Bruxelles, 2012. Billie reçoit un appel de sa mère l'informant que la juge aux familles a décidé de rendre Soledad, sa soeur d'accueil, à sa mère biologique. Pour la famille, c'est tout à la fois un désaveu cinglant et surtout un drame car ils craignent pour la stabilité émotionnelle de Soledad.
Sans hésitation aucune, la jeune femme abandonne la capitale belge et ses études de médecine pour revenir au sein du cocon familial, au beau milieu de la forêt, retrouver ses parents et ses 4 autres frères et soeurs. Son retour auprès de sa tribu sera bientôt suivi par celui de Soledad, déçue et traumatisée - une fois de plus - par le rejet de sa mère biologique.
Si cette famille originale ne manque ni de charme ni de solidarité, ni d'originalité, chacun de ses membres se retrouve face à ses propres difficultés, que ce soit pour définir des choix de vie, pour se trouver une profession, ou pour continuer à croire en son rôle de parent d'accueil face aux aberrations d'une administration bornée...
Car le mal-être de Soledad, jeune adolescente tourmentée, se trouve amplifié par les événements récents, avec un sentiment d'abandon décuplé et l'impression de n'avoir sa place nulle part, pas même dans sa famille d'accueil. Autour d'elle, la tribu tente de faire front et de l'apaiser.
Mais c'est sans compter sur l'obstination et l'aveuglement d'un trio d'assistantes sociales au rôle de quasi sorcières maléfiques...
S'inspirant de son expérience en tant que soeur d'accueil, Tiffanie Vande Ghinste livre ici un récit intimiste empreint d'émotion et de poésie sur le quotidien des familles d'accueil, marqué autant par les défis à relever que par la richesse des relations et l'intensité des moments de joie...
Billie étudie la médecine à Bruxelles loin de chez elle. Sa famille accueille des enfants placés. Elle compte deux adultes et six enfants dont Noa, une petite fille de 3 ans et Soledad, une jeune adolescente de 14 ans qui ont été placées par un juge. En juin 2012, Billie reçoit un appel de sa mère qui la prévient que Soledad, accueillie depuis de nombreuses années, est retournée vivre dans sa famille biologique sur décision du juge, sans que ce retour ait été préparé en amont.
Billie s'interroge sur son envie de continuer médecine et décide de retourner dans sa tribu pour les soutenir. Alors que la famille de Billie offrait un cadre structurant et sécurisant à Soledad depuis plusieurs années, cette nouvelle rupture, dans la vie de l'adolescente, va la plonger dans une grande angoisse. Billie se questionne sur la façon de soutenir et d'accompagner Soledad qu'elle considère comme sa sœur.
L'auteure soulève des problématiques intéressantes et met en exergue les joies mais aussi les peines et difficultés que peuvent rencontrer les familles d'accueil. J'ai été très surprise que la fin de l'accueil de Soledad ne soit pas préparée, que la famille d'accueil ne soit pas entendue et que leur travail d'accompagnement ne soit pas reconnu davantage par le juge ou les travailleurs sociaux.
J'ai trouvé étonnant que la famille d'accueil ne travaille pas en collaboration avec une équipe pluridisciplinaire. Au début de la BD, l'auteure explique qu'en Belgique contrairement à la France, être famille d'accueil est une démarche bénévole. Les familles d’accueil belges sont très mal soutenues et encadrées.
J'ai beaucoup aimé cette famille bienveillante et aimante dans laquelle chaque membre est différent et à sa place. Les dessins sont colorés et drôles. L'univers décalé de l'auteure m'a beaucoup plu. La nature y est très présente. La famille vit dans une maison atypique au cœur de la forêt. Elle s'occupe du potager et cultive des plantes médicinales.
A la fin de ma lecture, je n'avais plus envie de quitter cette famille.
« Déracinée » est une BD humaine et très touchante qui rend un magnifique hommage au travail important et souvent méconnu des familles d'accueil.
Un titre qui m’a interpellé dont l’arbre sur la couverture est tel une métaphore à la généalogie .
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Tiffanie Vande Ghinste s’inspire de sa vie, de sa famille, famille légèrement hippie qui aime la nature et les enfants. Un amour qu’elle partage et donne à d’autres enfants en les accueillant dans un foyer chaleureux sans faire de différence.
Une générosité et un altruisme qui n’est pas donné à tout le monde pour cette mission importante.
Mais si la famille biologique reprend ses droits ? Comment gérer alors cette nouvelle avec les doutes et les inquiétudes qui submerge l’enfant mal aussi la famille d’accueil ?
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L’auteure traite la sujet d’une belle manière, car si elle explore le mal-être d’un enfant qui a du mal à trouver sa place, elle aborde aussi le ressenti de la famille dont les droits dépendent de l’institution et non de l’amour et du bien-être qu’elle peut lui apporter.
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Un dessin particulier qui livre des personnages singuliers hauts en couleur avec un brin de poésie et de douceur .
Cet univers verdoyant malgré la tourmente offre un cocoon apaisant et agréable .
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Justesse et délicatesse pour ce récit émouvant sur la vie de familles peu ordinaires et nécessaires .
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