Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Exhumer la vérité Belgrade. Milena Lukin travaille, au sein de l'Institut de criminologie, à la répression des crimes de guerre sur le territoire de l'ex-Yougoslavie. Alertée par un ami avocat elle va, officieusement, rouvrir l'enquête sur la mort suspecte de deux cadets de la garde d'élite serbe (aux uniformes couleur bleuet). Le tribunal militaire a conclu au suicide de ces jeunes soldats orthodoxes. Pourtant la commission indépendante qui a étudié la balistique n'est pas aussi catégorique. L'armée cherche-t-elle à étouffer un rituel qui pourrait ternir son image ou dissimule-t-elle un crime plus inavouable encore ? Au coeur de la capitale serbe, les questions de Milena dérangent au point de la mettre en danger.
Puisant ses racines dans les heures les plus meurtrières des Balkans, Couleur bleuet fouille la douloureuse histoire de la région et démontre qu'en Serbie les stigmates de la guerre rongent encore les esprits et les corps. Les recherche de Milena la conduiront à traquer les preuves aux confins de la mémoire collective, jusqu'aux terribles massacres de Bosnie. Hanté par la culpabilité, Couleur bleuet est un polar aux dimensions géopolitiques.
*Les auteurs sont invités au Quai du Polar, à Lyon, du vendredi 31 mars au dimanche 2 avril*
Couleur bleuet…
Couleur de la Garde d’élite dans l’armée serbe. Là où deux jeunes soldats ont été retrouvés morts.
Garde d’élite admirée de tous mais pourtant pas toujours admirable.
A partir d’un fait divers réel, les auteurs nous introduisent dans la Serbie d’après la guerre des Balkans grâce à une histoire qui m’a tenue en haleine jusqu’au dernier mot.
Milena, criminologue, et Sinisa, avocat, cherchent la vérité sur la mort des deux soldats qui est présentée par l’armée comme la conséquence d’un drame passionnel. Leur enquête est prétexte à nous faire connaître les conséquences humaines de la guerre : existence de groupes néofascistes qui agissent dans l’ombre, existence de nostalgiques d’une Serbie toute puissante, existence d’un sentiment d’humiliation après une défaite difficilement acceptée et de l’opprobre internationale, existence chez les moins jeunes de la nostalgie d’un mode de vie yougoslave définitivement disparu.
Chaque personnage est construit progressivement dans toute sa complexité : les bons ont leur faiblesse, les méchants ont leurs blessures. Ainsi, les auteurs trouvent les mots justes pour décrire Pawle et ses tourments : pas d’excuses, de l’empathie.
Dans sa forme, le roman, avec sa double narration, donne la parole aux deux parties protagonistes. Cela permet de comprendre les motivations de chacun, cela permet aussi d’entrer naturellement dans la complexité de ce pays en reconstruction.
Pour renforcer l’humanité des personnages, des petits détails du quotidien, délicatement et précisément décrits parcourent le roman. Petits cailloux qui permettent d’ancrer cette enquête dans la réalité de la vie serbe.
Je ne suis pas une lectrice avertie de polars mais j’ai été conquise par ce roman haletant que j’ai lu sans pouvoir m’en détacher. Et j’ai été surprise, en refermant le livre, d’avoir appris autant de choses sur la Serbie du XXIème siècle.
Pour résumer, beaucoup de raisons de lire ce roman : parce que c’est un bon polar, parce que c’est un roman bien documenté, parce que c’est un texte bien écrit, parce que les personnages sont intéressants, parce que sa lecture est très agréable. Merci aux « Explorateurs du polar » de lecteurs.com et aux éditions Héloïse d’Ormesson de me l’avoir fait découvrir.
Un polar politique dans les Balkans
Deux jeunes soldats de l'unité d'élite de l'armée serbe sont retrouvés morts par balle, au sein même de la caserne militaire du centre de Belgrade. La théorie officielle - celle d'un assassinat suivi d'un suicide dans un contexte de secte - ne convainc personne. Les deux soldats ont bien été abattus par un tiers. Milena, qui travaille à l'institut de criminologie, commence son enquête, aidée par un ami avocat plutôt influent.
Belgrade est située à 1700 km de Paris, soit à peine plus loin que Rome et à la même distance que Lisbonne. La Serbie, c'est la porte à côté ! Et pourtant, les européens de l'Ouest connaissent très mal cette région de l'Europe, secouée par une guerre civile il y a seulement à 25 ans. Les stigmates de la guerre de Yougoslavie, le massacre de Srebrenica, les bombardements de l'OTAN sur Belgrade... Tout cela est bien palpable dans le polar de Christian Schünermann et Jelena Volic, et cela le rend intéressant.
