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- La vie de Jérôme est ébranlée. L'amoureux de sa fille vient de mourir dans un accident de moto. Ordinairement imperturbable, il plonge dans une profonde agitation en tentant de gérer la crise. Bouleversé par des secousses successives, il doit se rendre à l'évidence : enfant sauvage recueilli dans les bois, il ne sait rien de lui-même et de ses origines. Il tente alors de se plonger dans son passé, guidé par un étrange mentor...
- Né en 1966 à Paris, Agnès Desarthe est agrégée d'anglais, romancière et traductrice. Elle notamment écrit Mangez-moi et Le Remplaçant (prix Virgin-Femina). Tous ses romans sont disponibles chez Points.
Récit très bien mené sur les origines.Il aborde par la fiction en filigrane la déportation des Juifs et les choix auxquels ils ont pu être confrontés.
Jérôme,le personnage principal, est un rescapé de tout.Il ne sait rien de ses origines.A l'âge de 3 ans, il a été caché dans une forêt puis il a suivi un couple d veufs qui l'ont adopté, ces parents adoptifs ont perdu leur enfant en déportation.
La fille de Jérôme, Marina, perd son copain , Armand,dans un accident.
Un policier en retraite enquête sur cet accident et fait un tour du côté des origines de Jérôme....
Jérôme vit avec sa fille, Marina, celle-ci vient de perdre son amoureux, Armand, dans un tragique accident de moto. Ce deuil, va inciter Jérôme à remonter le fil du passé, à découvrir le secret de son enfance, secret que ses parents adoptifs ont préféré lui cacher. Ils l'ont certainement protégé parce qu'ils l'aimaient.
Jėrome tente alors de fouiller ses souvenirs. Ce sont tout d'abord des impressions qu'il ressent, des odeurs... Puis, la rencontre avec Alexandre, enquêteur à la retraite va tout accélérer. J'ai adoré ce livre pour la délicatesse de l'écriture, pour les émotions et les impressions décrites.
Jérôme, agent immobilier, divorcé, est un enfant trouvé dans les bois à l’âge de trois ans. Son rapport à la forêt est instinctif, viscéral. Il aime se rendre la nuit dans les bois, marcher, ramper, sentir.
L’histoire commence par l’enterrement d’Armand, le petit ami de sa fille Marine dont il est très proche. C’est un homme solitaire, légèrement asocial, « dépossédé, séparé de son esprit, flottant un peu au-dessus, un peu à côté de lui-même.»
Les lycéens ont fait un bon choix, comme souvent, en attribuant le prix Renaudot à ce livre.
C’est un roman qui a beaucoup de qualités, des personnages attachants, une intrigue originale, un double suspens qui laisse interrogatif jusqu’à la fin.
Cependant quelques incohérences m’ont empêchée de le trouver excellent ;
- Les dialogues et l’attitude de la mère de Marina
- Les liens trop rapides entre Jérôme et Alexandre, le policier retraité
- Le comportement de cette étrange cliente, Vilmo Smith
- Le titre, inapproprié
Mais si je ne l’ai pas trouvé excellent, il n’en reste pas moins très bon.
C’est dans un style clair, qu’Agnès Desarthe nous parle de la douleur de la mort, du manque.
Tout comme dans « mangez-moi », c’est un personnage avec un lourd passé ressenti comme une faute originelle, un personnage entre deux eaux qui semble se laisser porter par la vague. Jérôme ne sait pas exprimer ses sentiments ni même s’exprimer tout court malgré son métier d’agent immobilier. Un homme maladroit mais si séduisant aux dires de Vilno Smith une cliente anglaise, pardon, écossaise, tombée sous le charme.
La description des paysages m’a ramené à un autre auteur de l’est : Philippe Claudel
Agnès Desarthe nous sert des paraboles : l’enfant des bois, le prénom de Jérôme, Rosy, plantureux substitut maternel. L’inspecteur Cousinet, révélateur, lui dévoilera son passé pour mieux le faire renaître à la vie.
J’ai beaucoup aimé ce bouquin et je le relirai avec plaisir. Je pense que je vais l’inscrire comme coup de cœur
Étonnant roman qui oscille entre réalité et onirisme, entre la vraie vie et le conte. Jérôme doit faire face aux obligations de la vie quotidienne : les commissions, les repas, le ménage, son travail à l'agence immobilière, mais dans le même temps, il n'est pas vraiment dans la vraie vie. Son truc à lui, c'est de se rouler dans les feuilles, de sentir les parfums de la forêt, d'être en osmose totale avec les arbres, les odeurs sylvestres. Il n'est pas équipé pour les difficultés de la vie, la moindre broutille lui est difficilement surmontable, alors un décès qui touche sa fille, c'est dire s'il ne sait plus s'il doit et comment agir.
Agnès Desarthe construit une galerie de personnages à facettes. Chacun a son histoire, sa propre vie et sa propre inadaptation au monde réel ou supposé tel. Que l'on prenne Jérôme mais aussi Alexandre ou Rosy, l'amie de Marine, médium, ronde et pas aimée par ses parents ou encore Vilno, l'Écossaise mystérieuse que Jérôme rencontre à l'agence... Tout cela fait une sorte de conte, une histoire sur un ton à la fois comique, décalé et mélancolique. Beaucoup de tendresse, d'amour, de bons sentiments, rien que des notions surannées de nos jours dans la littérature mais qui font du bien dès lors "qu'en termes galants ces choses-là sont mises" (allez, soyons fous, je pique à Molière).
