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Premier roman d'Enrique Serpa, Contrebande dépeint à merveille le monde turbulent et misérable de La Havane dans les années vingt. À travers l'agitation d'une foule de pêcheurs, prostituées, contrebandiers, enfants miséreux, on voit couver le feu qui embrasera l'île de Cuba où l'insolente fortune de quelques-uns nargue l'extrême dénuement de la plupart.
Contrebande, c'est aussi l'histoire d'un face-à-face entre le propriétaire de La Buena Ventura plutôt lâche et mythomane, usé par la débauche et Requin, le capitaine de bord, homme d'honneur et pirate à ses heures. S'instaure vite une atmosphère complexe, ambiguë, faite de mépris et de domination sur fond de fascination.
Publié en 1938, constamment réédité, Contrabando est considéré comme un classique de la littérature cubaine contemporaine.
La Havane, années 20. Concurrencés par les bateaux frigorifiques américains et les pêcheurs côtiers venus du Japon, les pêcheurs cubains ne gagnent plus de quoi faire vivre leurs familles. Le poisson est vendu à perte, le marché est saturé. Ancien chimiste reconverti en armateur, le narrateur aime promener sa nonchalance sur la Buena Ventura, l'un des trois bateaux dont il a hérité. Fatigué par une vie de noceur invétéré, il a pris la mer sur les conseils de son médecin qui lui prédit une mort certaine s'il continue les excès. S'il réussit encore à donner le change, il est lui aussi désargenté et les dernières campagnes de pêche n'ont en rien arrangé sa situation. C'est alors que Requin, le patron de la Buena Ventura, lui propose de ce lancer dans la très lucrative contrebande d'alcool. Assoiffés par la Prohibition, les américains sont prêts à payer cher le rhum cubain à celui qui est assez courageux pour tenter l'aventure et suffisamment chanceux pour ne pas se faire prendre. Freiné par sa lâcheté naturelle, l'armateur est aussi trop cupide pour refuser cette opportunité de faire fortune rapidement.
D'une écriture finement ciselée, Enrique SERPA raconte l'aventure de deux hommes que tout oppose mais qui sont réunis par la vie aventureuse des contrebandiers où la peur d'être pris se mêle à l'adrénaline engendré par le danger omniprésent. Si pour Requin, repris de justice qui a déjà tué, meneur d'homme revenu de tout, sans attaches familiales mais guidé par un certain sens des valeurs, la contrebande n'est pas ne expérience nouvelle, le narrateur qui, lui, la découvre dans tous ces aspects, même les plus dangereux, est plus circonspect. Bien sûr, il se rêve fort, courageux, conquérant, mais sans cesse, sa faiblesse et sa pusillanimité le rappellent à l'ordre. Pourtant, ces deux natures opposées doivent s'unir pour mener à bien ce projet d'envergure. Cela ne se fera pas sans heurts mais Requin, toujours droit dans ses bottes, sait faire taire les velléités de son patron. Cependant, avant de se lancer, le chemin est long. Il faut réunir les fonds, trouver un fournisseur, se jouer des autorités pour enfin prendre la mer, la peur au ventre mais les yeux déjà brillants à l'idée des pesos qui viendront garnir les bourses...
Au-delà du récit d'aventures, c'est aussi une chronique de la société cubaine des années 20 que SERPA offre à ses lecteurs. Les pauvres vont en guenilles, les travailleurs ne peuvent plus nourrir et vêtir leurs enfants, les ouvriers et les pêcheurs menacent de faire grève. Les patrons, soutenus par le gouvernement, ne cèdent rien et l'on sent poindre ce qui sera le Cuba des prochaines années. Le communisme sème les graines de la sédition et certains rêvent d'une société où les pauvres seraient moins pauvres et les riches moins riches...
Un livre qui manque parfois de rythme. L'intrigue est très longue à se mettre en place et le narrateur, éternel indécis, manque singulièrement de charme. A lire tout de même, pour le contexte, et pour la très belle écriture de SERPA.
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