"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Juillet 1936.
Corbigny, dans la Nièvre.
Paul Perrin, alias « Le Bredin », un paysan, sillonne la campagne en quête de femmes qu'il agresse et tue. Peu cultivé, mais rusé, il échappe aux enquêtes de gendarmerie. La mobilisation de 1939 va lui éviter beaucoup d'ennuis...
Juillet 2006.
Un couple de randonneurs est retrouvé décapité sur un chemin, près de Clamecy, dans la Nièvre. L'une des victimes est le fils d'un magnat de la presse parisienne. Une autre femme disparait peu de temps après.
L'affaire est confiée au commandant, Boris le Guenn, de la BAC parisienne, qui se rend sur place. Mais après quelques jours l'enquête ralentit. Les éléments trouvés ne correspondent à rien.
C'est alors que Boris rencontre Fernand, l'ancien du village, celui qui perd la tête. Le vieil homme lui assure que « Le Bredin » est revenu et qu'il est le meurtrier.
Le commandant va tenter d'établir un lien entre le passé sombre de la France de 1940 et l'affaire actuelle, sans imaginer jusqu'où cette enquête hors de Paris le mènera.
Et si les propos du vieillard avaient un sens ?
L’histoire commence en 1936, dans la Nièvre, avec un homme fort peu sympathique, Paul Perrin, que les villageois autour surnomme le « Bredin » en gros, le faible d’esprit… pour rester correcte. C’est un sauvage, vivant seul, obsédé par les femmes, dans le sens prédateur bien entendu. On retrouve des campeurs morts brûlés sous leur tente, Arlette, la femme de Fernand, un voisin, est partie, en bicyclette, voir sa mère et n’est jamais revenue… On sait que Perrin est l’auteur des crimes, mais la police de l’époque classe les dossiers, et ce, d’autant plus, que ce profile la drôle de guerre.
Fernand est persuadé que le coupable est Perrin mais comment le prouver ? surtout quand on lui répond qu’elle dû faire une « fugue » et qu’il n’y a pas lui d’enquêter.
La mobilisation arrive et tous les deux sont enrôlés ; Fernand menace Perrin, jure qu’il reviendra de la guerre pour lui faire la peau ou du moins se faire justice. Perrin continue à tuer et à violer, sur le front, alors qu’il est fait prisonnier, et bizarrement le village n’entendra plus jamais parler de lui : il a disparu…
Curieusement, en 2006, des crimes sont commis de manière un peu comparable. On découvre un couple assassiné violemment, la tête tranchée et reposée de manière théâtrale ? crime de rôdeur estime les gendarmes. Mais, le jeune homme est le fils d’un magnat de la presse, Jean-Charles Joris, imbu de lui-même, qui rend visite au garde des sceaux, comme le commun des mortels va promener son chien et il a des moyens de pression : il connaît tous les secrets des politiques, procureur…
Il réclame et obtient, évidemment quand on a le bras long, le transfert des corps à l’Institut Médico-Légal (IML, ça sonne tellement mieux que la morgue !), c’est dire la considération qu’il porte à la gendarmerie de la Nièvre. Il est persuadé que son fils a été assassiné à cause des articles qu’il a publié dans son journal (dont Papa lui a donné la rédaction en supervisant bien sûr).
Selon l’effet domino, du garde des Sceaux au procureur, puis au procureur adjoint, l’enquête est confiée à Boris Le Guen (contre lequel le procureur adjoint a une dent comparable à une corne de rhinocéros).
Mais, une femme partie se promener en vélo n’est jamais rentrée alors le mari, qui a racheté à la mairie la maison de Perrin, signale la disparition…
On assiste à une répétition des scenarii de 1936 et 2006 alors imitateur ? Le « Bredin » serait-il de retour (il aurait plus de quatre-vingt-dix ans alors on peut douter…)
J’ai beaucoup aimé cette enquête car Didier Fossey alterne les récits de 1936 et 2006, en arpentant les routes de la campagne nivernaise. Il maintient constamment le lecteur en alerte, on se laisse prendre au jeu, au rythme de l’histoire. J’ai trouvé les personnages bien étudiés, sur le plan psychologique, qu’il s’agisse de Fernand, de Perrin, et leur manière de s’exprimer, un style de patois, ou du magnat de la presse
Le commandant Boris Le Guen et ses relations compliquées avec le procureur tordu, la manière dont il mène son enquête, en collaborant de manière « amicale » avec la gendarmerie locale, m’ont également beaucoup plu.
En fait, Boris Le Guen est un héros récurent dans les polars de Didier Fossey, et j’ai bien envie de lire autres ses enquêtes. Ce livre s’inscrit entre « traque sur le Web » et « Ad unum » si j’ai bien compris. Le fait de n’avoir pas lu les autres ne m’a pas gênée mais j’aurais peut-être compris l’animosité du procureur à son égard.