Avec des phrases très courtes ou longues, mais alors très ponctuées Agnès Desarthe donne du rythme à son récit qui pourtant n'en a pas. Rien ne se passe vraiment, il n'est pas d'événements ou de rebondissements soudains. Même si des questionnements, des besoins de réponses tenaillent Jérôme, même si des théories sont échafaudées, démenties puis avérées ou le contraire, même si Alexandre enquête, on n'est pas dans un polar ou un thriller trépidant. C'est un des paradoxes du livre si l'on ajoute ceux énoncés plus haut comme le balancement entre réalité et rêve ou conte ou celui entre la mélancolie et l'humour, puisque j'ai appris à l'école -qui a dit, il y a longtemps ?- que des phrases courtes donnaient du rythme.
"Paula frappe à la porte. Personne n'ouvre. Elle sonne. Pas de réaction. Elle donne des coups de pieds, des coups de sac, elle appelle, elle crie. C'est une nuit glacée. Le taxi a mis longtemps à trouver à cause du brouillard. Pas une lumière allumée dans ces maisons de bouseux. Vingt-trois heures trente et tout est mort déjà. Quelle plaie. Elle aurait dû prendre un hôtel à Besançon. Elle frappe, cogne et crie de nouveau. Quel con, mais quel con, pense-t-elle." (p.26)
Pour être complet, je me dois de dire que j'ai décroché un petit peu au milieu du livre (en gros entre la page 110 et la 140), lorsque Agnès Desarthe s'intéresse un peu plus à Alexandre. C'est un petit peu long. Mais, les dernières pages ont capté de nouveau toute mon attention et j'ai fini ce roman avec le même esprit que je l'avais débuté. Fâché avec Le principe de Frédelle, je renoue donc avec bonheur avec cette auteure dans le cadre du Club de lecture de la BM.
PS : trop long pour être cité ici dans son entièreté, je vous conseille le passage dans lequel au retour de Paula, lors de l'après-dîner qui fut très arrosé, Jérôme et Paula font l'amour ; Jérôme remonte alors le temps de sa vie jusqu'à la rencontre avec celle qu'il épousera : mon passage préféré du bouquin, simple, beau, émouvant.
Une histoire singulière née de la plume délicate et aérienne d'Agnès Desarthe. Jérôme est plus observateur qu'acteur de sa vie. C'est un homme étrange qui, s'il s'est posé des questions, n'a jamais attendu de réponses. Avare de gestes et de mots, comme privé d'énergie vitale, il se laisse glisser sans émotion sur le fil de sa vie.
Alors pourquoi, puisqu'il semblait n'avoir d'intérêt pour rien (sauf pour la forêt sa mère nourricière) est-il si profondément atteint par la mort accidentelle d'Armand, le jeune amoureux parfait de sa fille de 17 ans ? Cette mort étrange réveille quelque chose d'enfoui au plus profond de son âme. Alors que ses pensées étaient toujours à la traîne, voilà qu'elles se bousculent tout à coup dans sa tête, et cela tourmente Jérôme. On n'est pas étonné d'apprendre que cet homme n'a pas un passé ordinaire, c'est un "enfant des bois", trouvé (à l'âge de 3 ans abandonné dans une forêt) par un couple qui l'a accueilli et adopté. Ses parents adoptifs ne lui ont rien caché de ce sauvetage mais Jérôme n'a aucun souvenir de sa vie d'avant hormis ceux qu'il s'est inventés. De même, il a toujours senti que ces gens généreux étaient détenteurs d'un lourd secret mais n'a pas cherché à en savoir plus ni sur ses origines. Sa rencontre avec Alexandre, un policier en retraite qui entreprend pour lui cette quête identitaire, va l'obliger à faire le plongeon si redouté dans le passé.
Roman subtil et envoûtant dont les personnages sont si riches que chacun d'eux pourrait être le sujet de son propre roman : Paula, Marina, Rosy, Alexandre, Vilno Smith, et leurs fêlures secrètes , leurs secrets inavoués, ces gens à priori "ordinaires" dont on ne soupçonne pas qu'ils peinent à "faire comme si", à avancer malgré le poids des maux.
La fin n'est pas celle qu'on attend car l'auteur nous conduit sur une fausse piste, une intrigue policière dont la clé pourrait être le dénouement mais plouf....on en est pour ses frais.
J'ai refermé ce livre avec l'envie de réécrire la fin, tellement déçue que le miracle n'ait pas eu lieu car si Jérôme a enfin l'explication du grand vide intérieur qui l'habitait depuis toujours, il ne trouvera pas le chemin des cris et des larmes qui délivrent, le bienfait des mots qu'on partage, le lecteur restera l'unique témoin des belles pensées qui germent dans sa tête. Cependant, il me semble entrevoir une petite lueur d'espoir dans la dernière phrase du livre...
Un beau roman que je conseille à ceux qui n'aiment pas les personnes trop lisses.
Deuil, sensualité, quête identitaire, fantasmes, mythes ..... Un roman aussi ravageur qu'apaisant
Une vie à passer dans une quête avec mélancolie mais sans joie
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