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Janvier 2024
Des bruits de tirs se font entendre, parfois en continu. Les deux Corées se répondent par obus d'artillerie, les habitants ont dû être évacués d'urgence. Que faire lorsqu'on habite près de cette frontière qui sépare la Corée du Sud de celle du Nord, si ce n'est continuer à vivre, comme si de rien n'était, en espérant que la guerre n'éclate pas.
C'est là que vit Keum-Suk Gendry-Kim avec son mari français et ses deux chiens. Après Demain est un autre jour (et L'attente, Mauvaises herbes, La saison des pluies tous chez Futuropolis), elle a mené l'enquête autour du chef suprême pour mieux saisir l'histoire des Corées. Elle en livre un portrait tour à tout glaçant, étonnant, navrant et, prenant appui sur des rencontres avec des témoins, elle questionne la séparation de ces deux pays.
Mais aussi la menace constante qui plane au-dessus des têtes des habitants, la peur quotidienne... Derrière cette couverture impressionnante qui a valu des menaces à son auteure lorsqu'elle a été dévoilée à la Foire du livre de Séoul, on retrouve le trait noir, fin, de Keum-Suk Gendry-Kim. L'aspect documentaire, récit du réel est bien là avec la mise en scène des interviews mais aussi les récits du passé de la Corée du Nord et de la Corée du Sud.
"Mon ami Kim Jong-Un" est un récit à la fois intime et historique qui permet de vivre de l'intérieur le déchirement des Corées tout en saisissant les enjeux historiques qui ont mené à cette situation. Forcément intéressant !
Mon ami Kim Jong-Un
Après “Demain est un autre jour”, un album très personnel dans lequel elle nous parlait de son difficile parcours avec la fécondation in vitro, Keum Suk Gendry-Kim retourne à ses racines avec “Mon ami Kim Jong-Un, sorti chez Futuropolis.
Comme dans “L’attente” ou “Mauvaises herbes”, la situation politique et sociétale de ces pays est au centre de son nouveau récit. Et qui mieux que le "Grand soleil du 21e siècle" pouvait illustrer la tragédie qui, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, partage hermétiquement les deux Corée, en deux territoires diamétralement opposés.
Keum Suk Gendry-Kim habite en Corée du Sud sur l'île de Ganghwa à proximité du 38e parallèle nord, donc le long de la ligne de démarcation. Son quotidien est rythmé par d’incessants bruits émis par les lancements de missiles nord-coréens. Comment dans ces conditions ne pas penser, à tout moment, à une éventuelle guerre avec le voisin du Nord ?
C’est pour cela que l’autrice sud-coréenne a eu l’idée de s’intéresser plus en détail à Kim Jong-Un, descendant de la lignée du Mont Paektu. Après Kim Il-Sung, son grand-père (1912-1994) et Kim Jong-Il son père (1942-2011), il est le troisième membre de la dynastie Kim à régner, de manière dictatoriale, sur son pays.
Pourtant son accession au pouvoir, à la mort de son père en 2011, avait fait naître des espoirs en ce jeune homme qui avait effectué sa scolarité anonymement en Suisse. Un vent de liberté pouvait-il souffler sur la Corée du Nord avec cette nouvelle génération férue de basket-ball, d’informatique et de cinéma ?
Malheureusement, les tentatives de rapprochement ont été vaines et de nombreuses familles restent toujours séparées, depuis maintenant 80 ans.
Voilà un très intéressant témoignage géopolitique, comme elle sait si bien le faire, que nous livre Keum Suk Gendry-Kim. Comme toujours, les rencontres avec des témoins et leur écoute sont au cœur du récit. Et pouvoir les illustrer ainsi, avec quelques touches de bleu et de violet, leur donne encore plus de valeur.
Une façon très intéressante de découvrir "la Corée" de l’intérieur.
Les éditions Futuropolis ont 50 ans et pour fêter cet anniversaire, ils ré-éditent un chef d'oeuvre de la littérature graphique : "Mauvaises Herbes".
Sur près de 500 pages, Keum Suk Gendry-Kim part à la rencontre de Lee Oksun, ancienne esclave sexuelle coréenne de l'armée japonaise.
Dans un noir et blanc d'une extrême puissance et d'une pudeur déconcertante, l'autrice nous confie les mots et les maux de celle qui a tant à dire.
Le récit virevolte entre présent et passé, fait quelques crochets pendant lesquels on les voit échanger avec humour et bienveillance, avant de se replonger dans le noir profond d'une vie exploitée.
Il y a toute l'horreur et la violence de ce que les hommes et femmes ont fait subir à Oksun et à des milliers d'autres jeunes femmes et il y a aussi toute la douceur et l'empathie que l'on peut offrir aux victimes.
Oksun veut la justice, veut que son histoire soit connue, que l'on n'oublie pas la façon dont on a traité ses adolescentes et comment on a cherché à les effacer de la mémoire collective d'après-guerre.
"Mauvaises Herbes" est le témoignage poignant et déchirant d'une femme au courage hors norme, animé d'une soif de vie et d'un appétit de justice, sublimé par un graphisme d'une rare puissance.
Un ouvrage à garder dans ses intemporels avec ceux qui nous marquent et nous élèvent, au côté de "Maus" et "Persépolis".
Un coup de cœur et de rage pour ce titre important et nécessaire dans la réparation de la vérité.
Cette bande dessinée dense relate l'histoire de vie d'une femme, Oksun, confrontée à des circonstances extrêmement difficiles pendant l'occupation japonaise lors de la Guerre du Pacifique en 1943.
En 1943, Oksun, une jeune fille issue d'une famille pauvre est vendue à l'armée japonaise par ses parents.
À seulement 16 ans, elle doit faire face à des épreuves insoutenables.
Comme d'autres jeunes filles, elle est contrainte de devenir une esclave sexuelle de l'armée japonaise, désignée sous le terme de "femmes de réconfort".
Ce terme utilisé pour désigner ces femmes est véritablement honteux, car il dissimule une réalité glaçante sur la domination masculine et les abus perpétrés sur elles.
Ce livre m'a permis de prendre conscience de ces actes abominables.
Il est crucial que des ouvrages comme celui-ci dénoncent les violences infligées aux femmes durant ce pan de l'histoire et que cela soit reconnu à l'échelle mondiale.
Un roman graphique offrant un témoignage historique poignant, décrivant les souffrances endurées par les femmes coréennes.
Un récit de 488 pages, à la fois terrible, sensible et informatif dont les illustrations en noir et blanc nous immerge dans cette lecture forte.
A lire.
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