Comme dans le reste de l'Europe, l'État français, par la voix de ses plus hauts représentants (de Sarkozy à Valls) est encore une fois entré en guerre avec les Rroms. Les fichiers de police reprennent du service, les démantèlements de campements et les expulsions sont les réponses « normales » à un problème qui n'est même pas posé.
Encore moins compris.
Les clichés et les stéréotypes réduisent des groupes souvent hérérogènes à une identité collective supposée ; ils révèlent nos peurs, ils caricaturent et stigmatisent de prétendues « communautés identitaires », qui deviennent alors source de rejet et de violence.
Comment s'étonner alors que les Rroms soient, dans la société toute entière, l'objet de tous les clichés, de tous les préjugés voire de tous les mensonges, parfois de la part de ceux-là mêmes qui se disent soucieux et attentifs à l'Autre, cet éternel miroir de notre condition ?
Au fil de cinq siècles de présence en Europe (une présence plus ancienne que nombre d'États du continent : l'Allemagne, l'Italie, la Roumanie.), il a fallu aux Rroms survivre au mieux dans l'indifférence, au pire dans la haine, et se construire dans l'adversité. C'est à l'étude de cette résistance qu'il faut, aujourd'hui, s'attacher. Sans cette approche préalable de la place des Rroms dans notre propre histoire, il est impossible d'appréhender le présent sans préjugés.
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