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Préface d'ANTOINE GRANDE Postface de JEAN-OLIVIER VIOUT L'auteure de cet ouvrage a bénéficié d'une bourse d'écriture de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes QUATRIEME DE COUVERTURE :
Tes médailles, tes pieds gelés, on n'y croyait pas. Mon père disait que tu étais une menteuse. Tu carburais au Ricard... Et puis longtemps après j'ai retrouvé ton numéro de matricule au camp de Ravensbrück, ton dossier racontant ton arrestation, les tortures, la déportation, le retour difficile.
Alors j'écris pour réparer les silences qui ont plombé nos vies.
SAVOIR ET FAIRE MEMOIRE (Extrait de la préface d'Antoine Grande, chef du département de la mémoire et des hauts lieux de la mémoire nationale à l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre :
Je me rappelle très précisément cette soirée chez Muriel, dans son restaurant, où nous discutions de la prison de Montluc, de l'enfermement, mais aussi de la guerre, des persécutions antisémites et de la répression des résistants. Muriel avançait alors dans son premier livre, celui de sa vie, et pensait, peut-être, clore un besoin, celui de dire et de comprendre son propre parcours. Les trajectoires de vie sont des vaisseaux de mémoire puissants. C'est alors qu'elle me parla de sa grand-mère maternelle, Charlotte Abonnen, que son père disait mythomane et alcoolique, quand elle évoquait sa déportation et défendait le général de Gaulle, elle qui ne résistait pas à l'appel de la bouteille, des tripots et de leurs pièges. Nous terminions alors une exposition sur le retour en France des déportés et la découverte des camps. Je lui proposai donc de rechercher la trace de sa grand-mère, et nous l'avons immédiatement trouvée sur le Livre mémorial de la Fondation pour la mémoire de la Déportation, librement consultable en ligne. [...] UN AUTHENTIQUE DÉCHIREMENT INTÉRIEUR (Extrait de la postface de Jean-Olivier Viout, président du Conseil d'orientation du Mémorial national de la prison de Montluc) :
Émouvant et pathétique, ce dialogue de Muriel Ferrari avec sa grand-mère maternelle. Elle le qualifie avec raison d'imaginaire, car l'interlocutrice est absente pour répondre, expliquer, tenter de se justifier ou avouer ses défaillances.
Muriel Ferrari aurait pu soliloquer à voix haute, dévoiler à son lecteur une méditation intérieure, pousser un cri du coeur unilatéral. Elle a fait le choix de redonner vie à cette insaisissable grand-mère pour l'interpeller sur ce qui apparaît le paradoxe de sa vie : un révoltant désintérêt pour sa petite-fille, dont la jeunesse a été mutilée par l'assassinat de sa mère, contrastant avec un altruisme lumineusement humaniste et patriotique, durant les années de plomb subies par la France sous le joug nazi. Car cette grand-mère, qui a marqué son intérêt pour Muriel jusqu'à l'âge de dix ans, est soudainement devenue muette et absente. Lorsque la gamine, précocement émancipée, a pris la clef des champs, lorsqu'elle est devenue inexorablement un «
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