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Croyons à l'aube de la saison froide

Couverture du livre « Croyons à l'aube de la saison froide » de Forough Farrokhzad aux éditions Heros Limite
Résumé:

Quel que soit leur âge, il n'est pas rare que des Iranien.ne.s connaissent par coeur des vers de Forough Farrokhzâd. Sa poésie, émaillée d'allusions à sa vie amoureuse mouvementée, à ses aventures ouvertement vécues, échappe heureusement à la mise en scène complaisante du scandale à laquelle... Voir plus

Quel que soit leur âge, il n'est pas rare que des Iranien.ne.s connaissent par coeur des vers de Forough Farrokhzâd. Sa poésie, émaillée d'allusions à sa vie amoureuse mouvementée, à ses aventures ouvertement vécues, échappe heureusement à la mise en scène complaisante du scandale à laquelle aimaient la rabaisser certains de ses contemporains.

Croyons à l'aube de la saison froide est le dernier recueil de Forough Farrokhzâd. Publié de manière posthume en 1974, après la mort accidentelle de la poète iranienne en 1967, ce recueil inachevé commence par un long poème qui lui donne son titre. Il met en scène « une femme seule », hantée par son passé, regardant devant elle cette autre saison de sa vie qui s'annonce. Elle évoque ce réel qui toujours lui échappe, ces relations courtoises et distantes qui ne font que souligner sa solitude. Le « seul et unique ami », déjà au coeur de son précédent recueil, reste une figure ambivalente, tantôt source de joie et d'espoir pour celle qui l'appelle, tantôt cet adversaire qui la retient « au fond d'un océan ». Les souvenirs d'enfance, chargés de désirs et ponctués parfois de gifles, sont aussi présents dans ces poèmes. Ils sont aussi l'occasion pour Forough Farrokhzâd de se moquer de ses parents, de ses frères et soeurs, de leur comportement égocentrique, autoritaire ou nihiliste, se sentant étrangère à ce qui les préoccupe. Elle préfère contempler ce jardin à la beauté fragile, qui hélas se meurt, tout comme se meurt ce « lien vivant et lumineux / entre nous et l'oiseau ». La poète lutte pour demeurer « l'intime du soleil », contemplant la lignée sanglante de fleurs à qui elle doit la vie, tiraillée sans cesse par des émotions contradictoires. Cette tension est devenue ici plus douloureuse que celle qui traverse déjà son précédent recueil Une autre naissance (1964) paru aux éditions Héros-Limite en 2021.

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