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Terrorisme, guérillas, milices armées, montée des intégrismes et des nationalismes, retour des extrêmes droites, émeutes, violences urbaines on pourrait allonger la liste de phénomènes manifestant une radicalisation de la lutte sociale et politique qui, en occupant très largement la une des quotidiens et les débats politiques, créent une impression de démocraties assiégées et agressées par des extrémismes.
Pour expliquer les raisons du surgissement de ces nouvelles menaces, les commentaires privilégient les causes exceptionnelles, extérieures au fonctionnement démocratique : fanatisme, repli communautariste, choc des civilisations, explosion des délinquances, crispation raciste, etc. Les sciences sociales ont des arguments à opposer à de telles représentations qui tracent une frontière claire et étanche entre le " normal " de la modération démocratique et le " pathologique " de la radicalité.
Les contributions rassemblées ici, issues de travaux d'historiens, de juristes, de sociologues et de politistes, montrent que la radicalité n'est pas la cause, mais bien une des issues possibles de processus de radicalisation dont la dynamique s'inscrit dans le jeu politique ordinaire, dans des basculements invisibles dont les conséquences se dessinent après coup. Si ce ne sont pas toujours les révolutionnaires qui font les révolutions, il reste à comprendre comment les jeux de surenchère.
De compromis, de concurrence et d'alliance qui caractérisent la vie démocratique ordinaire peuvent produire des radicalités qui en minent les fondements.
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