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Des bibliothèques pleines de fantômes Jacques Bonnet Avez-vous peur de mourir dans votre sommeil, enseveli sous l'écroulement de votre bibliothèque ? L'accumulation de livres ne met-elle pas en danger l'existence même de votre famille ? Classez-vous les volumes par thème, langue, auteur, date de parution, format ou selon un autre critère de vous seul connu ? Peut-on faire voisiner sur une étagère deux auteurs irrémédiablement brouillés dans la vie ? Autant de graves questions se posant à cette espèce en voie de disparition : les bibliomanes, qui, outre la passion de posséder les livres, ont celle de les lire.
Les bibliothèques sont des êtres vivants à l'image de notre complexité intérieure. Elles finissent par composer un labyrinthe dont pour notre plus grand, et dangereux, plaisir nous pouvons très bien ne plus sortir.
Dans ce petit traité sur l'art de vivre avec trop de livres apparaissent, parmi nombre d'autres, Pessoa tentant de devenir bibliothécaire, Matisse postulant au poste de contrôleur du droit des pauvres ou encore le capitaine Achab et le mystère de sa jambe abandonnée à Moby Dick. En fait, ces milliers de pages qui occupent nos étagères sont peuplées de fantômes bien vivants qui, une fois rencontrés, ne nous quittent plus.
Jacques Bonnet est éditeur et traducteur. Il a publié plusieurs ouvrages parmi lesquels Lorenzo Lotto (Adam Biro, 1997) et À l'enseigne de l'amitié (Liana Lévi, 2003).
J’ai lu cet essai avec intérêt et un certain espoir d’y trouver une solution à mon problème qui est aussi le vôtre, je suppose.
Comment classer sa bibliothèque ?
Comment gérer une PAL qui envahi toutes les pièces d’un appartement qui est loin d’être extensible ?
Comment lire les livres que l’on possède, avant de se précipiter à la librairie pour se procurer d’urgence la dernière nouveauté ?
Que faire d’un livre lu ? Le donner ou le garder dans l’éventualité d’une improbable relecture ?
A quelques une de ces questions et à beaucoup d’autres l’auteur tente de donner quelques réponses.
J’ai lu ce livre avec souvent le sourire aux lèvres, tant je me retrouvais dans mes manies de biblio-maniaque, incapable de m’y retrouver malgré une certaine bonne volonté.
Bah, tout cela n’est pas grave !
Rangés ou pas, une bibliothèque est toujours une source inépuisable de bonheur.
Une citation pour finir qui en dit plus long que de longs discours :
« Les livres sont coûteux à l'achat, ne valent rien à la revente, sont hors de prix lorsqu'il faut les retrouver une fois épuisés, sont lourds à porter, prennent la poussière, craignent l'humidité et les souris, sont à partir d'une certaine quantité quasi impossibles à déménager, nécessitent un classement précis pour pouvoir être utilisés et, surtout, dévorent l'espace. »
Un livre sur les livres, avec des livres et ayant pour couvertures des livres et dont l'unique intrigue concerne des livres? Autant dire que je n'ai pu résister à ce petit livre rempli de sagesse. Sur le ton de la confidence, Jacques Bonnet, traducteur et éditeur mais avant tout bibliomane, nous parle des problèmes, petits et grands concernant cette passion dévorante en temps et en espace.
Nous avons tous un mode de rangement différent, et j'avoue qu'après avoir rangé ma bibliothèque par thème, j'ai de plus en plus envie de les ranger par ordre alphabétique, mais en laissant ma bibliothèque sur l'Asie intacte... Il existe autant de mode de classement qu'il existe de lecteur et collectionneur.
Truffés d'anecdotes et de citations, on découvre que Pessoa a tenté de devenir bibliothécaire, que Matisse a postulé pour devenir « contrôleur du droit des pauvres », mais en vain. De pages en pages, on sourit, on s'étonne et on se laisse happer par les mots.
L'écriture est très agréable, ni ronflante ni pleine, elle reste à bonne mesure pour attirer chaque lecteur de tout bord confondus. J'ai aimé découvrir des œuvres épique, étrangère et même différente de mes choix habituels : car le livre, aimé et redouté parfois, n'est qu'une invitation au voyage et à la découverte.
Ce livre raconte le lecteur, il ne faut pas s'attendre à un long essai philosophique traitant du bienfondé du classement livresque. Mais une confidence sur l'amour porté à l'objet livre, à cette passion qui, bien que plus encombrante que pour la philatélie, ne cesse de nous étonner et de nous émouvoir.
"En vérité une bibliothèque, quelle que soit sa taille, n'a pas besoin pour être utile qu'on l'ait lue entièrement ; chaque lecteur profite d'un juste équilibre entre savoir et ignorance, souvenir et oubli." Alberto Manguel
Je ne possède pas le même nombre de livre ni même la même culture ni la même érudition que cet homme. Les livres c'est son métier, pour moi, c'est une passion. On ressent donc parfois un pincement sarcastique à se dire qu'on ne sera jamais aussi "savant". C'est le seul point qui m'a gênée dans ma lecture, me disant à chaque page : "je vais mettre ce livre dans mes souhaits prochains..." "mais je ne connaissais pas ce livre, ni cet auteur"...
Après que mon amour propre se soit décidé à baisser les armes, je me rend compte qu'une vie ne suffira jamais pour lire et découvrir les richesses contenues dans ces livres. Il n'y a jamais eu autant de livre écrit et édité qu'aujourd'hui, signe que les histoires et l'objet livre intéressent encore. Et on peut s'en réjouir!
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