"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pour Richard, se construire une petite amie est facile. Un peu d'imagination et une bonne paire de ciseaux suffisent !
Laura, Charlotte, Mélissa, Jessica... Autant de petites amies que Richard, le jeune héros de cette étrange histoire, n'a pas eu le temps de connaître en profondeur. Il faut dire que l'une se retrouva brûlée telle un « Monsieur Carnaval », tandis qu'une autre fut dévorée par les souris... Car Laura, Charlotte, Mélissa et Jessica étaient toutes plus ou moins faites de papier mâché, de ballons, de laine et de ficelles.
Car pour Richard, se construire une petite amie est facile. Un peu d'imagination et une bonne paire de ciseaux suffisent ! La garder secrète, en revanche, c'est une autre histoire. Chaque fois, ses amours clandestines et son obssessionnel artisanat se retrouvent à deux doigts d'être découverts par les adultes. Tout est alors à recommencer et si possible, à améliorer.
Bizarre, dérangeant, à la fois drôle et grotesque, Black Project frôle l'objet d'Art Contemporain, tant au niveau graphique que scénaristique.
Ouvrage en sélection officielle Angoulême 2017.
C'est un livre tout à fait particulier, entièrement brodé alors que les dessins sont des linogravures....C'est le journal intime de Richard qu'il a brodé lui même.Très original, ce coté tactile. Tu te souviens du Silence des Agneaux et du psychopathe qui découpe la peau des femmes qu'il enlève pour se faire une "peau de femmes"....Et bien, Richard m'a fait penser à ce personnage ....Richard est un ado qui se "fabrique" au sens propre des filles qu'il va aimer en secret : Laura, Charlotte, Melissa....à partir de bric et de broc, un collant, un oeil de verre, rembourrage en tissu, colle, peinture ....pour en faire des "poupées" grandeur nature, avec un" trou pour la bouche pour mettre sa langue quand on l'embrasse" .....et un vagin aussi, fait avec un rouleau de carton ou bien avec une pompe d'aquarium.....vous voyez le malaise ....Je pense sincèrement, que le fait que le livre soit brodé, fait-main, bricolé en quelque sorte, accentue un coté malsain (à la façon du Silence des Agneaux, tu vois le rapport ?). Et puis des préservatifs usagers trouvés dans le parc, qui deviennent les tétons de la prénommées Charlotte, mais non ! Beurk ! Et ce crane en plastique dans le lequel il met un ballon et des yeux ! Re-beurk !
Richard est un ado solitaire et cette amie imaginaire devient sa meilleure amie : il lui raconte des histoires, lui parle comme si c'était une amoureuse, et lui fait l'amour ...Richard se construit et expérimente sa sexualité. En soi, rien d'anormal, mais ce bricolage a quelque chose d'obscène et malaisant exposé de la sorte.
Les aventures de ce petit Frankenstein m'ont vraiment mis mal à l'aise et déplu.
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