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Cerbere

Couverture du livre « Cerbere » de Anne Weber aux éditions Seuil
  • Date de parution :
  • Editeur : Seuil
  • EAN : 9782020639651
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

La narratrice évoque celui qui a abandonné sa mère. Il s'agit donc d'une sorte de règlement de compte avec le père, mais par le filtre de la littérature. Elle se trouve à Cerbère, ville frontière entre la France et l'Espagne.
Des souvenirs d'enfance émerge le monde du père toujours absent. Dans... Voir plus

La narratrice évoque celui qui a abandonné sa mère. Il s'agit donc d'une sorte de règlement de compte avec le père, mais par le filtre de la littérature. Elle se trouve à Cerbère, ville frontière entre la France et l'Espagne.
Des souvenirs d'enfance émerge le monde du père toujours absent. Dans la tête de sa fille, cet univers se confond avec celui d'un « ami de la famille » qui c'est donné la mort à quelques kilomètres de Cerbère, Walter Benjamin. La figure de Benjamin et sa mort tragique, qui fut assez souvent décrite en littérature, dominent ce récit extraordinairement étrange et inclassable (comme tout ce que fait Anne Weber, qui, du reste, a elle-même traduit en français Walter Benjamin).
Mais à Cerbère-la ville, se substitue le chien Cerbère, gardien des enfers. Et le livre devient un envoûtant hymne à la mort, aux enfers, à la perte du sentiment de réalité.
La question de la réalité est au coeur de ce texte, qui repousse la narration ordinaire et qui met en question le réalisme romanesque.
Un événement est au centre du livre : au moment où l'auteur, de Cerbère, tente d'appeler son père pour lui parler de la tombe de Walter Benjamin, il a une attaque cérébrale. C'est un pur hasard, mais qui trouble évidemment beaucoup l'écrivain.
Il y a des passages assez remarquables d'intelligence et de drôlerie sur la vie quotidienne, mais l'ensemble est surtout extrêmement poétique.
Il est évident que ce livre vaut par son ton, son style, son ambiance, beaucoup plus que par les événements racontés : il y a un fond émotionnel, un fond poétique et un fond cérébral, littéraire (la réflexion sur Walter
Benjamin).
Le ton est toujours ironique, comme dans les précédents livres d'Anne Weber. Mais il y a là quelque chose de plus troublant. L'approche de la mort, la figure de Cerbère chien des enfers, le souvenir de la disparition de Walter Benjamin, tout cela donne au livre son extrême originalité.

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