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La route vers le succès.À Bruxelles, en 1947, Jacques Brel a 18 ans et travaille sans passion dans l'usine de cartonnerie de son père... Il sent bien que son destin l'attend ailleurs, quelque part, peut-être dans la voix qui accompagne sa guitare. Le soir, dans les cabarets et les bars, il déclame avec émotion ses chansons violentes aux paroles sombres et crues. Ses mots captent l'attention et l'affluence se fait chaque semaine un peu plus grande. Pourtant, en parallèle, Jacques Brel mène une vie plutôt ordinaire. En 1950, il se marie et devient père par deux fois au cours des trois premières années de son union. Ses responsabilités se multiplient, et le voilà toujours plus tiraillé. Car Paris l'appelle et Brel ne pense qu'à succomber à l'espoir du succès. Contre l'avis de sa femme et de ses parents il s'en va pour la capitale parisienne et en 1954, pour la première fois, il monte sur les planches de l'Olympia. La légende débute ici. Bientôt il y aura les concerts dans toute l'Europe, sa rencontre avec Juliette Gréco, avec Serge Gainsbourg ou avec Aznavour... Mais tandis que le rêve de gloire se concrétise, Brel s'éloigne de sa famille et il en sera bien loin quand naitra sa troisième fille...
Première partie d'un triptyque consacré à la vie d'un des plus grands artistes de la chanson francophone, Brel trace son chemin vers la gloire, de 1947 à 1959. Salva Rubio et Sagar content avec grâce la carrière d'une des plus grandes personnalités franco-belges du XXe siècle. Le destin hors-norme d'un homme passé de l'usine de cartons aux 25 millions de disques vendus. Le trajet d'une personnalité dont l'immense héritage se fait toujours sentir dans la culture, la chanson, les attitudes... L'histoire d'un phénomène que personne n'a pu oublier.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Vraiment, mais alors vraiment, ça serait bien que les gens qui écrivent les résumés éditeurs se mettent à lire les BD qu’ils résument… Qu’on ne se méprenne pas, j’aime beaucoup Glénat, mais ça m’embête franchement de publier une chronique avec un résumé éditeur affirmant un contresens qui, loin d’être un détail, porte sur un élément essentiel et central de l’histoire. En effet, dans ce fameux résumé il est écrit que : « Contre l’avis de sa femme et de ses parents il s’en va pour la capitale parisienne… ». Or, comme le montre l’illustration suivante et même tout ce premier tome, si la famille de Brel est effectivement contre, il reçoit en revanche le soutien inconditionnel de Miche, sa femme, contre vents et marées (et il y en eu…) et sur la durée… Y compris jusqu’à venir « s’enterrer » quelques années à Montreuil (93) qui, à l’époque, n’était pas le « village branché hyper cool » (à dire avec une voix ironique et caricaturale… Je peux me permettre, j’y habite…) que l’on connait aujourd’hui…
Bon, mais à part ce contresens malheureux dans le résumé, j’ai beaucoup aimé cette BD. D’abord parce qu’il ne s’agit pas d’un sempiternel recueil d’hommages d’auteurs qui adaptent des chansons en BD. Je ne dis pas que le genre me déplaît, on lui doit même pas mal de petits bijoux sur Brassens, Renaud ou même Brel, mais j’ai l’impression qu’on en a un peu fait le tour… Non, heureusement, ici, il est bien question d’une biographie en BD. Biographie très sérieuse quant à ce qu’elle raconte et dont la forme est particulièrement adaptée. En effet, les auteurs y mêlent des faits connus et reconnus aux pensées du chanteur, ce qui rend le récit à la fois très vivant et très intime. On vit avec lui ses doutes, ses angoisses, ses joies, ses espoirs, le tout à un rythme ni trop lent ni trop rapide. Bref, question narration, c’est du très bon boulot.
Ensuite parce qu’on y apprend des tas de choses sur Jacques Brel et que, en effet, ce garçon semble avoir eu les 1000 vies que le titre lui prête. Accessoirement, en tant que grand amateur de chanson française de qualité et bédéphile, je suis un peu le cœur de cible de ce type d’ouvrage…
Et puis, il y a le dessin… Alors moi, je ne suis pas spécialement fan du style utilisé ici… mais « moi », ça ne compte pas vraiment. Ce qui compte, justement, c’est que Sagar imprime son propre style (proche de Blain et/ou d’Henry-Gomont) à cette BD et que ça colle parfaitement au propos de Salva Rubio pour nous raconter l’histoire de Brel. Le trait et les couleurs notamment, participent à une ambiance générale très années 50, ce qui tombe plutôt bien…
Brel, une excellente surprise que ce premier tome d’un triptyque qui s’annonce passionnant.
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