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" Blancs ", " petit Blancs ", " racisme anti-Blancs "... ces vocables, qui appartenaient autrefois au discours de l'extrême droite, font un retour en force dans le débat public. Le quotidien Libération, par exemple, décrit l'Assemblée nationale comme une " réunion d'hommes blancs d'un âge avancé ". L'hebdomadaire Marianne trouve " tellement petit Blanc, tellement franchouillard " un roman de Christine Angot. En politique, Jean-François Copé part en guerre contre le " racisme anti-Blancs ", tandis que pour l'écrivain et éditeur Richard Millet, " passer à la station Chatelet-les Halles à six heures du soir est un cauchemar absolu, surtout quand je suis le seul Blanc ".
Le " Blanc " est revenu dans le débat, mais souvent par effraction, sans précaution et sans mise en perspective. Sans réellement qu'on sache à quoi le terme fait référence : est-il synonyme de " Français de souche " ? d'autre chose ? de quoi le Blanc est-il donc le nom ? Le débat sur les " minorités visibles ", prégnant depuis une vingtaine d'années, accouche aujourd'hui, logiquement, d'un questionnement sur la " majorité invisible ". Alors qu'est-ce qu'être Blanc ? Une couleur ? Ce serait si simple...
Pour l'essayiste et philosophe Pierre Tevanian, " être blanc, c'est ne pas avoir à se poser la question "qu'est-ce qu'être blanc ?'. Ne pas avoir, contrairement aux Noirs, Arabes et autres non-Blancs, à s'interroger sur soi-même, son identité et la place qu'on occupe dans la société, parce que cette place va en quelque sorte de soi ".
Si la race n'existe pas scientifiquement, la " ligne de couleur ", comme disait le sociologue noir américain W. E. B Dubois, passe bien au coeur de la société française. Dans notre système républicain, en apparence si rétif au prisme racial, la " question blanche " explore cette ligne de couleur en s'arrêtant sur l'histoire coloniale (Alain Ruscio, Pascal Blanchard), les sciences politiques (Ariane Chebel d'Appollonia) mais aussi l'histoire du cinéma (Andrew Asibong), de la littérature (Clarissa Behar) ou de la chanson ( Magyd Cherfi de Zebda).
Depuis le début des années 1990, les Américains ont fait de la question blanche un domaine d'étude universitaire : les "whiteness studies". Pour la première fois en France, cet ouvrage d'historiens, de sociologues, d'anthropologues et de journalistes revisite de façon originale les questions raciale et sociale, avec la conviction qu'il faut déconstruire la question blanche pour mieux la dépasser.
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