"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sur les rives d'un lac glaciaire au coeur de la péninsule de Kenai, en Alaska, Irene et Gary ont construit leur vie, élevé deux enfants aujourd'hui adultes.
Mais après trente années d'une vie sans éclat, Gary est déterminé à bâtir sur un îlot désolé la cabane dont il a toujours rêvé. Irene se résout à l'accompagner en dépit des inexplicables maux de tête qui l'assaillent et ne lui laissent aucun répit. Entraînée malgré elle dans l'obsession de son mari, elle le voit peu à peu s'enliser dans ce projet démesuré. Leur fille Rhoda, toute à ses propres rêves de vie de famille, devient le témoin du face-à-face de ses parents, tandis que s'annonce un hiver précoce et violent qui rendra l'îlot encore plus inaccessible.
Après Sukkwan Island, couronné par le Prix Médicis 2010, le second roman de David Vann est une oeuvre magistrale sur l'amour et la solitude. Désolations confirme le talent infini de son auteur à explorer les faiblesses et les vérités de l'âme humaine.
Nous ne pourrons pas dire que nous n'étions pas prévenus, dès le titre, Désolations (notez bien le pluriel), nous sommes certains que nous ne nous lançons pas dans un feel-good. Pour ceux qui en douteraient encore, dès les premières pages, David Vann nous confronte à un suicide, maintenant, impossible de se voiler la face : nous allons plonger dans un récit sombre.
L’histoire ? Celle d’une femme mariée à un homme qui décide de tout plaquer pour aller vivre l’hiver dans une cabane qu’il projette de construire sur une île isolée (ici, tous les lecteurs de Sukkwan Island frémissent). Persuadée, que c’est un moyen de la quitter, elle décide de le suivre malgré les terribles migraines qui l’assaillent, refusant d’être abandonnée encore une fois. Il y a aussi leur fille, qui cherche à se construire un foyer et espère une demande en mariage. Puis, le fils, qui vit en couple tout près de ses parents, mais n’a finalement que peu de liens avec sa famille.
Un îlot isolé, un projet délirant, un hiver glacial qui se profile et des relations qui se délitent, la tension est à son comble.
S’il y a des passages montrant la nature sauvage et fascinante de l’Alaska, où l’homme semble presque étranger, ce sont les relations entre les personnages qui prennent le dessus. Je regrette cependant le nombre de couples présentés, j’ai parfois eu l’impression que l’histoire se dispersait et qu’elle aurait été encore plus intense en se concentrant davantage sur le couple parental (et éventuellement sur leur fille).
Un roman angoissant et féroce au style hypnotique
Gary, retraité, s'est mis en tête de construire, sur une île isolée d'un lac glaciaire de l'Alaska, une cabane où vivre. Sa femme, Irène, se résout à le suivre. Retour sur 30 ans de vie de couple, d'amour, de solitude, de regrets. Âme sensible, s'abstenir...
Ce roman porte bien son nom : ici tout est désolant ! Le cadre, les personnages, l’histoire.. Gary, tout juste retraité, habité par les regrets sur sa vie et sa femme, souhaite s’installer sur un ilot du lac et y construire une cabane pour y vivre ses derniers jours heureux. Sa femme Irène, elle aussi insatisfaite de sa vie et de son couple, s’aperçoit que son mari l’insupporte au point de tout remettre en question. Elle se renferme et subit de violentes migraines, tout au long du roman.. Leur fille Rhoda essaye tant bien que mal de maintenir des relations saines entre ses parents, son frère marginal et son mari Jim (qui est le Jim de Sukkwan Island). Mais tout ce petit monde traine une mentalité qui va gangréner les tensions permanentes.
Bien que le décor décrit soit magnifique, ou du moins qu’on l’imagine, il n’en reste pas moins hostile, sauvage.. les personnages tous aussi toxiques les uns des autres. C’est pour le moment, le roman que j’ai le moins aimé, et pourtant ce n’est pas dû à un manque de talent. C’est simplement ce rythme lent et nonchalant.. Désolant ! on assiste à la descente de cette famille, la fin de leurs liens, à leur médiocrité, leur toxicité entre eux. Doucement et tout au long du roman, Mister Vann nous enlise dans cette noirceur. On a envie de s’échapper de cette terre humide et froide, ce vent glacial, la mer.., Mais il y a toujours ce je ne sais quoi qui nous pousse à tourner la page pour connaitre le dénouement de l’histoire. On aime à savoir comment et qui va tuer l’autre.. Lequel craquera, jusqu’où iront-ils ? Et c’est souvent celui qu’on imagine le moins qui lâche la bombe.
Je l’ai moins aimé aussi car j’y ai trouvé des longueurs : la construction de la cabane (comme dans Sukkwan Island) où le pauvre Gary, peu aidé, a toujours un clou manquant ou un angle mal affuté. Il n’est pas vraiment soutenu par Irène – certes migraineuse qui avale des doses monstrueuses de médocs et qui râle, qui râle (j’ai voulu qu’elle crève des dizaines de fois..), Rhoda, qui passe son temps à se poser des questions sur sa vie, sa mère, son mari. Et Jim, fidèle à lui-même et à toutes les femmes qui passent, sauf la sienne.
Bref que des personnages imbuvables : certes c’est là-dessus que repose le talent et la marque de fabrique de David Vann. Il ne fait pas dans la dentelle brodée et scalpe avec précisions la psyché humaine inavouable. Il ne nous épargne pas. Il est là à nous pousser vers nos pires démons, les actes de cruauté humaine contre son prochain sont omniprésents. Nous sommes spectateurs d’une longue descente, l’auteur nous traine longtemps, peut être trop longtemps vers cette chute inévitable. Il nous montre encore une fois que la folie humaine est à deux doigts.
