après le 11 janvier voulurent tirer la couverture à eux ou se montrèrent cupides.
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C’est un livre « lourd » dans tous les sens du terme : il fait 345p et martèle son sentiment de culpabilité mais c’est un livre courageux et nécessaire. Un témoignage de lutte et de tentative de résilience pour se relever de l’horreur délivré avec énormément de pudeur. Elle a fait sienne la phrase de l’un des fondateurs du journal , Cavanna : « un bon dessin c’est un coup de poing dans la gueule ». Nous finissons un peu groggy …
Janvier 2015, retour à Paris après 8ans d’exil. Retour dans un climat particulier où "Charlie" résonne tel un cri qui martèle sans cesse.
Pas vraiment une lectrice de l’hebdo mais j’avais vu des illus et suivis de loin les événements de novembre 2011.
Lorsque j’ai vu ce cover, ce bleu m’a attisé avant que je ne réalise le sujet abordé.
Coco nous livre avec son crayon moment où sa vie à basculé le 7 janvier 2015 alors qu’elle se retrouve face à la mort . Alors, comment se relever après ça ... comment faire son deuil... comment ne pas culpabiliser ... et tant d’autres questions qui bouleversent Coco.
Si j’étais choquée à l’époque, je me suis pris cette tragédie telle un uppercut au visage. Un témoignage livré avec pudeur et sincérité sans broderie... après tout, le but n’est pas d’épargner le lecteur, et c’est la force de cette album.
L’auteure conjugue natation et mixité graphique autour de son trait noir, où des couleurs puissantes s’invitent par moment, nous offrant des planches sublimes et percutantes.
Si le crayon n’est pas ce qui m’a charmé, l’auteure a su me prendre au tripes alors que simple spectatrice, j’ai vécu une véritable immersion dans son tourbillon émotionnelle où “Dessiner Encore” est bien plus qu’un crayon posé sur un papier, c’est la continuité de la pensée, des idées et surtout de notre liberté d’expression.
Victime ? Rescapée ? Pour sûr une survivante à qui je dis bravo pour ces bulles poignantes d’une justesse glaçante et touchante .
Dans cette bande dessinée, Corinne Rey, autrement connue sous le pseudonyme de Coco, revient sur le drame des attentats de Charlie Hebdo, elle qui en est une rescapée. Parler de l’Après n’a rien de facile, et nombreuses sont les questions qui reviennent : comment se reconstruire quand tout ramène indéniablement au 7 janvier ? Comment garder la tête froide quand tout nous pousse à la culpabilité ? Au creux de ses tourments réside toutefois une force pure : dessiner, dessiner encore.
Cinq minutes avant de commencer à écrire, les mots me manquaient toujours. Dessiner encore n’est pas une fiction, c’est un drame bien réel, physique et moral qu’il ne faut jamais oublier. Pourtant, tant de lumière émane des pages, mais de l’espoir aussi, d’où ce bleu qui revient sans cesse tout au long de l’album peut-être. Dès le début de la bande dessinée, Coco voit un psychologue spécialisé dans les traumas liés aux actes terroristes, elle ne croit pas que cela puisse l’aider, mais elle commence doucement à raconter la journée du 7 janvier 2015 au praticien, et là tout s’emballe.
Elle illustre à son lecteur le cheminement de la reconstruction, ce jour qui revient sans cesse la prendre comme une vague indomptée magnifiquement représentée dans l’album, qui ne prévient pas et emporte tout sur son passage. Un trauma profond. Pourtant, nombreuses sont les pages où l’humour est présent, tantôt brut, tantôt sous la dérision. On ne peut s’empêcher de sourire face aux illustrations qui ont l’air de vous dire « Et puis quoi ? Il vaut mieux en rire, parfois!« . Aborder le sujet de façon légère était un réel défi. Les couleurs choisies pour illustrer l’album en disent elles aussi beaucoup, mêlant couleurs vives et chatoyantes pour illustrer le refuge, les souvenirs heureux, et des tons plus profonds, sombres, pour illustrer le drame, le sang, ou le trauma.
Dessiner encore, c’est aussi l’hommage tout en pudeur qui est fait à Charlie Hebdo. L’espace de 346 pages, on découvre l’intimité de la rédaction, les rapports, l’entraide, et les débats. Charb, Cabu, Wolin, Tignous et tous les autres s’animent si fort sous le feutre de Coco que l’espace d’un instant, nous pourrions penser qu’ouvrir cette bande dessinée ranime les disparus. Quelle étrange sensation que de refermer cet album, une certaine tristesse mêlée à la fierté de se dire que dessiner est l’arme la plus forte pour se reconstruire, mais surtout pour être libre.
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