Selma ne vit que pour les chevaux et c’est à travers eux qu’elle traverse cette période violente si difficile à comprendre pour une adolescente...
«On marchait lentement, ou plutôt au rythme de l'aveugle, je rêvais de tout et surtout de ce lieu que Youssr se réjouissait de nous faire découvrir, qu'il aimait tant et qu'il nommait "la plus belle piscine du monde". Pendant cette marche, je ressentais aussi pour la première fois la sensation que ma mère m'accompagnait, qu'elle était présente. J'en étais tellement heureux que je l'ai murmuré en m'appuyant sur la pointe des pieds dans un bout d'oreille de Youssr. "Je suis accompagné", dis-je. "Par qui ?" dit-il. "Ma mère". Et Youssr ne m'a plus posé de questions. Je sentais l'âme de ma mère sans une goutte de sang, je me voyais naître et puis ensuite enfant avec tous les droits, un père, une mère, une patrie, et le bonheur aussi de marcher aux côtés de deux personnes que j'aimais spécialement et qui m'initiaient au monde.» Rachid O.
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