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?On ne dira jamais assez l'importance des choses sans importance.
Ce sont des blessures anodines, des rêves futiles, des paroles entendues. Dans notre fuite en avant, nous y prêtons rarement attention.
Lilia Hassaine prend le temps, s'arrête. Elle observe ces choses sans importance avec la curiosité et la cruauté de l'enfant qu'elle fut : sans filtre. Chaque poème est une flèche qui fait mouche.
Les couvertures colorées de la collection l’Iconopop me font de l’œil comme une femme trop fardée. Et je me laisse tenter.
Des bulles de couleur illustrent la couverture de « Des choses sans importance », bulles que l’on retrouve à l’intérieur, mais en noir et blanc cette fois-ci.
Dans un registre simple, parfois enfantin, Lilia Hassaine souffle de petites phrases qui s’envolent, légères comme bulles de savon, mais pas si anodines que cela. Derrière ces courts poèmes, des instants de vie.
Tout d’abord, elle décortique l’amour, les amours.
« Je rêve souvent d’un amour vierge
D’un amour inédit,
D’un mot qui ne serait plus générique
Un amour où on s’embrasserait spontanément le coude
Et non la bouche
Car après tout
Pourquoi pas. »
Les poèmes longs s’intercalent avec quelques mots jetés sur la page. Lilia Hassaine revisite les adages, récupère les phrases entendues et en fait son miel.
« Ils eurent beaucoup d’enfants
Et ne se marièrent jamais. »
Elle se livre, aussi, par petites touches, et on lit son enfance en filigrane dans certains de ses textes
« La violence est chez moi un souvenir d’enfance
Or je suis nostalgique de mon enfance »
Lorsqu’elle parle de l’écriture, je ne l’ai pas trouvée convaincante. Je préfère quand elle reste dans le domaine de ces petites choses auxquelles elle donne toute leur importance.
« Entendre un vieil homme dire maman
Est la chose la plus émouvante qui soit. »
On est dans une poésie immédiate et souriante, ce qui permet d’entrer facilement dans l’univers de l’auteure, même pour celles et ceux qui sont béotiens en la matière.
Ce recueil a le goût d’une glace vanille fraise, c’est léger, régressif par moment, mais ça fond très vire et, à l’arrivée, il n’en reste qu’un doux et vague souvenir.
Conclusion : Lecture rapide et plaisir fugace.
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