"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lili a six ans lorsqu'elle arrive, avec ses parents et son frère, dans une petite ville du Sud-Ouest, au bord de l'estuaire de la Gironde. La nouvelle maison, grand corps de bâtiment inclus dans une école désaffectée, devient vite un royaume où les jeux succèdent aux bêtises, sous l'oeil bienveillant du père et la surveillance maternelle. Nous sommes en 1962. Que comprend une enfant du déracinement forcé qui a conduit sa famille dans cet endroit de fortune, où tout est provisoire et où les hivers paraissent ne jamais devoir finir. Se souvient-elle encore de la lumière de l'Algérie, qui semble tant manquer à sa mère, de cette vie d'avant dont l'écho lui parvient, parfois, au détour d'une phrase glanée au cours de conversations à demi chuchotées, lorsque " les grands " se mettent à parler de cet avant, de ces choses laissées derrière soi - une terrasse au bord de la mer, l'odeur des orangers, le tracé définitif d'une tombe... Tout se mélange alors, et Lili ne sait plus. Qu'est-ce que c'est, les pieds-noirs ? Dis maman ! Où c'est l'Algérie ? Peu à peu, la vie qui se pose enfin et, dans les silences et les phrases en suspens, les regards soudain perdus de sa mère et les prévenances appuyées de son père, Lili comprendra. Elle comprendra, comme seuls les enfants peuvent le faire, avec cette clairvoyance étonnante et instinctive, ce qu'ils ont vraiment laissé sur cette terre d'Algérie. Dans ce roman, profondément personnel, Sophie Avon parle avec pudeur de l'exil, de la perte et du deuil, mais aussi de la magnifique revanche de la vie et de la tendresse familiale sur une réalité historique douloureuse qui fut celle des rapatriés d'Algérie.
Dans son roman, Sophie Avon nous parle avec beaucoup pudeur de la douleur des pieds noirs rapatriés d'Algérie qui ont du laisser derrière eux bien plus qu'une douceur de vivre ou des biens matériels. La petite Lili, devant le chagrin qui mine sa maman, sent confusément que cette peine concerne une perte. Mais de qui ou de quoi? Tout ce dont elle est sure c'est que ce qui a été perdu est précieux.
En choisissant de s'exprimer par la voix d'une petite fille l'auteur nous offre un beau récit plein de fraîcheur et de tendresse.
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