César, écrivain " d'actualité " : c'est cette lecture nouvelle que nous proposons de son oeuvre, ou plutôt de ce qui nous en reste : la Guerre des Gaules et la Guerre civile.
Le premier ouvrage, dès sa parution, fut salué comme un chef-d'oeuvre et dans l'autre, tout mutilé qu'il est, on s'accorde à reconnaître le même génie de l'écriture. Dès l'Antiquité, ils devinrent des textes de référence, l'un pour la connaissance de la Gaule, l'autre sur une des pages les plus controversées de l'histoire de Rome. Ils le sont restés. Pourtant tous deux sont inachevés et se présentent modestement comme des " notes pour servir à l'Histoire " ; et le second ne fut publié qu'après la mort de son auteur : ouvrages d'actualité, écrits dans la hâte pour influencer l'opinion publique contemporaine, ils étaient avant tout des armes dans le combat politique mené par leur auteur.
César assassiné, ils demeurèrent des brûlots dans la lutte pour sa succession, par la bataille éditoriale qui se joua autour d'eux. Et, sous les Julio-Claudiens, la Guerre civile continua d'être au centre de la contestation politique contre la monarchie impériale. Puis ce sera au tour de la Guerre des Gaules de devenir le texte fondateur des nations européennes, qui y lurent leur acte de naissance. De l'humanisme de la Renaissance au " phénomène Astérix ", l'Europe s'est faite et s'est déchirée autour de la Guerre des Gaules.
L'oeuvre de César est fondatrice d'histoire ; elle n'existe, de sa conception à nos jours, que par l'utilisation qui en fut faite sous les feux de l'actualité, qui seuls lui font reprendre vie.
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