C’est le premier polar de l’auteur que je lis, je ne le connaissais pas du tout, en fait ; je l’ai choisi en lisant le résumé de l’éditeur et c’est une belle découverte. Il ne reste plus qu’à découvrir ses autres titres. Quand le policier me plaît, en général, je veut découvrir tous les livres de l’auteur : cf. Sharko de Franck Thilliez, ou Erlendur de Indridason ou encore Morck de Adler-Olsen pour ne citer qu’eux.
Un grand merci à NetGalley et à Flamant noir Editions qui m’ont permis de découvrir le livre et son auteur dont le riche parcours est atypique.
#CONGÉSMORTELS #NetGalleyFrance
Milieu des années 1930, des femmes sont agressées et tuées par Paul Perrin dit "Le Bredin". Lorsque sa femme disparaît, Fernand est sûr que c'est "Le Bredin" qui a fait le coup, mais 1939 arrive et la mobilisation qui évite au suspect pas mal d'embêtements.
2006, même région, la Nièvre, un couple de randonneurs est retrouvé assassiné. L'homme est le fils d'un puissant patron de presse parisien qui met en action ses relations pour que la crim' soit saisie. C'est le commandant Boris Le Guenn qui s'y colle avec le lieutenant Antoine Furlon. L'enquête piétine jusqu'à ce que Boris rencontre Fernand, 91 ans, qui lui parle des crimes passés et lui affirme que "Le Bredin" est revenu.
En préambule, Didier Fosssey explique que ce livre est la deuxième enquête de Boris le Guenn, mais qu'elle fut reléguée pour diverses raisons dans un recoin d'un ordinateur. Quelques années et aléas plus tard, elle sort du purgatoire informatique pour le plus grand bonheur des lecteurs -là, ce n'est plus l'auteur qui parle mais son lecteur. Car, j'ai beaucoup aimé. Boris se met au vert, et même si les meurtres restent horribles, l'ambiance est un peu plus légère, l'air de la campagne sans doute. Boris fonce, fidèle à son instinct et à sa conviction, quitte à se mettre les cruchots -j'ai adoré ce petit mot qui désigne les gendarmes- à dos.
J'ai aussi beaucoup aimé la construction du roman, assez classique et la juxtaposition des deux périodes fonctionne bien : un chapitre pour les années 30/40 et Paul Perrin, suivi par un chapitre pour l'enquête de Boris en 2006. Didier Fossey raconte toujours aussi bien ses histoires et ses personnages sont attachants, Boris en tête, et les autres itou. Même si l'enquête est différente des précédentes -ou futures- menées par le commandant Le Guenn, elle s'intègre bien dans cette excellente série, et il n'est pas dérangeant de la lire après celles qui se déroulent plus tard. On revient un peu en arrière sur des aspects personnels de Boris, comme le fait qu'il n'est pas encore séparé de sa femme Soizic, mais on sent aussi pourquoi la situation évolue ainsi.
Le roman débute ainsi :
"Juillet 1936.
A la lueur de la bougie, sur la table de la cuisine, Paul Perrin écrivait sur un cahier d'écolier, la langue sortie, le souffle court. De temps en temps, il émettait un gloussement de plaisir ou bien partait d'un grand éclat de rire. Un de ces rires sardoniques qui semblaient tout droit sortis de la folie des hommes." (p. 11)
Deux époques.
Deux séries de meurtres horribles.
Une intrigue terriblement bien ficelée qui nous tient en haleine de 1936 à 2006.
Un meurtrier sans âme ni remords, Paul dit 'le Bredin', très étrange pour ne pas dire carrément glauque qui nous entraîne dans la noirceur de ses crimes en 1936.
Bien amené dans l'histoire avec des descriptions suffisamment fortes mais laissant des zones d'ombres pour nous faire craindre le pire venant de sa part.
Dans les personnages d'enquêteurs on a le choix du roi :
Boris, Commandant de police qui mène ses enquêtes en s'impliquant pleinement quitte à mettre largement au second plan sa famille (au grand désarroi de sa femme)
Antoine et Patrick, de bons officiers mais pour qui les formes et les procédures prennent trop souvent le dessus sur la recherche de vérité.
C'est une histoire intrigante et riche qui nous fait cogiter pour arriver à son dénouement.
Même si la fin est moins complexe que ce que j'espérais, elle est très intéressante et bien écrite.
Je suis ravie que Didier Fossey ait retrouvé ce manuscrit et qu'il ait décidé de le partager avec nous !
Ce fut un bon moment de lecture.
Merci à NetGalley et aux éditions Flamant Noir de m'avoir permis la lecture de ce bon polar .Le commandant Boris Le Guenn enquête suite à la découverte de deux cadavres décapités dans la Nièvre.L'une des dépouilles n'est autre que le fils d'un magnat de la presse qui joue de ses relations pour que le coupable soit vite retrouvé.Mais bientôt une disparition ,plus des morts étranges vont pousser le commandant à se rendre en province où il va découvrir que tous ces meurtres pourraient être liés au passé.
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