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Comme en réponse à l'album Brüsel, cinquième volume des mythiques Cités obscures, Schuiten et Peeters nous donnent à voir la ville sous un angle à la fois historique, architectural et onirique... «Les âmes cachées dans les villes, comme les fleurs qui se cachent dans les prairies, sont toujours les plus jolies. Ah ! je voudrais bien voir ce qui se cache à Bruxelles...» Ces mots d'Octave Mirbeau, Benoît Peeters et François Schuiten les reprennent volontiers pour lever quelques coins du voile. Bruxelles a été bouleversée par l'histoire, à l'image d'une Belgique enfin parvenue à l'indépendance en 1830. Jamais depuis sa capitale n'a cessé d'être ouverte au monde, abritant quelques bâtiments remarquables comme l'imposant Palais de Justice, les maisons de Victor Horta ou encore les galeries royales Saint-Hubert... Dans ce beau livre en forme de promenade, Schuiten et Peeters nous invitent à (re)visiterla capitale de l'Europe, une ville aux multiples charmes qui résonne depuis toujours avec leur oeuvre...
De la même façon qu’on ne peut parler du tandem Schuiten / Peeters sans songer aux Cités obscures, il est difficile voir impossible de parler des Cités obscures sans mentionner celle qui est à l’origine de ce monde parallèle, je veux parler de Bruxelles, bien sûr.
« Bruxelles nous a marqués tous les deux par ses incohérences et son chaos », déclare Benoît Peeters.
Selon lui, Bruxelles en tant que ville réelle est sans doute l’inspiration d’abord inconsciente puis de plus en plus consciente de tout leur travail et était là en filigrane dès le 1er album « Les murailles de Samaris ».
L’album « Bruxelles, un rêve capital », lui, est une véritable déclaration d’amour à cette ville. Comme les auteurs le soulignent en 4ème de couverture, « Aimer Bruxelles, c’est l’aimer avec ses ombres et ses fantômes ».
Livre hommage écrit en contrepoint au 5ème album des cités obscures « Brüsel », qui lui était un véritable pamphlet contre l’urbanisation destructrice qui sévit tout au long de l’histoire de la ville, cet album, que l’on peut classer dans la catégorie beaux livres nous fait découvrir la ville sous un angle à la fois historique, architectural et onirique.
Dans ce livre, les auteurs nous invitent à une balade parmi les lieux qu’ils aiment, les fait rêver, les interrogent : le palais de justice devant lequel on ira même jusqu’à croiser Mortimer, clin d’œil « Au dernier pharaon », les galeries royales Saint-Hubert, la Maison Autrique qui ne l’oublions pas est également un lieu de passage entre Bruxelles et Brüsel dans l’album « la théorie du grain de sable », la maison du peuple de Victor Horta magnifique bâtiment Art nouveau aujourd’hui malheureusement disparu inauguré par Jaurès puis détruit dans les années 60 malgré une pétition signée par une centaine d’architectes. N’oublions pas qu’à l’époque, l’Art nouveau, tombé en disgrâce, était qualifié d’art nouille et que l’Excelsior à Nancy a bien failli connaître le même sort. Outre les lieux, les auteurs nous brossent le portrait de personnages emblématiques tels les architectes Joseph Poelaert (l’architecte inénarrable de la construction du palais de justice), Victor Horta ainsi que d’autres personnalités et nous font part d’évènements tels le voûtement de la Senne, la jonction Nord-midi enter les 2 gares, l’exposition de 1958, le choix de Bruxelles comme capitale de l’Europe, en bref, tout ce qui a façonné le Bruxelles d’aujourd’hui.
Les illustrations noir et blanc ou couleur sont magnifiées par le grand format de l’album. Si certaines ont été publiées initialement dans le guide Lonely Planet, les autres ont été réalisées dans le cadre de différents projets autour de la ville de Bruxelles. Ces illustrations tout en étant très fidèles du point de vue architectural, offrent néanmoins, à l’image de la couverture, une vision onirique, métaphorique de la ville. Sur la couverture, à travers le reflet d’un immeuble moderne, se réfléchit sur un même plan de multiples vues de Bruxelles, Bruxelles, la belle, Bruxelles que j’aime.
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