Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
«San et moi nous nous étions demandé si nous devions garder pour nous seuls le fait que nous suivions une procédure de fécondation in vitro. Mais nous avons décidé de tenir les parents au courant. Nous ne voulions plus entendre de remarque à propos de la conception éventuelle d'un bébé et nous pensions que la famille avait le droit de savoir.» À travers l'histoire de Bada et San, c'est le récit de vie de nombreux couples qui est raconté : les difficultés physiques et morales, le regard de la famille (et belle-famille), des amis qui, suivant le sexe, reportent leurs propres jugements sur l'un ou l'autre membre du couple, le manque d'empathie du monde médical, les espoirs et déceptions... Et même si la douleur est partagée, c'est bien un sentiment de solitude qui s'empare de la femme. Un drame personnel mais qui véhicule des comportements similaires d'un continent à l'autre. En quelques années, Keum Suk Gendry-Kim s'est imposée comme l'une des dessinatrices les plus importantes en Corée. Ses ouvrages, Mauvaises Herbes et l'Attente, sont couronnés de nombreux prix internationaux. Par ses récits sensibles, elle expose la violence des humains, nous conte l'histoire de son pays, les gens qui y vivent et les séquelles du passé.
L'avis de ma fille (20 ans) :
L'histoire explore des thèmes modernes tels que la filiation et la parentalité, inspirée par l'expérience personnelle de l'autrice qui entrelace habilement réalité et fiction.
Ce roman graphique traite du choix de devenir parent, qu'il soit volontaire ou imposé, tout en mettant en évidence le refus de la parentalité et la pression sociale qui l'accompagne.
Il expose les disparités entre hommes et femmes dans les examens médicaux liés à la procréation, critiquant le manque de compassion du corps médical envers les futurs parents.
Mais aussi, il décrit les émotions fortes telles que la jalousie envers ceux qui peuvent procréer facilement, la culpabilité et l'injustice face à l'avortement ou aux difficultés de fertilité.
Les illustrations sont principalement en noir et blanc.
Un ouvrage donnant la voix à de nombreux couples confrontés à ces difficultés.
Ma fille le conseille spécialement à ceux qui, comme elle, sont sensibles à ce sujet.
Je n'ai pas lu ce roman graphique, mais je vais me plonger dans un autre ouvrage de cette autrice, "Les Mauvaises Herbes", qui m'attire davantage.
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Jusqu’à présent pour moi, lire un album de Keum Suk Gendry-Kim équivalait à aborder la question de la partition du Pays du matin calme en deux pays, la Corée du Sud et la Corée du Nord.
J’avais beaucoup aimé l’approche que l'autrice donnait de ces Coréens dorénavant coupés de leurs racines et de leur famille.
L’attente, Une famille coréenne brisée par la partition du pays chez Futuropolis et Les mauvaises herbes chez Delcourt sont deux albums pleins de sensibilité pour aborder l’Histoire torturée des deux Corée à travers des histoires de famille.
Avec Demain est un autre jour, Kim Suk Gendry-Kim parle à nouveau d’une histoire de famille. Ou plutôt de l’histoire de son couple et de l’impossibilité d’avoir un enfant.
Ainsi elle brosse le portrait de Bada et San, un couple qui s’aime. Mais seul manque à leur bonheur un enfant. Ils ont donc décidé de se lancer dans un marathon en laboratoire et de recourir à la fécondation in vitro.
Ce qui aurait pu rester un secret entre eux deux, ils ont décidé de le partager avec leur famille.
En racontant son histoire, Keum Suk Gendry-Kim montre aux couples, qui sont dans la même situation qu’elle et son mari, ne sont pas seuls.
Elle expose ainsi avec beaucoup de retenue, mais aussi d’empathie, ce qui devient la douleur d’un quotidien, l’attente. L’attente pour accéder à cette technique médicale douloureuse, l’attente pour savoir si la vie a enfin pris en elle.
Des illusions et des déceptions. Du courage et le sentiment d'échec. La volonté de poursuivre et celle de tout abandonner.
Avec cet album, on vit au jour le jour le cheminement du couple, mais surtout on ressent parfaitement bien le foisonnement d’émotions ressenties en pareille situation.
Pour ce faire, l’autrice a une fois encore travaillé à l'encre et en noir et blanc. Ses dessins sont à la fois réalistes, mais parfois aussi oniriques, comme quand le besoin de s’échapper se fait sentir irrémédiablement.
Keum Suk Gendry-Kim nous livre un témoignage très personnel et très émouvant afin de partager, avec beaucoup de pudeur, ce qu’il y a de plus profond et de plus intime au sein d’un couple.
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