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On ne mourait pas au bagne, on y agonisait indéfiniment.
Après ses déboires dans les tranchées, Ferdinand Tirancourt se retrouve au bagne de Cayenne pour y purger une peine qui, comme celle des autres insoumis dont il va partager le quotidien, sera longue et définitive. Envoyé au terrible camp forestier de Charvein, réservé aux fortes têtes, il est pris en grippe par un surveillant qui prend un plaisir pervers à le harceler. Pourtant, ce n'est pas ce qui inquiète le plus Ferdinand ; c'est cet autre prisonnier, étrange et silencieux, qui semble épier le moindre de ses gestes.
Dans « Pinard de guerre », Tirancourt vendait du vin aux poilus dans les tranchées…. Déserteur il se voit envoyé au bagne de Cayenne.
Ici démarre ce tome 2, dans la chaleur humide de la Guyane, dans la moiteur de la jungle…Changement d’environnement complet, de couleurs, de lumière…. La violence est elle toujours présente, les prisonniers sont tous en sursis.
Ferdinand est un personnage bien plus complexe qu’on pourrait croire… Plutôt antipathique au départ, on le surprend à faire preuve d’humanité, à défendre les faibles, à défier les forts….et à échafauder un plan pour s’évader !
On retrouve une atmosphère semblable à celle du film « Papillon » (1973 avec Steve MacQueen) bien ressentie grâce au beau dessin de Francis Porcel, dynamique et habilement coloré. Le récit est malin et nous tient en haleine jusqu’au bout…
Au final, de la très bonne BD qui se termine sur une fin appelant clairement un tome 3….
Peut-être connaissez-vous déjà Ferdinand Tirancourt ? C’est normal, il avait fait des siennes dans les tranchées pendant la Grande Guerre. Mais il arrive un moment où il faut payer l’addition. Et parfois, elle peut se révéler élevée. Alors la sanction lui est proportionnelle. Pour l’ancien opportuniste et profiteur, ce sera le bagne en Guyane.
Vous n’avez pas lu Pinard de guerre, aucun soucis, vous pouvez parfaitement lire indépendamment Bagnard de guerre.
Dès les premières pages de l’album, à bord du navire-prison qui quitte St Martin de Ré, le tableau est brossé.
Les hommes, qui viennent d’embarquer, partent pour une destination dont la plupart ne reviendront pas.
Certains même n’arriveront pas à Cayenne, une bagarre à bord est si vite arrivée.
Rapidement, Ferdinand se lie avec David, un jeune violoniste juif sans défense, et lui offre sa protection.
Mais le bagne ce n’est pas seulement l’enfer de Cayenne où les gardiens se comportent comme des sadiques et où les rations alimentaires nauséabondes sont calculées pour assurer la survie.
C’est également le camp de la mort de Charvein, un lieu dont on ne peut revenir que fou.
Mais étrangement, même si Ferdinand y est envoyé, il n’y restera que quelques jours. Quelle est donc l’explication de ce retour en grâce ?
Bagnard de guerre décrit parfaitement ce que fut l’univers carcéral outre-Atlantique jusqu’en 1946, date de la fermeture du bagne de Cayenne, alors que la loi fut votée en 1938 !
Une prison à ciel ouvert où la maltraitance et le travail, 80 heures par semaine, côtoient la maladie, pour laisser très peu de chances aux bagnards de s’en sortir et surtout dans quelles conditions.
En dépit de son comportement dans Pinard de guerre, Ferdinand apparaît dans cet album sous un jour plus humain. Comment l’horreur des hommes et des lieux peut-elle avoir un tel effet rédempteur ?
Bagnard de guerre est un album dur à l’image du bagne. Les auteurs Philippe Pelaez (scénario) et Francis Porcel (dessin) ont parfaitement retranscrit cette dureté à travers le récit et les images, où la violence est omniprésente. Mais parfois au milieu de la noirceur peut exister un soupçon d’humanité et de reconnaissance.
Si on peut lire Bagnard de guerre sans avoir lu Pinard de guerre, je recommande tout de même de commencer par le premier tome, ne serait-ce que pour l'évolution du personnage. Car il faut bien avouer, je crois n'avoir jamais détesté un personnage principal si vite que Ferdinand Tirancourt ! Mais au fil de la bd, il devient nettement plus supportable, et on finit par apprécier ce fumier de première classe.
J'ai nettement plus apprécié ce deuxième tome ! Peut-être est-ce lié à l'évolution du personnage, devenu plus altruiste, ou au sujet que je découvrais davantage. Ferdinand est désormais au bagne de Cayenne, ce qui équivaut à une peine définitive. C'est un lieu violent et cruel, dont on ne ressort pas, ou du moins pas indemne. Mais au milieu de l'horreur, de beaux éclats d'humanité peuvent apparaître, comme dans les tranchées du premier tome.
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