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Dans un essai singulier et engagé, en jouant avec les mots et le jargon, l'auteur nous donne à voir ce qui est minutieusement éloigné de la surface de notre économie et de nos activités, ce qui est caché dans le Deep Web.
En s'activant sur les réseaux sociaux, en utilisant des services numériques - apparamment gratuits - nous contribuons à la constitution d'une gigantesque masse de données informe et difficilement appréhendable pour les citoyens.
Qui peut se saisir de ces données accessibles et pourtant impénétrables dans la pratique ? Comment ces données, cette activité qui semble anarchique donne-t-elle forme à notre environnement ? Comment le travail évolue-t-il dedans ? Nos forces de productions et leurs modalités d'organisation sontelles solubles dans le Web ?
« bog data est un pincenez spécial qui exerce les narines à la détection de ce gaz inodore.
C'est une recherche qui défie les interfaces lisses et ordonnées de nos technologies intellectuelles en faveur des marais, des tourbières et des marécages, autant d'écosystèmes embourbés où le minéral coexiste avec le végétal (...). » « Lire le passé pour en extraire une prédiction sur l'avenir (big data) ; produire de la valeur sans travailler et sans être rémunéré (réseaux sociaux) ;
Déléguer une activité à des programmes opérant en réseau (applications). Cette trinité d'activités récentes sert de base à une nouvelle forme d'économie mais aussi à une nouvelle forme de vie sociale, ainsi qu'à une autre compréhension de ce que travailler peut (cesser d')être. » « Le travail est en train de se diluer dans un ensemble d'activités qui peinent à être considérées comme tel. Des gestes apparemment inoffensifs et presque insignifiants de prime abord, comme être accompagné-e par son smartphone en continu ; des gestes de routine et quasi automatiques comme remplir un recaptcha* ; des gestes émotifs comme cliquer sur J'aime, peuvent être difficilement définis comme du travail, par exemple. Ce sont pourtant ces activités qui, effectuées par un très grand nombre d'utilisateurs quotidiennement, créent comme on l'a vu des données qui, devenant métadonnées, produisent de la richesse. En complément à ce que Moulier-Boutang décrivait concernant une deuxième sorte d'automatisation où les machines semblent s'éveiller vers de nouvelles aventures intellectuelles, on souligne l'existence de tout un ensemble répétitif de gestes proposés, ou imposés, à des humains, et qui les plonge dans un automatisme machinique. »
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