"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Guy Delisle a suivi sa compagne durant 14 mois en Birmanie alors qu'elle y collaborait avec Médecins sans Frontières. Il raconte son expérience du pays, comment il a fini par apprivoiser son environnement, et petit à petit, comment il a découvert la réalité politique, sanitaire et sociale de ce pays dominé par une junte militaire, soutenue elle-même par de puissants groupes industriels.
Pour découvrir un pays à distance, il existe de belles revues, de magnifiques albums, de superbes reportages ou encore des récits très détaillés. Guy Delisle a choisi un autre moyen : nous faire partager ses découvertes avec ses croquis et ses commentaires, utilisant la bande dessinée comme un efficace moyen pour apprendre et surprendre.
Accompagnant Nadège, son épouse, administratrice à Médecins sans frontières (MSF), ce spécialiste du cinéma d’animation nous fait partager le quotidien d’un jeune papa s’occupant de son petit Louis. C’est l’occasion de découvrir la Birmanie, nom ancien que les pays (France, Australie, USA…), ne reconnaissant pas le gouvernement de 1989, continuent à utiliser. L’ONU, quant à elle, a accepté le nom officiel de Myanmar, ce qui crée une certaine confusion.
En pleine dictature, Guy Delisle évolue en tant qu’expatrié dans le quotidien birman. Tout ce qu’il décrit ou raconte ne manque pas d’humour et son dessin est simple, précis, efficace. Il s’aperçoit très vite que les Birmans adorent les bébés. Louis devient très populaire dans leur quartier de Rangoon, l’ex-capitale, qui sera supplantée durant son séjour par une ville nouvelle construite au centre du pays : Nay Pyi Daw.
Assez rapidement, Guy Delisle se rend compte qu’Aung San Suu Kyi (Prix Nobel de la Paix) habite à deux pas de leur lieu de résidence. Bien que la rue soit interdite d’accès, il tente de s’approcher mais ne réussit pas à apercevoir la plus célèbre opposante au régime birman. Un jour, il tombe même sur de vieux billets de banque sur lesquels figure le portrait d’Aung San, le père de celle qui vient d’être élue députée. Celui-ci fut un grand héros de l’indépendance du pays.
Au fil des pages, l’action de MSF-France dans le pays est très bien expliquée. Cette ONG s’occupe de lutter contre la malaria, la principale cause de décès. Nous faisons connaissance aussi avec la censure pour la presse étrangère… à coups de ciseaux !
Guy Delisle ne reste pas bloqué à Rangoon mais réussit à accompagner Nadège sur le terrain lorsqu’elle part en mission. Ainsi, nous découvrons les ravages de l’héroïne à proximité des mines de jade et de rubis, dans le Kachin, une région excentrée du nord du pays. Il réalise aussi un livre pour les enfants atteints par le VIH afin de leur rappeler de bien prendre leurs médicaments.
Hélas, à cause de la junte, MSF-France se voit obligé de cesser sa mission en Birmanie parce que l’ONG ne peut plus venir en aide aux populations les plus défavorisées.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Très bonne bande-dessinée autobiographique où l'on suit Guy Delisle dans ses aventures en Asie. Je me suis régalée de ces anecdotes birmanes. Une bien belle decouverte.
Guy Delisle suit sa femme, administratrice de Médecins sans frontières en Birmanie. Pendant que Madame se débat pour des papiers, pour pouvoir faire son job, Guy Delisle s’occupe du bébé tout en exerçant son métier de dessinateur de BD.
Il nous dessine la vie quotidienne dans ce pays soumis à une dictature pure et dure. Ainsi, les birmans sont fous du bébé mais, lorsqu’il est seul, personne ne lui dit bonjour
Les anecdotes feraient sourires si le sujet n’était si grave ; Lorsque Môssieur le Président décide de créer une nouvelle capitale du jour au lendemain, les ravages du SIDA, les écoutes, la pauvreté, les contrôles, la peur….
