"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Afin que sa femme Vickie touche son assurance-vie, Gaston, en accord avec elle, et en dépit des enfants, se fait passer pour mort. Officiellement disparu en mer, non loin d'Étretat, il obtient à Paris de faux papiers et devient. « Marguerite Schwartz » ! Sa nouvelle identité de femme, juive de surcroît, l'entraîne à Buenos Aires puis à Valparaíso, dans l'univers des travestis, transsexuels et maisons closes clandestines.
S'enchaînent alors des scènes facétieuses, péripéties rocambolesques, qui ne font pas oublier leur caractère dramatique, voire tragique. Les aventures de Marguerite, alias Gaston, nous plongent dans un univers interlope, exotique et fortement marginalisé. On croise des personnages hauts en couleur, de Maggy d'Anvers à La Borgne, de Guadalupe à Florencia, d'Ezra Yankelowitz à Pepita Dollar. Parmi eux, elles, libre de réinventer son identité, Gaston ne sait plus parfois où donner de la tête. D'autant que son passé, de même que ses hallucinations et dispositions au rêve, que Boris Vian n'aurait pas désavouées, viennent lui compliquer la tâche. Un radical changement de vie a beaucoup plus d'implications qu'il n'y paraît. Face aux préjugés, pesanteurs sociales et aussi à. l'amour !
Surendettement, couple qui se défait, lassitude d'une vie à l'étroit, le narrateur, Gaston Galibert décide de mourir... pour mieux renaître sous l'identité de Marguerite Schwartz. Un croc-en-jambes du destin pour cet homme dont le père a changé son nom de ISAAC ELIE ROSENBAUM en Antoine Galibert afin d'échapper aux rafles. Plus que le prénom féminin c'est d'abord ce patronyme qui le choque et le perturbe.
Sous cette nouvelle identité, avec une apparence de travesti qu'il assume avec plus ou moins de bonne volonté, Gaston-Marguerite prend un nouveau départ et se retrouve en Argentine, dans l'univers "underground" des travestis et des transsexuels. Des amitiés improbables se nouent, des relations se tissent faites de solidarité, d'entraide et de gifles physiques et métaphoriques. Un équilibre fragile se crée. Est-ce donc si simple de changer de vie, de nom, d'identité ? Est-ce si facile de choisir, réellement choisir la personne que l'on veut être ? Qu'est-ce qu'une personne "disparue" ?
C'est en nous faisant cavaler sur les pas de son héros, qu'Eloïse Cohen de Timary aborde très subtilement ces questions essentielles et existentielles. L'écriture flamboie, foudroie, se gorge d'images et de sensations. Ses différents tempos, de la vitesse du début aux pauses oniriques et poétiques et à l'accélération vertigineuse de la fin, entraînent le lecteur dans un tourbillon de situations comiques, burlesques, dramatiques et tragiques, qui s'enchaînent jusqu'à couper le souffle. Comme dans les montagnes russes, j'ai été bousculée, impressionnée, chahutée, malmenée, stimulée, troublée, et surtout, surtout, immensément touchée par ce roman percutant-foudroyant ! Une très, très belle découverte que je vous conseille !
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