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Le 27 septembre 1822, Jean-François Champollion présente à l'Académie sa Lettre à Monsieur Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques, texte fondateur du déchiffrement des hiéroglyphes.
Pour célébrer ce bicentenaire, le Louvre-Lens, dans une exposition très grand public riche de documents et de chefs-d'oeuvre, retrace la carrière, les intuitions fulgurantes, les luttes aussi de cet autodidacte de génie.
Champollion n'a pas encore huit ans lorsque Bonaparte engage sa campagne d'Égypte : l'expédition militaire, on le sait, se double d'une entreprise scientifique, dont la Description inaugure incontestablement le dévoilement - qui sera fulgurant désormais - d'une civilisation jusque-là enfouie dans la mythologie classique, les images bibliques et la fabrique plus ou moins consciente du « mystère ». L'entreprise de la publication de la Description de l'Égypte est exactement contemporaine des travaux de Champollion.
Champollion a des alliés, des soutiens, des mentors, mais il a aussi des opposants, des concurrents et des ennemis, dans les cercles des pouvoirs scientifiques comme politiques. Ces oppositions, ces concurrences et ces inimitiés ne sont pas que politiques ou institutionnelles ; elles sont à la mesure du risque que représente un tel champ de recherche, ni plus ni moins que de remettre en cause la chronologie antique sur laquelle le monde - et pas seulement l'Église - règle sa marche.
L'exposition comme le livre nous font cheminer vers ce dévoilement qui reste à jamais un moment exceptionnel de l'humanité : la compréhension de l'écriture des anciens Égyptiens.
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