Malheureusement, j'ai trouvé le roman trop faible pour que cela suffise. L'enquête est alambiquée, je n'ai jamais vraiment compris pourquoi Milena se retrouvait embarquée dans cette histoire (clairement trop grande pour elle), ni même quel était son métier. Les personnages secondaires - l'amie riche et volage, le patron flemmard et incompétent, l'ex-mari qui achète l'affection de son fils, la grand-mère qui ne pense qu'à faire la cuisine : tout cela est trop caricatural. Les péripéties de Milena m'ont parues un peu tirées par les cheveux. En un mot, je n'y ai jamais vraiment cru et je n'ai donc pas vraiment accroché à l'intrigue.Le seul "personnage" qui tire son épingle du jeune est Belgrade, "la ville blanche" en serbo-croate, dont l'architecture et le quotidien me semblent très bien décrits.
En bref, un roman à lire pour (re)découvrir Belgrade et comprendre un peu mieux la guerre des Balkans, mais qui malheureusement, n'est pas très convaincant sur le plan littéraire.
Schünemann et Volic, un homme, une femme deux auteurs pour "Couleur bleuet", qui à partir d’un fait réel survenu à Belgrade en Serbie, tisse un roman policier sombre et complexe. L’histoire est à mi-chemin entre une enquête journalistico-policière à la Stieg Larson et le roman d’investigation symbolisé par le « Dalhia Noir » de James Ellroy. Cependant il n’est ni facile d’embrigader le lecteur dans une folle addiction de lecture comme savait le faire le suédois, ni évident de faire ressurgir un évènement criminel du passé pour en extraire plus que ses secrets, jusqu’à virer à l’obsession, tel le célèbre yankee.
Le départ de l’intrigue : deux soldats de la Garde d’Elite de l'armée serbe sont retrouvés morts aux abords de leur caserne, l’affaire ne fit pas grand bruit en son temps et fut classée sans suite avec la conclusion « double suicide ».
Milena Lukin, criminologue et double littéraire de l’auteur, ressort de l’ombre cette affaire trop vite enterrée et, avec un ami avocat, Sinisa Stojkovic, décide de mettre en lumière toutes les incohérences qu’elle recouvre, au risque d’ébranler la tranquillité retrouvée dans ce coin particulièrement explosif des Balkans.
Certes la narration ouvre plein de pistes, mais ces pistes ne sont pas toujours suivies d’effets. Certes de nombreux détails sur la vie à Belgrade, son histoire et ses déambulations au quotidien sont évoqués, mais trop souvent, nos auteurs se perdent dans des détails inutiles nuisant au déroulé de l’enquête. Ces deux écueils participent à cette impression diffuse de flou permanent attribué, soit à un défaut de conception, soit à un manque d’éléments structurels. Le dernier détail qui participe à cette sensation de confusion générale est cette question qui hante toute l’enquête, comment Milena, qui n’a rien d’une « Tomb Raider », parvient-elle à infiltrer tous ces organismes d’état ultra protégé, sans jamais être inquiétée ? Des pouvoirs, quels qu’ils soient, qui n’ont pas hésité à supprimer deux de leurs soldats des forces spéciales, laisseraient enquêter impunément une simple enseignante serbe au risque de dévoiler des secrets ultra confidentiels, capables d’ébranler les plus hautes instances de l’état serbe ? Toutes ces questions nuisent à la crédibilité de l’ensemble et, à mon grand regret, ne m’ont pas fait passer une nuit blanche avec ce roman.
Livre lu dans le cadre de l’événement "Explorateur de polars 2017".
Ce livre est basé sur un fait réel de 2004 où 2 militaires ont été retrouvés morts. L'histoire est ensuite fictive mais tellement bien racontée qu'on se dit que cela pourrait être la vérité, pourquoi pas. Qui peut réellement savoir ? Vous ne trouverez aucune pitié ni compassion dans ce roman et l'auteur a très bien su éviter les lieux communs, le pathétique et compagnie. C'est comme si l'auteur avait voulu rester très factuel pour rendre les faits encore plus forts. Le style est assez simple et sans fioriture. Cela fonctionne très bien. Le personnage principal est attachant de par sa situation et son attachement à poursuivre malgré tous les aléas qu'elle peut rencontrer.
Ce livre pose de nombreuses questions : quel avenir pour les populations qui ont fui suite à une guerre ? Les bienfaits et méfaits de la double nationalité ? Les inégalités auront-elles un jour disparu ?
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