La BD et le roman graphique éclairent avec talent ce sujet encore mal connu
Rien ni personne ne peut entraver l'ascension de Marc, un ambitieux promoteur. Surtout pas son fils, un enfant âgé de 8 ans avec lequel toute forme de communication semble a priori impossible.
Tim est autiste.
Mais la réalité rattrape Marc le jour où son ex-femme, victime d'un burn-out, disparaît sans laisser d'adresse.
Son fils sur les bras, Marc décide de le placer dans un institut spécialisé. Un choix qui s'avère plus complexe qu'il ne l'imaginait et qui, peu à peu, va lui faire prendre conscience de l'importance de l'existence de Tim dans sa vie.
La BD et le roman graphique éclairent avec talent ce sujet encore mal connu
Tim est un jeune garçon prisonnier de son monde. Depuis qu'il est tout petit, c'est sa mère qui s'en occupe seule. Mais pour elle, c'est devenu trop dur... Elle n'y arrive plus. Malgré les appels à l'aide, restés sans réponse, à Marc le père qui est un modèle d'absence, rien ne bouge. Alors un jour, elle se voit dans l'obligation de lui poser un ultimatum. Il doit la rejoindre le soir même à Paris (il vit à Bruxelles) avant 21H. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'elle ne sera pas là à son arrivée... Et il va devoir se débrouiller seul, le temps qu'elle reprenne pied. Ce n'est pas un abandon, elle doit simplement assurer elle aussi sa survie. Marc n'a aucune envie de s'occuper de Tim... Il va devoir trouver des solutions, plonger dans un quotidien qu'il n'imaginait pas.
Comment ne pas penser à "Ce n'est pas toi que j'attendais" (même s'il n'aborde pas véritablement le même sujet) de Fabien Toulmé, et encore plus à "Les petites victoires" d'Yvon Roy, en lisant cette BD. Ces deux titres sont, pour moi, deux incontournables et surtout deux histoires intenses, fortes, merveilleusement bien écrites et extrêmement touchantes. Alors quand j'ai commencé ce récit, forcément j'avais peur qu'il ne soit pas à la hauteur de ces deux très grands coup de cœur qui m'ont profondément ému. Et bien c'est tout le contraire. En prenant le prisme d'un père absent (et détestable) qui va devoir trouver des solutions par lui-même pour son fils, Bernard Villiot nous embarque totalement sans que nous puissions décrocher de cette lecture. Avec un graphisme, majoritairement en noir et blanc, mais également de nombreuses touches de couleurs véritablement bien pensées, Alexandra Brijatoff arrive à accompagner le récit en lui donnant un supplément d'âme.
Loin d'être éprouvant ou même de vouloir faire "pleurer dans les chaumières", les deux auteurs manient l'humour tout en conservant la sensibilité et la force nécessaire pour traiter ce sujet. Un délicat équilibre, sans faille (pas comme Marc) et qui renforce le plaisir de lecture. Chapeau bas, un énorme coup de cœur pour cette lecture.
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