Après 30 ans passés dans la péninsule de Kenai, en Alaska, Irène et Gary, tout juste retraités, se lancent dans la construction d’une cabane en bois, sur l’île isolée de Caribou, dans lac de Skilake où ils ont vécu avec leurs deux enfants, Rhoda et Mark, maintenant adultes.
Mais avec David Vann qui nous a déjà éprouvés avec Sukkwan Island et sous un titre comme Désolations, on comprend vite que ce ne sera pas une simple partie de plaisir et l’expédition oscille entre dépassement de soi et bilan d’une vie, et finit par ressembler à un chemin de croix.
Cette histoire est avant tout une réflexion sur le couple et la vie à deux. On y retrouve des couples qui se construisent dans l’illusion et l’apparence, d’autres qui se délitent par manque d’amour ou par l’usure du temps. De promesses en faux espoirs, de trahisons en ruptures, seule la solitude semble émerger de toutes ces relations, et si le fond de l’histoire est émouvant, il est aussi très dérangeant.
De sa superbe écriture, hypnotique et poétique, David Vann livre un récit qui nous plonge dans l’abîme des relations humaines et nous entraine dans ses profondeurs, déconstruisant tout sur son passage, comme un tsunami émotionnel qui ne nous fera plus jamais voir le couple de la même façon.
Absolument passionnant, un très grand roman.
Après une première expérience intéressante mais éprouvante dans l’univers de David Vann, je me suis laissée tentée par un deuxième roman au titre prometteur « Désolations » et au pluriel s’il vous plait… Point commun avec « Sukkwan Island », un homme en pleine crise de la cinquantaine décide de construire une cabane à partir de rien sur une île d’Alaska quasi inaccessible et d’y passer l’hiver. Très angoissée à l’idée que son mari ne la quitte, sa femme Irène l’accompagne dans sa lubie même si elle est terrassée par des migraines inexplicables qui la clouent sur place. Mais Gary, le quinquagénaire obstiné, n’a pas mesuré ni anticipé combien c’est difficile de construire une cabane en bois quand on est dentiste et l’aventure va tourner au cauchemar. Plus de personnages que dans « Sukkwan Island », plus d’intrigues, plus de digressions et moins de tension. En réalité, il n’y a bien que les chapitres Irène/Gary qui passionnent, parce que l’on sent d’emblée que tout va mal finir, comme une spirale infernale. Le couple se délite jusqu’au chapitre (presque) final, inévitable, implacable, qui tire en longueur mais de façon tout à fait justifiée. Les autres chapitres, concernant les histoires de cœur et de cul de la fille Rondha et son futur ( ?) mari Jim sont nettement moins intéressantes. Mais ce qui est particulièrement pertinent chez David Vann, c’est son exploration de la psychologie humaine et des rapports entre les gens, tous ces ego qui se côtoient, s’apprivoisent, se trahissent, s’aiment ou se détruisent sont particulièrement bien dessinés. Dans « Désolations », les hommes dune manière générale ne sont pas à la fête : le père, le frère, le futur gendre, tous font preuve d’un égoïsme confondant. Quant aux femmes, elles ne sont pas autre choses que des suiveuses une peu naïves. L’obstination ridicule de Gary à vouloir construire sa cabane alors que clairement, il n’en n’est pas capable, est presque incompréhensible, mais pas autant que sa femme qui le suit dans son expérience étrange malgré sa douleur, juste parce qu’elle a peur d’être seule. David Vann ne fait pas preuve de complaisance à propos de ses contemporains !
Un couple Irène et Gary, les enfants sont partis, ils se retrouvent seuls, Gary veut réaliser son rêve : construire une cabane sur une île, de ses propres mains et avec l’aide de sa femme. Mais il faut préciser qu’ils vivent en Alaska, l’ile choisie est isolée de tout en hiver je ne vous explique même pas. Et bien moi, j’ai eu froid tout au long du livre, ils travaillent dans la neige, dans l’eau…Et ce rêve est celui de Gary non d’Irène qui sent que son mari s’éloigne d’elle et veut la quitter…J’ai ADORE. J’ai souffert avec Irène et il y a bien longtemps que j’aurai envoyé balader la cabane et le mari. Une fin surprenante, à lire ABSOLUMENT.
roman âpre et peu optimiste sur le couple et son avenir...
Sur un lac glaciaire, Irène et Gary construisent une cabane sur une île, pour y passer leur hiver. C’est le rêve de Gary . Mais tout en la construisant, chacun fait intérieurement le bilan de sa vie
Parallèlement, leur fille Rhoda, s’apprête à se marier tout en se posant elle-aussi bien des questions.
La construction de cette cabane est à l’image de leur vie, du poids de leur passé, de leurs erreurs, de leurs incompréhensions, de l’échec de leur couple, de leurs solitudes
Des destins sous l'emprise destructrice de l'enfance qui se transmettent d'une génération à la suivante. Des êtres emprisonnés dans un monde glacé au dehors comme au dedans (ça se passe en Alaska) menés par une prédestinée tragique à laquelle, aveugles, ils se plient
Un livre assez noir sur ce qui motive les choix acceptés et destructeurs, pour tenter d’échapper ou de remédier à ces malédictions qui pèsent sur nous et que nous faisons peser sur notre entourage.
Bref un livre qui dérange et fait réfléchir
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !