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Paule Constant revient à l'Afrique, terreau de son oeuvre romanesque depuis Ouregano publié en 1980.
Une petite fille, Olympe, veut courir avec les garçons du village qui la sèment près de la forêt.
Elle découvre au pied d'un manguier une chauve-souris qu'elle emporte avec elle. Chez les Boutouls, société de guerriers et de chasseurs, les garçons rapportent le cadavre d'un énorme gorille qu'ils prétendent avoir tué. Transportée au village, la bête est dépecée et cuisinée, et tous les voisins sont invités à prendre part au festin. Agrippine arrive de Belgique pour organiser des vaccinations dans la brousse. Elle rejoint une Mission où l'attendent une quinzaine de religieuses qui soignent la population. Le Docteur Désir, avec qui elle partage une pirogue, va de village en village pour vendre des colifichets. Il troque sa marchandise contre la peau du gorille. Virgile, jeune ethnologue en tournée scientifique pour étudier le réveil des maladies endémiques causées par les plantations d'hévéas, s'arrête à la Mission. Agrippine et Virgile diffèrent dans leurs hypothèses sur la propagation des maladies. Au dispensaire se présentent des villageois, car une étrange épidémie commence à décimer le village. Olympe, qu'on désigne comme ayant le mauvais oeil, est battue et abandonnée au bord du fleuve. Débarque alors une petite équipe de chercheurs en primatologie qui redescendent de la Montagne des singes.
Soudain le lecteur comprend que l'histoire se passe au bord de la rivière Ebola et que s'est mis en marche le processus implacable de la diffusion d'une épidémie terrifiante. On est alors à la fin d'une histoire racontée avec maestria. On ne l'oubliera pas de sitôt.
J’avais vraiment très envie de découvrir ce roman de Mickaël Brun-Arnaud. Je pense que ma déception est à la hauteur de mon attente et qu’elle est due également à une forme de méprise : je ne m’attendais pas du tout à ce que le roman prenne la direction qu’il prend. L’histoire est essentiellement focalisée sur un trio de personnages – Claude, Paul-Marie et Enzo – dont les liens vont apparaître petit à petit, grâce à une alternance concernant aussi bien la focalisation que la temporalité. Chacun d’entre eux est le héros de ce qui pourrait être assimilé à une tragédie – il y a une sorte de fatalité étouffante dans les événements décrits – ou du moins un drame social qui s’ancre dans un petit village où les préjugés, l’intolérance et les rumeurs sont destructeurs. L’histoire aurait pu m’intéresser davantage et me convaincre si je n’avais pas été bloquée par le parti pris stylistique : c’est très direct, très cru, pour ne pas dire vulgaire. Entendons-nous bien, je comprends ce choix de l’auteur étant donné le contenu du roman, mais ce n’est pas ce que j’aime lire.
"Des chauves-souris, des singes et des hommes" un titre qui ressemble à une fable de La Fontaine.
Les chauves-souris mordent les singes, les hommes mangent les singes et meurent.
Quelle pourrait être la morale?
Tu ne mangeras point ton prochain?
Olympa a sept ans et vit dans un village Boutoul près de la rivière Ebola. Elle suit un groupe de garçons qui part chasser dans la forêt.
Ils la repousset à coup de cailloux, ils ne veulent pas d'elle parce qu'elle est petite et que c'est une fille.
Sur le chemin du retour elle s'arrête sous le manguier en espérant trouver un fruit tombé. Mais à la place, dans les herbes, elle découvre
un bébé chauve-souris. Elle est éblouie par la finesse des oreilles, des petites griffes, de ses ailes, elle le trouve parfait.
Elle veut le garder et l'emmène au village.
Dans le même temps le groupe d'adolescent ramène le cadavre d'un énorme singe, un gorille silverback. Ils racontent une histoire que personne
ne conteste parce-que dans ce lieu c'est totalement inespéré d'avoir une telle quantité de nourriture et tous rêvent de faire un festin.
Les garçons racontent qu'ils ont tué eux-mêmes ce colosse. Tout le village sait bien que c'est impossible. Le chef lui se demande pourquoi les
charognards ont dédaigné ce cadavre, mais garde pour lui ses réflexions. La misère et la faim effacent toutes les préventions et tous se repaissent
de cette viande déjà malodorante.
Les deux premières victimes seront les petits frères d'Olympe, et elle sera ostracisée malgré ces 7 ans. Tous pensent qu'elle porte le mauvais oeil et
que sa chauve-souris a apporté malheur et maladie.
Petit à petit un tueur invisible va semer la mort le long de la rivière, puis du grand fleuve jusqu'à la "Méga", Kinshasa
Et puis il y a les "blancs", dont la présence en Afrique quelque soit le prétexte est toujours discutable.
Il y a Agrippine un médecin humanitaire belge qui tente de fuir la vacuité de sa vie. Et également les primatologues qui sont davantage préoccupés par
le sort des singes que par celui des populations locales. Ils ne comprennent rien ou très peu de choses de l'Afrique. Ils arrivent avec leurs certitudes et leur bonne conscience ou pour se donner bonne conscience ou pour donner bonne conscience à leurs gouvernants.
L'émergence de cette maladie a été provoquée par une déforestation induisant des contacts plus fréquents entre humains et singes. Dans le cas de la RDC, la forêt tropicale est détruite au profit des plantations d'hévéa. Et donc en creux ce sont bien tous les consommateurs occidentaux qui sont mis en cause.
Petit à petit un tueur invisible va semer la mort le long de la rivière, puis du grand fleuve Congo jusqu'à la "Méga", Kinshasa.
"Thomas vit, accorchées dans la mangrove, les pirogues des morts, brisées par les courants, qui paraissaient des ossements jetés en vrac sous les arbres. Sur les branches, des oiseaux de mer d'une blancheur étincelante formaient de gros bouquets éblouissants. Les arbres courverts d'oiseaux étaient, sur cette terre brûlante, sous le soleil de feu, comme enneigés. Thomas comprit où allaient les morts."
Début juin 2020, le virus ebola vient de faire réapparaître en République du Congo, qui doit se battre en parallèle contre le coronavirus.
Le dernier roman de Paule Constant nous emmène en Afrique, sur les bords de la rivière Ebola, et nous propose une version romancée des origines de la tragédie.
Le récit alterne les chapitres dédiés à Olympe, petite fille de 7 ans qui découvre dans la forêt un bébé chauve-souris qu'elle rapporte dans sa tribu, et aux intervenants d'une mission humanitaire voisine, incluant Agrippine, Virgile et Thomas.
L'écriture de Paule Constant porte merveilleusement cette histoire tragique et très actuelle, versant dans le conte lorsqu'elle raconte Olympe, et livre un récit captivant, que l'on ne termine qu'à regret. Une réussite!
Ma chronique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2016/05/des-chauves-souris-des-singes-et-des.html
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