"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Alors que, nuit et jour, Nairobi feule de plus en plus fort, Coeur léger, policier sans police, et son amie Jane, brillante reporter au Daily Nation, partent dans le Samburu Park au nord du Kenya, enquêter sur un nouveau massacre d'éléphants. C'est alors qu'ils tombent sur un carnage d'un tout autre genre : celui d'écoliers d'un pensionnat en lisière du parc, assassinés par un groupe armé venu de Somalie. Dans cette poisseuse savane, tombent les mangues et les dernières illusions... Complicité des gardes ? Naïveté des donateurs ? Braconniers assoiffés de dollars ? Spéculation sur l'ivoire en partance pour la Chine ? Seule la savane sait... Surtout lors des nuits de pleine lune, quand barrit sans cesse un jeune éléphant solitaire et désorienté...
N'y allons pas par quatre chemins, j'ai adoré !
Quelle claque ! Ce roman de 150 pages est d'une originalité et d'une force incroyables, et je pèse mes mots. L'écriture de JP Campagne est un régal qui oscille entre poésie, brutalité, descriptions des lieux et des personnes qui pourraient paraître courtes et qui pourtant sont juste suffisantes. Une langue au minimum. "Cœur léger a vieilli, il a pris du poids, il a déjà un pli à la nuque quand il porte la veste. Le jour où il en aura deux, si ce jour arrive, il rejoindra la bande des gonflés, des réussis, des pas crève-la-faim, pas crève-de-palu, pas crève-du-sida." (p.7/8)
Une langue qui dit tout sans détour, qui ne digresse pas. Sans doute faut-il entrer dedans et prendre le pli de lire entre les lignes tout ce qui y est clairement noté et si tel est le cas, ce roman noir devient tout simplement l'un des tout meilleurs lus dernièrement. JP Campagne joue avec les images, les mots, c'est un peu comme quand un taiseux s'exprime, il ne lui faut que quatre mots pour se faire comprendre là où le bavard moyen a besoin d'une page entière.
J'en suis encore sur le cul. J'aime beaucoup le travail de la maison Jigal, j'y ai lu beaucoup d'excellent romans, celui-ci entre dans mon panthéon jigalien. Croyez-moi sur parole : inévitable, chaud, poisseux, lourd, râpeux, la violence y est présente sans être décrite on la ressent, noir, très noir, éléphantesque si je puis me permettre.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !