"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est une maison petite et laide. Pourtant en y entrant, Clémence n'a vu que le jardin, sa profusion minuscule, un mouchoir de poche grand comme le monde. Au fond, un bassin de pierre, dans lequel nagent quatre poissons rouges et demi.
Quatre et demi, parce que le cinquième est à moitié mangé. Boursouflé, abîmé, meurtri : mais guéri. Clémence l'a regardé un long moment.
C'est un jardin où même mutilé, on peut vivre.
Clémence s'y est installée. Elle a tout abandonné derrière elle en espérant ne pas laisser de traces. Elle voudrait dresser un mur invisible entre elle et celui qu'elle a quitté, celui auquel elle échappe. Mais il est là tout le temps. Thomas. Et ses orages.
Clémence n'est pas partie, elle s'est enfuie.
Avec Ces orages-là, Sandrine Collette se fait la voix de l'intime et nous offre un roman brut somptueux sur les ravages de l'obsession, servi par cette écriture au cordeau qui la distingue.
Clémence est vivante.
Elle a trouvé la force de quitter Thomas, son compagnon qui la maltraitait.
Clémence est vivante mais bien abimée, elle peine à se remettre de cette relation toxique. La peur fait désormais partie d'elle, au quotidien, à chaque respiration, chaque mouvement, chaque décision qu'elle prend.
Pour se reconstruire, elle va pouvoir compter sur son entourage, amie, voisin, collègue, mais surtout sur elle-même.
Ces orages-là a été ma première écoute après Artifices de Claire Berest, et cela s'est senti dans la première partie du livre.
Malgré le ton juste et la voix douce de Marie Bouvet, j'ai eu du mal à entrer dans le récit. J'ai manqué de dialogues et je me suis souvent fait la réflexion que j'aurais préféré découvrir ce texte à l'écrit.
Cela-dit, la plume est belle et Sandrine Collette sait accrocher son lecteur malgré l'aspect très introspectif du roman. L'atmosphère se fait de plus en plus oppressante et l'on ressent l'angoisse de Clémence, jusqu'à un final très intense, qui m'a laissée pantoise.
Encore un moment de bonheur volé à l'adversité.
Une lecture addictive et encore une fois un suspens haletant.
De très beaux passages sur la reconstruction après les tempêtes de la vie.
Clémence , jeune femme de 30 ans, vit avec Thomas , compagnon pervers qui la terrorise en la poursuivant de nuit dans la forêt. Après trois ans de cette relation toxique, elle quitte le foyer conjugal, démissionne de son travail et s'enfuit dans une autre ville . Après avoir trouvé un travail de boulangère, elle se réfugie dans une petite maison aussi fissurée qu'elle même mais entourée d'un jardin lumineux et proche de Gabriel , un voisin empathique qui va essayer de l'aider.
Son retour à la une vie normale sera difficile car elle reste piégée, affaiblie, terrorisée, anéantie par Thomas qu'elle sent si proche encore.
Contrairement à ses précédents romans, Sandrine Collette ne nous propose pas un thriller mais plutôt un roman noir psychologique. Elle dissèque minutieusement l'après traumatisme d'une relation toxique. Comment Clémence, la victime , va t-elle se défaire de l'emprise de son ex compagnon ?
On suit son chemin lent et pénible . Elle a perdu tous ses repères , sa mère, ses amis. On sent ce personnage fragile, craintive, démolie, mais couve une colère forte au fond d'elle qui va lui permettre de tenir. Malgré tout, j'ai eu un peu de mal à m'attacher au personnage , je suis passée à côté de Clémence, pas le bon moment pour moi.
L'auteur décrit intimement les violences conjugales, la manipulation implacable que Clémence ne voit pas venir, le doute qui s'insinue, la dévalorisation de Clémence et son éloignement de toute vie sociale. L'écriture tendue et sèche nous happe et renforce ce huis clos infernal.
J'ai ete un peu déçue par ce roman suite à quelques scènes peu crédibles et violentes , quelques répétitions trop plaintives du personnage, ainsi que la relation de Clémence avec son voisin Gabriel qui manque de profondeur . La chute finale ne m'a pas convaincue.
Je resterai néanmoins fidèle à cet auteur et curieuse de ses prochains ouvrages.
Je remercie les Editions À vue d'oeil pour le texte à gros caractères, adapté aux problèmes de vision ainsi qu'à Lecteurs.com
C’est avec son dernier livre que je fais connaissance avec la plume de Sandrine Colette, en format audio. Un format que je voulais tester depuis quelques années, même si j’avais déjà écouté des extraits, c’est le premier que je termine.
Au début, j’ai été assez déstabilisée par la voix de la narratrice, Marie Bouvet, que je trouvais monocorde, basse et finalement sa voix et le ton utilisé sont, bien contraire, raccord à l’intrigue. Elle arrive à donner vie au personnage, à faire éclore ses sentiments pour que l’on s’imprègne du livre.
Sandrine Colette, use de la thématique de la violence subie par les femmes, mais en la prenant à contresens, puisqu’elle le fait par le biais de la reconstruction. J’ai d’ailleurs trouvé cela très intéressant, car il ne suffit pas de fuir ces relations toxiques, pour que tout rentre dans l’ordre. Il faut souvent des mois, des années, pour s’extraire de la peur, du manque de confiance et commencer à se reconstruire.
La plume de l’auteure est concise et incisive et ne s’embarrasse pas de longues descriptions, ce qui rend le sujet encore plus réel, palpable. Le phrasé court, aurait pu entraîner une cassure dans la fluidité du récit, or, il n’en est rien, cela donne au contraire un certain dynamisme, une tonalité où l’angoisse et les interrogations du personnage prennent une dimension où la redondance, parfois, met le doigt sur la peur viscérale qui continue à la poursuivre malgré sa fuite. Clémence a quitté Thomas, elle s’est échappé des griffes d’un manipulateur, pervers, mais elle continue de le voir, de le sentir. Elle sent qu’il l’épie, elle sait qu’il va la retrouver… L’obsession est aussi destructrice que la relation toxique. Entre la plume de Sandrine Colette et la voix de Marie Bouvet, cette tension est palpable et donne toute sa dimension à cette histoire.
On pourrait parfois penser que Clémence ressasse sa douleur, sa peur, mais il faut avoir à l’esprit que sortir d’une relation toxique ne se fait pas du jour au lendemain, que c’est une reconstruction et je dirais même une nouvelle construction. Ce genre de relation toxique, détruit tout ce qui fait que l’on est, pour devenir une autre personne.
Suis-je sortie de cette expérience convaincue ? J’ai toujours hésité à me lancer dans ce format, mais ayant mille choses à faire, je me suis dit que c’était un bon moyen pour continuer à « lire ». J’ai apprécié l’écoute de ce livre, et c’est la narration qui lui donne tout son sel. En revanche, impossible de faire autre chose, et cette sensation de passivité, m’a vraiment dérangé.
Pour se faire un réel avis, il faut que j’en écoute d’autres. J’en ai d’ailleurs deux autres en attente, dans des genres totalement différents. Certains genres doivent se prêter plus volontiers à l’audio, je ne sais pas. Mais je vous en parlerais.
Clémence a peur, elle vient de trouver le courage de s'enfuir après trois années traumatisantes d'une relation toxique avec Thomas, manipulateur pervers.
Pendant trois ans, il l'a isolée, coupée de sa famille et de ses amis, si bien qu'une fois « libre », Clémence ne sait plus vers qui se tourner… hormis Thomas, elle va devoir se reconstruire dans la crainte qu'il ne la retrouve.
Sandrine COLLETTE nous brosse ici, malheureusement, un magnifique portrait d'une relation toxique avec un manipulateur pervers et de ses conséquences psychologiques sur sa victime. Toutes les phases y sont décrites à la perfection.
Dans ce roman à la 3ème personne, nous vivons la peur, les doutes et le découragement de Clémence qui finit par se demander s'il n'était pas mieux d'être avec Thomas plutôt que seule et terrifiée de la sorte.
Nous assistons à la difficile reconstruction d'un être détruit pas cette relation jusqu'au final, qui, avec Sandrine COLLETTE, ne manque jamais de nous surprendre.
Cette fois-ci l’autrice explore l’intime, avec ses combats – de ceux qu’on gagne à grand-peine – et ses blessures – de celles qui guérissent difficilement… Quand elles guérissent. Bienvenue dans la nouvelle vie – ou survie – de Clémence, celle qu’elle essaie de construire sur les ruines de la précédente.
Et tandis qu’on pénètre avec elle dans cette petite bâtisse décrépite dans laquelle elle s’est installée – ou réfugiée -, on découvre et partage les motifs qui l’ont amenée ici jusqu’à la moindre parcelle de son douloureux cheminement de pensée… Et c’est alors un véritable déferlement d’émotions qui s’abat sur nous.
Parce que la plume de l’autrice – aussi sublime qu’elle est unique – ne nous épargne rien des maux de notre héroïne. De ces maux sur lesquels seule une autrice comme Sandrine Collette parvient à poser des mots d’une effroyable justesse. Des mots qui font dès lors aussi mal que les maux qu’ils suggèrent plus qu’ils ne décrivent.
Alors on encaisse et on lit, on lit jusqu’à n’en plus pouvoir, on lit avec les larmes aux yeux, les bleus à lame et l’énergie du désespoir. Pour Clémence. Parce qu’il le faut. Pour contrer son bourreau. Alors on lit. Et vous lirez aussi. C’est écrit.
(Chronique complète : https://deslivresetmoi7.fr/2021/01/chroniques-2021-ces-orages-la-de.html)
Depuis quelques années, je pensais essayer les livres audio. J’étais un peu réticent, ne sachant pas comment je ressentirais le roman sous cette forme. Mais comme j’avais déjà lu deux livres de Sandrine Collette, je me suis dit qu’elle était le parfait cobaye pour tenter cette aventure.
L’autrice s’attaque comme d’habitude à un thème très fort. Elle parle d’une femme martyrisée par son mari. Seulement, elle choisit un angle original en décidant de nous raconter l’après. Cette femme a réussi à partir des griffes de son agresseur et on découvre la suite des évènements.
La grande sensibilité de l’écrivaine réussit encore son effet grâce à une plume simple, sans effet de style. Elle sait aller au cœur des sentiments de son héroïne et le lecteur ressent ses émotions. Le récit est asphyxiant de par les souffrances intérieures qu’il développe.
Seulement trop de malheur tue le malheur ! J’imagine très bien le calvaire de Clémence, mais sa tendance à tout voir en noir et à se plaindre m’a un peu exaspéré. L’histoire tourne un peu en rond autour de sa personne, et j’ai eu l’impression qu’elle ressassait sa douleur. Elle est toujours négative malgré les gens qui veulent l’aider. Elle ne voit pas de porte de sortie à son drame et à la longue, son désespoir devient communicatif.
Je suis convaincu par ma première expérience audio. La voix et le ton de Marie Bouvet sont en parfaite adéquation avec le propos du texte. Elle a un véritable talent pour incarner les sentiments du personnage principal. Le roman de Sandrine Collette, quant à lui, me laisse plus dubitatif. Je suis persuadé que ce roman doit être lu pour comprendre les souffrances de ces femmes mortifiées, mais son atmosphère plaintive et répétitive m’a un peu lassé. Je vous laisse donc vous faire votre propre opinion !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2021/06/03/661-sandrine-collette-ces-orages-la/
Ces orages de Sandrine Collette
Lu par Marie Bouvet
Durée 5h45
Clémence est boulangère, maigrichonne depuis toute petite, elle sort d’une relation toxique et doit se reconstruire.
Elle a changé de boulangerie, a déménagé, doit réapprendre à vivre seule, à tisser des liens car quand elle était avec Thomas, pendant trois ans, elle a coupé les ponts avec ses amis sauf avec Manon. Elle s’est même coupée de sa mère. Il n'y a plus que Manon à qui elle racontait ce que lui faisait endurer Thomas. Clémence est hantée par Thomas et par ce qu’il lui faisait endurer, les moqueries, les colères, les traques.
Et ce qu’il lui faisait n’était pas visible bien sûr, on ne voit pas ce qui est blessé psychologiquement. Mais Thomas est un gentil garçon, les gens ont du mal à croire Clémence. Et pourquoi la croire cette jeune fille si maigre si timide ?
Pour se reconstruire, Clémence se souvient aussi de son enfance, des moqueries envers elle. On oscille entre souvenirs d'enfance, souvenirs douloureux de sa vie avec Thomas et le présent avec le besoin de se reconstruire.
L'histoire est poignante.
Clémence est un personnage solitaire, blessé et très attachant.
C'est aussi un personnage en colère qui ne veut plus être invisible, être celle devant qui on passe à la caisse, celle qui finira seule.
Elle rencontre une autre personne blessée, son voisin dont elle va se rapprocher.
La voix de la lectrice est régulière, posée et juste. C'est très bien interprété sans être surjoué et met très bien en valeur les pensées de Clémence.
Le ton est juste et adapté aux sentiments et aux pensées de Clémence, qu'elle soit perdue dans ses souvenirs d'enfance, nostalgique, terrifiée par les souvenirs de sa vie avec Thomas, ou en colère, la lectrice sait adapter son rythme de lecture pour rendre l'écoute entraînante et fidèle au personnage principal.
J'ai adoré cette écoute.
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J'ai également testé la lecture audio de romans policiers. C'est une expérience intéressante et enrichissante. J'ai eu la surprise de constater que la lecture audio permet de découvrir un roman différemment qu'en passant par les yeux.