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Connaissance des peres de l'eglise n 83 - mani et le manicheisme

Couverture du livre « Connaissance des peres de l'eglise n 83 - mani et le manicheisme » de  aux éditions Nouvelle Cite
Résumé:

Si le dia­logue inter­re­li­gieux connaît aujourd'hui un essor remar­quable, il avait éga­lement une place impor­tante dans l'Antiquité, mais il prenait plutôt la forme de polé­miques. Parmi les contro­verses patris­tiques restées célèbres, il y a celle de St Augustin avec le... Voir plus

Si le dia­logue inter­re­li­gieux connaît aujourd'hui un essor remar­quable, il avait éga­lement une place impor­tante dans l'Antiquité, mais il prenait plutôt la forme de polé­miques. Parmi les contro­verses patris­tiques restées célèbres, il y a celle de St Augustin avec le manichéisme.
D'ailleurs, jusqu'au début du XXe siècle, le mani­chéisme n'était connu que par les écrits polé­miques des Pères et, prin­ci­pa­lement, de St. Augustin. Ayant adhéré au mani­chéisme pendant dix ans en tant qu'auditeur, certes, et non en tant qu'élu, il connaissait cette doc­trine de l'intérieur et malgré les cri­tiques qu'il lui adressa après sa conversion, il constitue une source sûre, en citant fidè­lement les textes, comme l'ont fait res­sortir les décou­vertes récentes du Turfân (au début du siècle), de Tébesse en 1918, de Medinet Mâdi en 1929 et d'Oxyrynchos en 1979.
Ces trois séries de décou­vertes ont confirmé le chan­gement d'image que l'on avait du mani­chéisme. Jusqu'au XVIIe siècle, en effet, il appa­raissait comme une hérésie chré­tienne que les Pères ont com­battue. C'est en 1728 seulement, avec Isaac de Beau­sobre, que les sources mani­chéennes ont été étu­diées de manière cri­tique et que la figure de Mani n'a plus été définie comme celle de l'hérétique, mais du fon­dateur de religion. Un siècle plus tard. F.C. Baur montra que la source prin­cipale du dua­lisme mani­chéen est à rechercher dans la religion de l'Inde. proche du boud­dhisme. Ainsi le mani­chéisme prend place dans l'histoire des reli­gions. L'assyriologie apporte des élé­ments com­plé­men­taires, en sou­li­gnant l'origine baby­lo­nienne de la pensée de Mani. Mais le chan­gement décisif vient de la décou­verte récente des textes mani­chéens qui montrent que le mani­chéisme n'était pas tant une secte qu'une grande religion orientale, reposant, d'une part, sur des textes, consignés dans le Sha­buh­ragan (dédié au roi Shabuhr I), les Kephalaïa , retrouvés à Medinet Mâdi et reprenant les révé­la­tions reçues par Mani, ainsi qu'une partie du Codex Mani, contenant trois frag­ments de l'évangile de Mani (découvert dans une tombe d'Oxyrynchos au sud du Caire), dis­posant, d'autre part. d'une orga­ni­sation litur­gique et com­mu­nau­taire et ayant des mis­sion­naires qui enseignent un caté­chisme, ana­logue à celui que l'on a retrouvé dans le Turfân.
Des spé­cia­listes du mani­chéisme : Jean-??Daniel Dubois, Johannes van Oort, Gregor Wurst et Made­leine Sco­pello rendent compte de ces décou­vertes. Après une pré­sen­tation d'ensemble par Jean-??Daniel Dubois, Johannes van Oort s'attache plus pré­ci­sément au Codex Mani, qui relate la vie de Mani. Gregor Wurst étudie le psautier mani­chéen et Made­leine Sco­pello précise un point peu connu : la place des femmes dans l'expansion du manichéisme.
Puis, John Kevin Coyle traite de la polé­mique d'Augustin avec le mani­chéisme à partir de la com­pa­raison entre les moeurs des mani­chéens et celles des chré­tiens. En pro­lon­gement de ce dossier sur le mani­chéisme, dont Otto Wer­me­linger a été le maître d'oeuvre, Marie-??Noëlle Vignal aborde le per­sonnage de Moïse, envisagé par Fauste, mais cette fois en fonction de Cyrille d'Alexandrie.
Marie-??Anne Vannier

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