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Fin juillet 2010, l'État français, par la voix de son président à Grenoble, déclare la guerre aux Rroms. Les fichiers de polices reprennent du service, les démantèlements de campements et les expulsions se multiplient. C'est l'éternel retour de la politique du bouc émissaire.
Pourquoi est-il si commode de désigner les Rroms, dès qu'il s'agit de justifier les politiques sécuritaires les plus rétrogrades, les atteintes à la libre circulation des personnes et toutes les formes de généralisation du contrôle social ? C'est en revenant sur son histoire sur les représentations du monde dont il est porteur qu'on peut se donner une chance de comprendre la défiance que ce peuple inspire aux États-nation européens depuis cinq siècles.
Peuple sans État, nation sans territoire délimité, attachés à l'Europe depuis le XIe siècle et dont ils constituent aujourd'hui la minorité la plus importante, les Rroms ont su, en dépit d'un demi millénaire de persécutions et d'esclavage, préserver quasi intactes une culture et une organisation sociale en rupture avec le modèle dominant sur le continent.
Le refus de la propriété, le mépris des frontières, le rapport étroit avec la nature, l'attachement à des formes culturelles marquées par l'oralité, etc. sont autant de traits de la culture rrom qui interpellent nos sociétés occidentales. La cosmogonie rroms (la « romanipé ») ne peut-elle, de fait, permettre d'en repenser les fondements ?
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