"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après Guerre, récit très personnel ayant attrait à la mort et à l'amitié, Marion Jdanoff poursuit son travail de prospection personnelle. Cette fois, on reste sur le terrain relationnel mais personne ne va mourir. On va plutôt se promener. Baguenaudes est une tentative pour se sortir des embûches qui ponctuent les relations intimes et la proximité des corps.
Encombrée par les images des autres, Jdanoff se sert du dessin comme contre-offensive, se bricolant un imaginaire intime sur mesure. C'est un monde plein de cailloux, de végétaux, de rivières, de corps agave ou usine. Jamais genrés. On est clairement plus proche du livre de botanique que de Manara. Quant à la narration, elle se tient entre le recueil de poésie et le guide de randonnée. C'est un livre trousseau de clefs, où le dessin sert à la fois à matérialiser des questions, des émotions mais aussi à expérimenter ce que c'est de lâcher prise. Le dessin fait n'importe quoi, essaye de se permettre tout. Un parallèle entre dessin et intime court tout au long de Baguenaudes : qu'est ce qu'un dessin réussi, qu'est ce qu'un corps à corps réussi ? Qu'est ce qui fait envie ? Commencer par une petite promenade tranquille et sans but précis (baguenauder, donc) pour tenter de savoir où on en est. Comment inventer un truc à soi ? Comment et de quoi parler ? Savoir se proposer, à soi, aux autres, des imaginaires dépoussiérés des normes. L'alpinisme hyper technique pourra toujours venir après.
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