Au détour d’une page, sujet sur les investissements de Total et ses accommodements avec le pouvoir en place. Puis Delisle revient au quotidien comme les fêtes dans les ambassades… Il promène beaucoup Bébé et va même essayer de passer devant la maison d’Aung San Suu Kyi, retenue prisonnière chez elle (c’était avant 2010). Nous passons aux tours et détours des dirigeants concernant MSF et les centres médicaux en zone non prioritaire.
Le must ironique, le détail qui tue : les poches des chemises des militaires ne sont pas au même endroit que vous soyez gradé ou pas, il y a de la barrette dans l’air.
L’air de rien avec son bébé, sa poussette, ses crayons, Guy Delisle établit un état des lieux qui, je l’espère, est moins pire maintenant. C’est ce décalage entre la vie familiale et tranquille d’expatrié de l'auteur, entre ses petits bobos et le mal qui ronge ce pays qui font le sel de ce livre. Un livre que j’ai beaucoup apprécié et où j’ai détaillé chaque page.
Pas facile pour une non-initiée en BD adulte de lire et regarder les planches. Je confirme ce que dit Guy Delisle aux membres féminins du Baby-Group : Faire de la BD, ce n’est pas juste une occupation, c’est vraiment un métier.
J’attends que Chroniques de Jérusalem soit disponibles à la bibliothèque pour continuer mon immersion.
Tout comme dans Jérusalem, Guy Delisle nous dresse un portrait plein d'humour et sans complaisance de cette Birmanie mise au ban des nations. Mais comme toujours, il y a les dictateurs et il y a les hommes, et les hommes, souvent, subissent les dictateurs et n'ont pas grand chose à voir avec les embargos. C'est leur vie que l'auteur nous décrit.
Guy Delisle part pour une expatriation au Myanmar (Birmanie) où il suit sa compagne, employée par Médecins Sans Frontière, en emmenant leur bébé, le petit Louis.
Même procédé que pour les Chroniques de Jérusalem (que j'ai lu d'abord...) ; l'auteur s'approprie peu à peu la ville (Rangoon) d'un point de vue domestique : au début, il est primordial de savoir où acheter des couches et où inscrire son fils à la maternelle. Puis peu à peu, on découvre en même temps que l’auteur les paysages du Myanmar, les moines, le contexte politique et la junte militaire, Aung San Suu Kyi qui est assignée à résidence à coté de chez eux, le rôle parfois ambigu des ONG et des Multinationales, les minorités ethniques abandonnées et opprimées, les ravages de la drogue…
J'aime bien ce procédé qui, sous une apparente légèreté, met le doigt sur les points sensibles d’un pays somme toute pas très connu.
L’auteur mélange avec bonheur et humour le guide touristique, le journal de voyage, la BD traditionnelle et le billet journalistique : j’ai commencé par les Chroniques de Jérusalem, et j’ai maintenant hâte de découvrir Pyongyang et Shenzen !
Un petit bijou, qu'on rêverait sans fin. Beaucoup de poésie, un point de vue pertinent et plein de délicatesse. Je dois absolument lire tous les autres livres de cet auteur !
Intéressant. J’adore les chroniques de Guy Delisle. Il s’agit de bande dessinée dans lesquelles il raconte son quotidien sur un temps donné dans un pays où se rend son épouse lors de ses missions pour MSF. Ils partent en famille pour un an, dix-huit mois parfois. « Chroniques birmanes » se déroule en 2005 – 2006, il y a donc eu depuis quelques évolutions récentes. 2005 – 2006 sont des années noires pendant lesquelles le régime durcit ses règles, compliquent et empêchent les interventions des ONG. Guy DELISLE raconte sa vision de la situation à travers son quotidien avec leur bébé, ses rencontres avec les Birmans, les expats, les bénévoles des multiples ONG. Mon seul bémol va au dessin moins abouti que dans « Chroniques de Jérusalem » parues en 2011. Les beautés architecturales et les « excursions touristiques » n’ont plus aucun charme tellement les vignettes qui les retranscrives sont petites et succinctes.
Une façon très originale de nous faire vivre la vie d'un expatrié en Birmanie, moi qui n'aime pas les BD je suis conquise ; je me suis bien amusée
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